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Un Réunionnais de Toulouse témoigne : « des détonations dans la nuit »

Publié le 25 mars 2012

Jeune ségatier bien connu originaire de Saint-Joseph, Manu K’dé vit à Toulouse, à cinq minutes à pied du quartier de la Côte pavée où s’est déroulé l’assaut contre Mohamed Merah en mars 2012. Il témoigne d’événements dont la ville, 10 ans après la catastrophe d’AZF, prendra du temps à se remettre.

Manu K’Dé
Sur une terrasse de Toulouse...

Comment avez-vous vécu les événements tragiques de ces derniers jours ?

L’assaut à Mohamed Merah s’est déroulé dans le quartier de la Côte pavée, à cinq minutes à pieds de chez moi. Avec ma copine, nous avons suivi les événements à la TV, mais aussi au son des détonations mercredi soir et jeudi. Dés le premier crime, nous avions commencé à nous inquiéter. Les événements dramatiques se sont enchaînés, provoquant chez nous un mélange de crainte et d’indignation. On a encore du mal à réaliser que tout cela s’est passé dans notre ville de Toulouse, si calme habituellement…

Décrivez-nous l’ambiance dans Toulouse.

Avant le dénouement de jeudi, il y avait beaucoup moins de monde dans les rues. La plupart des gens se limitaient à aller au travail et à rentrer chez eux. Un peu comme quand l’usine AZF a explosé d’après le récit de certains… Les sourires étaient plus crispés et on sentait une atmosphère lourde, un climat de questions sans réponse, de stress. Puis cela a été le soulagement lorsqu’on a appris que le Raid avait trouvé le tueur, et surtout lorsqu’il a été mis hors d’état de nuire.

Pensez-vous que ces événements vont laisser des traces dans la ville ?

La ville de Toulouse a déjà été fortement marquée par l’explosion d’AZF fin 2001, ce triste événement pourrait accentuer la peur des habitants. Sachant qu’un groupe d’Al Qaida a revendiqué les meurtres, certains craignent d’éventuelles représailles. Nous ne savons pas si Mohamed Merah a agi seul. Je pense que les gens feront attention ces prochains jours dans les rues, le métro, les lieux publics. Un sentiment d’insécurité est inévitable lors de tels événements.

Difficile de faire un lien avec la Réunion, mais avez-vous pensé à votre île ces derniers jours ?

La Réunion a la chance d’être à l’abri de ce type de tensions. Son éloignement de la Métropole, sa petite superficie ainsi que la tolérance générale de ses habitants font de notre île un havre de paix où tout le monde vit relativement bien en harmonie… C’est pour cette raison qu’en ces temps difficile, je suis également fier d’être Réunionnais.

Article paru dans Le Quotidien du 25 mars 2012

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