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Une histoire de la publicité à la Réunion

Publié le 22 novembre 2019

Extraits & archives : « Du tambour au nuage » de Daniel Vaxelaire. Le dernier ouvrage de l’historien raconte l’histoire de la publicité à La Réunion au travers de nombreux témoignages et documents aux éditions Orphie. Le tambour est l’instrument utilisé par les premiers crieurs avant les écrits ; le nuage (cloud) : la dernière technique numérique dématérialisée qui permet de stocker des données en ligne.

Lire aussi : Les premières pubs de la Réunion


Extrait de l’introduction (Remerciements : Daniel Vaxelaire) :

Lecteur, voyage donc sans gêne, flâne, égare-toi dans cet environnement qui n’est pas tant celui du tintamarre commercial que celui des changements du monde, donc des souvenirs : tu y retrouveras sans doute quelques compagnons. La promenade est d’autant plus attractive que La Réunion est un territoire très spécial, en cette matière comme en bien d’autres : ancrée à la culture et à l’économie françaises, mais si loin d’elles, elle a développé son propre marché, sa propre dynamique interne, ses propres modes de vie et de consommation, donc ses propres marques et, partant, sa propre publicité. Le tout baigné dans une culture spécifique, avec son climat, sa population, ses modes de consommation, sa langue…

La Patrie Créole 1910

Des antiques roulements et beuglements du “tambourineur” aux proclamations beaucoup plus élaborées et technologiques, mais parfois tout aussi tapageuses, du “nuage” informatique moderne, ce n’est pas seulement l’essor de la publicité à La Réunion, avec ses soubresauts, ses drames, ses occasionnelles filouteries, son inépuisable inventivité qui se raconte, c’est l’histoire des changements de vie de tout un peuple…

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La Patrie Créole 1912
La Réunion, sanatoria, tourisme, Livret guide illustré,1933

La Réunion a suivi l’élan national avec un retard qui s’est réduit de plus en plus vite. Faute d’imprimerie, la presse locale n’est née que plus d’un siècle et demi après la Gazette de Théophraste Renaudot, mais Radio Saint-Denis, lancée en 1929, n’est distancée que de huit ans par Radio Tour Eiffel. La première chaine télévisée de RFO, en 1964, talonne la première de l’ORTF (1963). Enfin, la réception satellite, les câbles sous-marins, les technologies du XXI e siècle ont définitivement aboli les dé - calages. Il est même arrivé que l’île soit en pointe par rapport à la moyenne nationale, qu’il s’agisse du taux d’équipement en ordinateurs, ou de la première mise en service de ces compagnons de vie que sont les téléphones mobiles à norme GSM. 


« Du tambour au nuage », éditions Orphie

Le Peuple 1937 à gauche - La Réunion, sanatoria, tourisme, Livret guide illustré, 1933 à droite

La voiture

La première automobile a circulé (à une allure de calèche) dans les rues de Saint-Denis en 1900. Après une phase de méfiance, justifiée par le peu de fiabilité des engins et le manque de chaussées adéquates, un début d’engouement se fait sentir, qui dope les importations. Celles-ci se font cependant au compte-gouttes : l’automobile est une marchandise comme les autres, commandée à l’unité, à des constructeurs généralement français, qui fabriquent fort peu. Plus d’une centaine de marques auront été représentées à La Réunion, de la Clément-Bollée à la Panhard-Levassor. Le temps fera son tri et seules quelques-unes survivront. La Réunion comptera moins de 1200 véhicules à moteur, toutes catégories confondues, en 1946, pour une quarantaine de kilomètres de routes bitumées…


« Oyez bonnes gens ! »

En 1950, le jeune Jean Colbe, photographe fraîchement débarqué de son Alsace natale, saisissait sur le vif un batteur de tambours, dans le bas de la rue du Grand-Chemin à Saint-Denis (actuelle Maréchal-Leclerc). L’homme communiquait les décisions municipales, mais aussi les avis divers, proclamations de ventes, festivités et autres événements qui s’apparentaient à ce qu’on qualifierait aujourd’hui de « petites annonces ». On l’écoutait d’autant plus religieusement que la très grande majorité de la population, à cette époque pourtant récente, était analphabète.

C’est la plus ancienne publicité en créole (1963) retrouvée dans cette ouvrage








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