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Visite du Pape à la Réunion : photos et prises de parole

Publié le 7 août 2022

En 1989, Jean-Paul II effectue une visite historique sur l’île, immortalisée par Serge Gélabert. Le photographe ouvre ses archives aux Réunionnais du monde, photos et prises de paroles extraites du livre “Jean-Paul II à la Réunion”.

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Moment fort de la visite du Pape, ces quelques mots en créole prononcés devant 120 000 fidèles réunis à la messe de béatification du Frère Scubilion sur l’esplanade Notre-Dame de la Trinité à Saint-Denis, le 2 mai 1989 :

"Rest’pas dan’fénoir, viens dans la lumière. Mette par coté sac la pa bon et marche droite, èk zot conscience droite. Soley i leve, soley i dort ; la lune i leve, la lune i dor. Zot mem, la lumière i éteind pa".


Gilbert Aubry, évêque de la Réunion : “Le Pape Jean-Paul II à la Réunion ! Cet événement historique marque l’ensemble de la Population. Les catholiques vivent un acte de foi à l’échelle planétaire : « leur » Eglise s’enracine dans la grande Tradition des Apôtres, affermie par le successeur de Pierre. Des liens d’unité se tissent à la surface de la Terre entre les cultures et les peuples. La Réunion tout entière « fait l’actualité » dans les circuits médiatiques internationaux. Notre île « métisse » prend davantage conscience d’elle-même en dialogue avec l’ensemble de la France, l’Europe, l’espace indianocéanique et le monde.

« Terre d’Espérance et de Paix », quel autre souhait formuler pour l’horizon de nos gestes quotidiens ? La perfection du devenir se trouve déjà en ton nom., toi notre île-programme, la Réunion. De nous-mêmes à nous-mêmes, entre terre et ciel, au croisement de l’instant et de l’éternité”.


Prise de parole le 1er MAI 1989 À GILLOT (extraits) :

"Comme j’ai coutume de le faire en arrivant dans un pays que je visite, j’ai baisé le sol de votre île, en signe de respect pour cette terre où vit un peuple. Je viens en pèlerinage au milieu du Peuple de Dieu qui a ses racines profondes dans ce sol. Mon simple geste voudrait rejoindre votre amour pour votre terre que vos lettres me présentent avec enthousiasme."




"Monsieur le Premier Ministre,

Je suis heureux d’exprimer, en votre présence, ma joie de me rendre en visite pastorale pour la première fois dans un département français d’outre-mer. Je suis sensible à l’honneur que vous me faites en étant venu de Paris à Saint-Denis de La Réunion pour me souhaiter la bienvenue au moment où j’entreprends un voyage pastoral dans un espace de la « galaxie francophone ».

Au seuil de cette visite, ma pensée se tourne d’emblée vers l’ensemble du peuple de La Réunion avec lequel Dieu me donne de prendre un contact direct comme pasteur. Je porte plus particulièrement dans ma prière les familles et les entreprises durement touchées par le cyclone Firinga et qui ne sont pas sorties de l’épreuve. Aux catholiques du diocèse, je voudrais dire combien je suis heureux de venir partager et célébrer en ces circonstances privilégiées la foi qui nous est commune. Cette foi a porté ici des fruits dignes d’éloge, puisque demain j’aurai la joie de proclamer bienheureux un apôtre dont la sainteté a fleuri en ces lieux : le Frère Scubilion.


Je souhaite ardemment que ma visite soit pour tous les catholiques de ce pays l’occasion d’une prise de conscience renouvelée de leurs responsabilités personnelles de chrétiens, dans l’Eglise et dans la société réunionnaise. En effet, tous sont appelés à construire ensemble l’Eglise du troisième millénaire à La Réunion, en faisant preuve d’une audace évangélique inspirée par l’action missionnaire du célèbre Frère éducateur. Ainsi que le déclare l’exhortation Christifideles laici, « il est absolument nécessaire que chaque fidèle laïc ait toujours vive conscience d’être un membre de l’Eglise, à qui est confiée une tâche originale, irremplaçable et qu’il ne peut déléguer, une tâche à remplir pour le bien de tous » (n. 28).

Un regard sur le passé de l’Eglise à La Réunion révèle que ce pays a été un tremplin missionnaire pour la propagation de l’Evangile vers d’autres contrées : Madagascar, l’Afrique orientale et même la Nouvelle-Calédonie. Les temps changent, la mission de l’Eglise demeure une urgence. En approfondissant leur foi et en la vivant dans leurs relations quotidiennes les Réunionnais catholiques sont appelés à être des témoins authentiques de l’Evangile et à rayonner l’amour du Christ dans leur île et au-delà.

Rencontre à la Cathédrale de Saint-Denis

Par son histoire et par ses choix, le peuple de La Réunion est lié à la France, à l’Europe et à l’Océan Indien. L’exercice des solidarités à tous ces niveaux devrait permettre aux Réunionnais, avec leur riche potentiel humain, de poursuivre leur développement afin de remplir le rôle original qui leur revient dans le dialogue Nord-Sud, dans le dialogue entre les îles de l’Océan Indien pour l’avenir solidaire de cette partie du monde. Cela sera possible si les hommes et les femmes ont confiance en eux-mêmes, au point d’avoir le courage de repenser, s’il le faut, certains modes de vie, en vue d’une existence toujours plus conforme à leur dignité.

Les Réunionnais ont appris à vivre ensemble avec leurs multiples sensibilités ethno-culturelles. Puissent-ils continuer à donner au monde l’exemple d’un corps social dont l’unité dynamique est entretenue et développée grâce aux adaptations consenties mutuellement par les uns et les autres ! Chers Frères et Soeurs, un immense chantier vous est ouvert, sur lequel, en messager de la paix, je ne puis que vous encourager à travailler maintenant et pour les prochaines années.

Rencontre à la Cathédrale de Saint-Denis

Ainsi que l’évêque de La Réunion le demandait aux catholiques dans sa lettre pastorale de Pâques 1979 (« Toute la foi dans toute la vie », 15 avril 1979), veillez aux liens de la paix entre les îles de l’Océan Indien, particulièrement dans vos relations avec l’île Maurice, les Seychelles, Madagascar et les Comores. Ces pays sont vos plus proches voisins, et, à ce titre, ils devraient être les premiers à bénéficier de votre entraide fraternelle. Les récents travaux de la Commission de l’Océan Indien vont dans ce sens et sont prometteurs d’une plus grande fraternité entre vos peuples.

Finalement, ce que l’Eglise veut accomplir par sa mission, c’est favoriser et élever tout ce qui se trouve de vrai, de bon, de beau dans la communauté humaine et contribuer ainsi à la paix entre les hommes, pour la gloire de Dieu. Monsieur le Premier Ministre, je vous redis ma gratitude. A toutes les personnalités ici présentes j’adresse mes remerciements pour leur accueil chaleureux. Que Dieu bénisse La Réunion et la garde dans la paix. Que Dieu bénisse les îles de l’Océan Indien !"

Rencontre à la Cathédrale de Saint-Denis

Message de Jean-Paul II aux jeunes (extraits) :

“A La Réunion, vous respirez la religion un peu comme l’île respire la « brise de mer » pendant le jour et la « brise de terre » pendant la nuit. Peut-être certains trouvent-ils qu’il y a trop de religion chez vous ; ils auraient tendance à la délaisser, ne serait-ce que parce que, parfois, elle est imposée par les parents.
...
J’ai noté dans vos lettres que vous trouviez le langage de l’Eglise souvent inadapté et difficile à comprendre. Sans doute les pasteurs ont-ils toujours à faire effort pour rendre le message du Christ accessible : c’est, entre autres, le but de l’homélie à la Messe. Dans le cadre de la célébration eucharistique, alors que la communauté ecclésiale est réunie dans l’Esprit Saint, la Parole de Dieu nous arrive avec toute sa force. Elle est rendue encore plus accessible et plus compréhensible par les rites, les gestes et les chants. Je vous exhorte à apporter votre concours de jeunes aux célébrations paroissiales. Dites-vous bien que pour tirer profit de la Messe, une bonne méthode, c’est d’y aller en se demandant : que pourrais-je apporter à ma communauté ?

Rencontre à la Cathédrale de Saint-Denis

Enfin, dans le dialogue avec Dieu qu’est toute notre vie, il faut se rappeler qu’on ne peut pas s’approprier Dieu. Vouloir se rendre maître de Dieu, c’est une tentation : c’est celle de la magie, qui est une voie sans espoir. Le Christ est venu nous enseigner la démarche inverse de la magie : il nous apprend non pas à posséder Dieu mais à nous laisser aimer par lui et à répondre en actes à son amour. Et cela se fera d’autant mieux que vous vivrez intensément la vie de communauté de l’Eglise, faisant route ensemble à la suite du Seigneur.

Vous reconnaissez que vous avez besoin d’être bousculés, d’être motivés pour vous mettre en marche. Vous désirez surmonter l’instabilité qui vous tente et vous souhaitez que l’on vous traite en êtres responsables. Oui, mais attention aux contradictions, aux comportements d’enfants gâtés qui veulent tout recevoir d’un coup. Les relations avec le Christ, comme toutes les relations de personne à personne, cela demande du temps pour s’édifier, mais cela vaut vraiment la peine.


Ce que le Christ propose à ceux qui veulent marcher à sa suite, vous le trouvez résumé dans une charte au coeur de l’Evangile : les béatitudes (cf. Mt 5, 1-12). Les béatitudes sont une invitation à avoir un coeur de pauvre : « Heureux les pauvres de coeur ! » Parfois, dans le matérialisme qui vous environne, vous ne savez que penser des modes de vie qui vous submergent et vous étourdissent en vous offrant d’avoir toujours davantage, en vous poussant à obtenir autant que le voisin. Plus que le niveau de vie, c’est la possibilité d’un développement harmonieux qu’il faut rechercher : que chaque homme soit équilibré, épanoui, avec ce qu’il a de meilleur en lui et avec les autres. La vraie richesse, c’est l’homme et non pas ce qu’il possède.

Les béatitudes sont aussi une invitation à bâtir la paix : « Heureux les artisans de paix ! », nous dit Jésus. Paix à faire régner dans le quartier, entre jeunes, dans l’île et dans la région de l’Océan Indien. Invitation à refuser la violence. « Heureux les doux ! ». Au milieu des disputes, des jalousies, des rivalités, les doux répondent par un amour constructif, non violent et tolérant. Invitation à la justice : « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice ! ». Il faut aspirer à voir chaque homme et chaque femme traités avec justice, selon sa dignité. Est-ce digne de vouloir coûte que coûte aller travailler à la ville et de mépriser l’agriculture ? Est-ce digne de vouloir vivre en assistés en recevant sans cesse de l’argent de l’extérieur ? N’est-il pas plus juste et plus digne de devenir responsable et de prendre carrément sa vie en main ?


« Heureux les coeurs purs ! ». Dans la société d’aujourd’hui, une place démesurée est accordée au sexe, avec le déferlement des films, des revues et de la publicité pornographique. Quand il s’agit du corps, on veut connaître la jouissance tout de suite. Le plaisir dans la relation à l’autre, dans la relation sexuelle, a été voulu par Dieu, mais pas n’importe comment. Dieu ne veut pas de ces contrefaçons de l’amour que l’on présente trop souvent comme normales dans l’existence. Non, Dieu veut que l’homme et la femme forment un couple fidèle, hé par un amour à l’image de l’amour en Dieu, où les trois Personnes qui composent la famille trinitaire sont sans cesse tournées l’une vers l’autre dans un don réciproque et dans une parfaite unité. Le sacrement de mariage donne aux conjoints la grâce nécessaire pour vivre un semblable don réciproque dans une alliance que nul tribunal humain ne peut dissoudre.

Beaucoup de jeunes aujourd’hui décident de vivre ensemble et mettent en question la nécessité du mariage. Cependant, celui-ci n’est pas un reliquat du passé. C’est une structure qui se retrouve dans toutes les cultures et qui a toujours eu une place d’honneur dans les grandes civilisations. Le mariage est là pour donner toute sa dimension à l’amour humain en permettant de vivre la rencontre des sexes, d’épanouir les relations interpersonnelles mari et femme, et d’assurer l’éducation des enfants, dans la stabilité et la sécurité. Il faut prendre ses responsabilités dans l’amour. Si l’on refuse la responsabilité dans le domaine du mariage, peu à peu dans tous les autres domaines on arrivera à un laisser-aller général. Je souhaite que les jeunes Réunionnais se préparent à former, devant Dieu, des familles dont l’union soit scellée par le sacrement de mariage et ouverte à la vie. Là se trouve le vrai bonheur. Là se trouve aussi, pour beaucoup d’entre vous, le premier espace d’un engagement de chrétiens.

Vous demandez dans vos lettres : que faire dans l’Eglise ? Une première réponse : L’Eglise attend de vous que vous fondiez des familles selon le plan de Dieu afin que par elles tout le tissu social soit imprégné de l’Evangile. Je prie pour que vous bâtissiez des foyers unis. Je sais, du reste, que beaucoup d’entre vous souffrent des familles désunies et m’ont recommandé cette intention de prière... De tout coeur je vous bénis, chers jeunes, ainsi que vos familles, vos accompagnateurs et vos amis".


MESSE DE BéATIFICATION DU FRèRE SCUBILION, “APOTRE DES HUMBLES ET DES PLUS PAUVRES”, à L’îLE DE LA REUNION DE 1833 à 1867. MORT EN RéPUTATION DE SAINTETE à SAINTE-MARIE LE 13 AVRIL 1867 (extraits) :

120 000 fidèles réunis à la messe de béatification du Frère Scubilion sur l’esplanade Notre-Dame de la Trinité à Saint-Denis le 2 mai 1989

Jean-Paul II : "Frères et Soeurs de La Réunion, qui donnez du goût au monde par votre foi, je vous salue de grand coeur et je vous dis toute ma joie d’être avec vous pour honorer votre premier Bienheureux : le Frère Scubilion.

L’évangélisation a déjà produit ici des fruits nombreux, et le Frère Scubilion est un remarquable témoin du mouvement vers la sainteté inauguré dans cette île par les premiers missionnaires. Cette foi revue des ancêtres, faut que chacun la fasse grandir en lui, par un enracinement volontaire dans une paroisse, dans une communauté, dans une équipe de quartier, dans une équipe de réflexion, dans un mouvement. Avant tout, it faut que la foi chrétienne pénètre dans cette communauté de base qu’est la famille. Frères très chers, que la famille soit le premier domaine de votre engagement de baptisés, dans la ferme conviction de la valeur unique et irremplaçable de la cellule familiale pour le développement de la société et de I’Eglise
".


Prenez part aux activités ecclésiales là où vous êtes, et considérez l’approfondissement de votre formation chrétienne comme une priorité à laquelle il faut savoir consacrer du temps. Enfin, sans restreindre vos engagements aux services proprement ecclésiaux, apportez votre contribution qualifiée à la construction d’une société toujours plus respectueuse de la dignité humaine, en n’ayant pas peur de dire non à l’esclavage des matérialismes qui pourraient vous séduire. Soyez d’authentiques éléments de progrès civique et moral pour cette île qui est la votre.

Sans imposer votre foi, dans le respect des autres, vivez « la différence chrétienne » et que la marque catholique apparaisse non seulement dans les comportements individuels, mais dans la trame de la vie communautaire et collective : en famille, en affaires, dans les loisirs, en politique. II y a une manière d’être et d’agir qui doit influer sur les structures de la société. Ne vous réfugiez pas dans une fausse humilité qui consisterait à taire le contenu de la foi ou à en faire disparaitre l’expression publique. Vivez en conformité avec les exigences chrétiennes, et vous deviendrez témoins de l’Amour. Cherchez, avec tous les autres, les voies d’un développement humain pour tous, afin que chaque personne soit reconnue dans sa dignité.


Ce souci de la dignité de l’être humain,. Frère Scubilion en a témoigné pendant ses années de vie missionnaire. Il était né à la fin du XVIIéme siècle, en France métropolitaine, dans l’actuel diocèse de Sens-Auxerre qui a tenu à envoyer ici une délégation. Entré dans la vie religieuse, chez les Frères des Ecoles chrétiennes, il s’est porté volontaire pour un apostolat dans les terres lointaines, dans son désir d’un don plus total de lui-même. En 1833, il arriva à La Réunion pour y servir jusqu’à sa mort.

L’amour de Dieu et l’amour du prochain ont été inséparables en lui. Il a brillé, aux yeux de tous, d’une puissance d’amour qui a su révéler le Dieu de l’Amour. Il a été lumière, comme le voulait le Christ : « Vous êtes la lumière du monde ». Il s’est laissé éclairer par Jésus Christ et il a éclairé les autres de la lumière de Jésus Christ, par son exemple et, en particulier, par sa catéchèse parmi les esclaves. En bon éducateur, le Frère Scubilion aimait catéchiser. Avec entrain, il concevait de savoureuses leçons de catéchisme. Son amour des jeunes et sa jovialité le poussaient à emmener ses élèves de Sainte-Marie explorer les Hauts de la Ravine-des-Chèvres ou les grottes des Trois-Trous ; ou même il tentait avec eux l’ascension du Piton du Charpentier. Ces excursions étaient aussi des pèlerinages : on visitait l’église de la Rivière-des-Pluies ou Notre-Dame de Bel-Air ou Notre-Dame de Bon-Secours. Dans la lumière du monde, le Frère faisait découvrir aussi la lumière de l’âme, la lumière du Christ.


Le Frère Scubilion a compris et a vécu l’amour du prochain dans sa dimension évangélique. Dans toute personne, il a su voir l’image et la ressemblance de Dieu. Il a aimé à la manière de Dieu. Dans le sillage de saint Jean-Baptiste de la Salle, fondateur des Frères des Ecoles chrétiennes, il a manifesté une grande tendresse pour ceux qui lui étaient confiés. Il les a aidés à prendre confiance, à se pardonner mutuellement, à donner un sens à leur vie, à marcher vers l’espérance, et il s’est distingué au service des malades, montrant beaucoup de compassion à ses frères en détresse. Il a pratiqué la charité dont l’Apôtre Paul s’est fait le chantre admirable dans sa Lettre aux Corinthiens que nous avons écoutée ensemble : « L’amour prend patience, l’amour rend service, l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien de malhonnête ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout » (I Co 13, 4-7).

Chers Frères et Soeurs, la béatification du Frère Scubilion est comme un événement fondateur dans l’histoire de votre Eglise diocésaine. Elle souligne en même temps que cette partie du monde, que cette région de l’Océan Indien, que votre île, ont vocation à susciter des exemples de sainteté pour toute l’Eglise. Le Père Laval à l’Ile Maurice, Victoire à Madagascar, le Frère Scubilion à La Réunion, se donnent la main pour rapprocher vos peuples dans la fraternité des enfants de Dieu ; comme le font aussi d’autres grandes figures de votre pays : le Père Monet, « apôtre des Noirs », le Père Levavasseur, compagnon de Libermann, Aimée Pignolet de Fresne, fondatrice des Filles de Marie. Vous avez déjà un patrimoine spirituel qu’il vous importe non seulement de garder mais de bien connaître pour en vivre et pour que surgissent toujours des apôtres au coeur de feu. Assumez votre histoire !”


LE DEPART

Jean-Paul II : "En vous quittant, je vous emporte dans mon coeur et je vous garde dans ma prière. En effet, je sais que votre île, malgré sa beauté, n’est pas le paradis terrestre. En regardant vos visages souriants, on peut aussi deviner que vous partagez, avec la riche sensibilité des gens des îles, les soucis et les préoccupations qui traversent l’humanité d’aujourd’hui. La nature séduisante et tumultueuse qui vous environne est là pour vous rappeler que la vie de l’homme sur terre est un combat sans cesse à recommencer et qu’il faut toujours aller de l’avant, sans jamais s’installer.

Cependant, pour faire face à l’avenir, votre société dispose d’un atout que l’on peut vous envier dans bien des régions du monde : votre unité. En effet, la population de La Réunion fait le preuve que des gens venus d’Europe, de Madagascar, d’Afrique, de l’Inde, du Pakistan, de Chine, peuvent vivre ensemble et travailler la main dans la main. Avec vos frères et soeurs des îles voisines, développez ce précieux patrimoine de l’entente entre les ethnies, de l’esprit de concorde entre membres de la grande famille humaine.
...
De cette belle région de l’Océan Indien, il est un voeu qui monte de tous les coeurs : le voeu de la paix ! Puissiez-vous apporter votre contribution à la paix entre les hommes en vivant toujours davantage de l’esprit des béatitudes ! Je vous laisse sur cette parole du Christ : Heureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu » (Mt 5, 9).
Que le Seigneur vous bénisse ! Qu’il bénisse et garde dans sa paix tous les peuples de l’Océan Indien !
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Le livre “Jean-Paul II à la Réunion”

Remerciements : www.sergegelabert.com / https://gelabertboutik.com / www.facebook.com/serge.gelabert.officiel

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