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Black & white, la nouvelle exposition de Pol Soupe

Publié le 28 février 2023

Après sa série « Cases et monuments créoles » Pol Soupe poursuit sa quête artistique par une nouvelle série de dessins intitulée, cette fois, « Black & White ». L’exposition se déroule jusqu’au 11 avril 2023, à la galerie de Vapiano, Saint-Denis, dans le cadre d’une collaboration avec l’agence Opus/Art.

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Un mot sur l’intitulé de cette exposition « Black & White » ?

POL SOUPE : Ce titre « Black & White » me semble-t-il, résume assez parfaitement l’esprit même ainsi que les grandes thématiques abordées dans cette série. En premier lieu, vous aurez certainement remarqué que toutes les œuvres exposées sont exclusivement des dessins en noir et blanc.

« Black & White, c’est aussi une allusion aux thématiques traitées ?

POL SOUPE : Effectivement, plusieurs thématiques s’entrecroisent dans cette série et tout d’abord le thème des « liens » ; on y voit tout ou partie du corps, entravé par des liens : menottes, cordes, soie, etc. Des corps nus, enlacés, caressés, désirés…


La « musique » semble être un autre thème récurrent de cette série, n’est-ce pas ?

POL SOUPE : Oui la thématique musicale est très présente à travers plusieurs des dessins exposés. On y trouve effectivement diverses musiques représentées par divers instruments : aussi bien des instruments locaux tel le « tambour » ou le « roulèr », mais aussi des instruments plus universels tels le « violoncelle », la « contrebasse » ou encore le « piano » et le « saxophone » ... Vous aurez certainement remarqué ici que mes dessins mettent souvent en exergue les mains des instrumentistes, si je puis dire « en action ». On retrouve donc la thématique transversale des corps en mouvement ; autrement dit, non entravés si je puis dire ...

Dans un autre registre, apparaît des dessins reproduisant des œuvres » classiques », notamment des sculptures…

POL SOUPE : Effectivement, la confrontation avec des œuvres « classiques », pour reprendre votre expression, est un autre défi que je me suis lancé dans cette série « Black & White ». A ce propos, vous remarquerez que le choix des œuvres n’est pas innocent : il s’agit essentiellement de corps, de « nus » sculptés par quelques-uns des plus grands artistes de tous les temps : Michel-Ange, Canova ou Boucher…Le défi pour moi était de rendre au mieux ces magnifiques sculptures - des objets en trois dimensions– sur la surface plane d’une feuille de papier – en deux dimensions donc ! Comment rendre ces modelés, ces creux et bosses avec un ou deux crayons ?


Cette série comprend aussi ce qu’on appelle communément des « natures mortes », n’est-ce pas ?

POL SOUPE : Je suppose que vous faites allusion aux dessins de grands formats « Graines filaos » et « Coquilles d’oursins » qui font chacun 75 x 110 cm. Un format assez inhabituel pour des « nature morte ». Encore une fois, j’étais curieux de voir si je pouvais rendre les subtilités des structures, des volumes et des formes de ces « natures mortes » typiquement d’ici. Il s’agissait pour moi de zoomer, de faire des gros plans sur des objets, au départ d’assez petites tailles et, de ce fait même, passent généralement inaperçus. J’ai sans doute été inspiré par la démarche picturale de Georgia O’keeffe, cette immense artiste américaine qui a été une des premières artistes à magnifier ainsi des « nature morte » ou des « végétaux » à travers des « grand formats ». J’ai eu la chance de pouvoir admirer sa grande rétrospective au Centre Georges Pompidou, il y a un an ou deux.

Au-delà de l’apparente diversité des thèmes, d’où vient le sentiment d’une unité des œuvres présentées dans cette série ?

POL SOUPE : En fait, par-delà des thèmes, je vise, au final, un même objectif, je poursuis une même quête : rendre le plus fidèlement – au sens du courant d’art figuratif -, l’objet/le sujet dessiné avec le minimum de moyens : un ou deux crayons, le dessin pouvant parfois être rehaussé par une touche de pastel ou d’un marquer : question d’accentuer un point d’ombre ou de lumière ; ce subtil jeu d’ombre et de lumière qui prend, en quelque sorte, appui sur la tonalité initiale (blanc, teinté, foncé) du support papier. En cela je reste fidèle à certains de mes « mentors », au premier rang duquel Ernest Pignon Ernest, avec lequel j’ai eu l’honneur d’échanger lors d’une exposition dédicace à la galerie Lelong à Paris.


Finalement « Black & White » c’est aussi une problématique culturelle, non ?

POL SOUPE : Vous avez parfaitement compris que le concept » Black& White » est aussi un clin d’œil à une problématique culturelle voire identitaire ; celle de la cohabitation harmonieuse et/ou conflictuelle qui, en terre réunionnaise (et plus largement indiaocéanique) a parfois abouti à de subtils mélanges qui constituent sans doute un modèle de métissage physique et culturel assez unique dans le monde .


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Originaire de l’île Maurice, Pol SOUPE vit et travaille à La Réunion depuis plus de quarante ans. Jusqu’à récemment figure connue du monde de la formation professionnelle, il se consacre désormais plus pleinement à son art en tant qu’artiste-peintre professionnel.


Voir aussi : www.facebook.com/PolSoupeART


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