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Comores : prolongation du mandat de Sambi par le congrès

Publié le 3 mars 2010

L’opposition constate les dégâts : "Nous ne reconnaitrons pas Sambi en tant que président après mai 2010 ». Cette phrase est lancée par le député Mzimba lors d’une rencontre avec la presse. 24 heures après la prorogation du mandat du chef de l’Etat par le congrès, le choc est palpable dans l’opposition. Le groupe de congressistes qui a quitté l’hémicycle le lundi explique sa position et cet acte de boycott".

« Les élus de l’opposition de Ngazidja ont quitté le congrès parce que l’objectif est détourné. La constitution prévoit une harmonisation mais on a trouvé une prolongation du mandat du chef de l’Etat », martèle le député Mzimba entouré de tous ses homologues de même couleur politique et de l’opposition dans son ensemble.

Le parlementaire de la région de Mbadjini ouest indique que « cet acte était fait en solidarité avec les élus mohéliens et la population mohéliens qu’on vient de leur voler la présidence ». En l’absence de loi sur le congrès, cette assise était régie par une ordonnance du chef de l’Etat. Une ordonnance mise en cause par les élus de Ngazidja qui ne sont pas de la mouvance présidentielle.

« A notre grande surprise, une ordonnance est venue dicter notre manière de travailler. Le président de la république a décidé tout à l’avance. Et pourtant ce travail de règlement intérieur devait venir de nous. Et d’ailleurs, Sambi n’avait pas le droit de faire une ordonnance alors que l’assemblée est là », déplore Ahmed Mbaé, conseiller de la région Mboudé. Même le déroulement de la séance est critiqué par l’opposition. Selon ce même conseiller, « le président du congrès a dit qu’il n’y a pas de débat. Mais c’est comme un référendum, les élus vont voter par oui ou non ».

Cette situation fait partie des causes qui ont poussé les élus de la minorité à abandonner les travaux sur la loi d’harmonisation. Mais avant de claquer la porte du Palais du peuple, l’opposition avait déposé une « motion de défiance pour haute trahison » à l’endroit du locataire de Beit-Salam.

« On a déposé cette motion pour 4 raisons : Sambi ne respecte pas les décisions de la cour constitutionnelle qui sont en sa défaveur, il a vendu la citoyenneté comorienne en violation du code des investissements, le président a signé une convention de 99 ans avec le groupe CGH et enfin le détournement de la constitution », déclare très énervé l’unique député de l’opposition à l’assemblée nationale.

Au cours de cette rencontre, l’opposition dévoile un certain nombre d’actions qu’elle compte mettre en œuvre pour riposter contre le régime du président Sambi. « Les élus de l’opposition vont mener une campagne de sensibilisation auprès de la population, les autorités et la communauté internationale. Mais, le groupe garde beaucoup d’espoir sur la cour constitutionnelle. Cette institution qui veille sur le droit ne va pas avaliser l’éclatement de ce pays », avance le conseiller Idi Bacar.

Le porte-parole de l’opposition ajoute « qu’ils feront tout ce qu’il faut pour que Sambi quitte le pouvoir en mai prochain ». Mohamed Ismael explique que « harmonisation n’est pas prolongation. Donc il peut y avoir harmonisation sans Sambi à la tête de l’Etat ». Ce qui laisse apparaitre une acceptation des futures élections du président de l’Union et des gouverneurs pour novembre 2011 mais sans Sambi. Il y aurait donc un autre président de transition.

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