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La Réunion doit-elle s’inspirer du modèle irlandais ?

Publié le 21 avril 2021

En s’inspirant du modèle irlandais des Youth Banks déployé sur l’île d’Emeraude, la Technopole de la Réunion et le réseau AIDE Océan indien ont organisé une conférence le 13 avril 2021. Cette visio-conférence a été l’occasion de présenter le modèle irlandais des Youth Banks et débattre de son ouverture Indianocéanique à travers le prisme des échanges et opportunités d’expérimentation sur le sol Réunionnais.

Plusieurs constats ont été dressés : 50 à 60% des jeunes Réunionnais ont l’intention de créer une entreprise. Toutefois, il existe trois principaux freins :

- Un essoufflement des jeunes par rapport aux circuits bancaires classiques
- Un manque de transition expérientielle entre l’adolescence, la fin d’études, et l’âge adulte
- Enfin, le manque de moyens financiers comme principal handicap à la concrétisation d’un projet de création.

Mais qu’est ce qu’une YOUTH BANK ? L’idée est née dans le pays du trèfle, en Irlande dans les années 90. Cinq organisations en charge de l’expression citoyenne des jeunes (dont le Youth Council et la National Youth Agency notamment) s’unissent et collectent des fonds, à hauteur d’un million de livres, pour financer des projets portés par les jeunes, avec une vocation citoyenne. Les aides qu’elles peuvent apporter vont de 250 à 25 000 livres selon l’intérêt et l’ampleur des projets. Les Youth Banks sont gérées essentiellement par des jeunes âgés entre 20 et 25 ans, mais des référents plus âgés peuvent cependant venir en appui.

Dans le contexte du Brexit, la Réunion a-t-elle une carte à jouer comme plateforme d’innovation entre les tigres de l’Océan indien et tigres celtiques ? Et servir de carrefour avec ses voisins et pôles de la diaspora irlandaise (Afrique du sud, Maurice, Australie...) ? D’autres restitutions vidéo seront prochainement disponibles sur les réseaux sociaux pour en débattre. (contact : [email protected])


Quelle forme prend l’héritage celtique dans l’Océan indien et en Asie-Pacifique ? Les réseaux de cette diaspora pourraient-ils enrichir un concept de Youth Bank avec leur mécénat de compétences ?

60% des australiens ont aussi des descendants écossais, irlandais ou celtiques.

En 1839, on décrivait Melbourne comme une “Scotch Colony” (colonie écossaise) “and that two thirds of the inhabitants are Scotch” (où les deux tiers de ses habitants sont écossais). Les dernières statistiques qui attestent de la sociologie de la ville signalent toujours cet héritage écossais : "Scottish immigration continues to this day, and in the 2011 Census 6.4 per cent of Victorian residents recorded Scottish Heritage".

L’église des écossais fut la première église presbytérienne construite dans le district de Port Phillip (maintenant l’Etat de Victoria ). L’édifice est situé sur la rue Collins de Melbourne et l’un des principaux vitraux représentent la Parabole du Trésor Caché et la Parabole de la Perle.

D’autres figures et sagas existent. James David McGregor fut un gouverneur écossais très important de Hong-Kong, s’étant investi dans l’éducation précoce des jeunes chinois pour permettre le développement du Port aux parfums, célèbre par la présence d’une élite écossaise qui a stimulé son développement maritime et commercial. Pendant les années d’âge d’or mais aussi en temps de crise. Un rapport "A Home for Enterprise" rédigé par un certain Douglas Mason pour l’Institut Adam Smith, préconisait même en 1989 qu’une île écossaise peu habitée serve de refuge à un "New Hong-Kong", terre d’accueil "for anyone from Hong-Kong who wished to live there". Une idée qui circulait aussi dans la tête des français (91 ans auparavant avec un traité signé en 1898) mais qui n’avait pas donné suite : Le Kouang-Tchéou-Wan, un projet de Hong-Kong français abandonné en 1930, devenu "the Ghost colony".

En Afrique du sud, plusieurs vignobles ont des référence celtiques à McGregor. En escale au Cap de Bonne Espérance, il était indispensable de développer la vigne pour ravitailler les navires lors des escales en partance vers l’Asie-Pacifique. Le vin se conservant, en effet, mieux que l’eau était une denrée précieuse pour les voyages. Dans le recrutement des volontaires au départ, des compétences en ce domaine faisaient prime.

Mais les irlandais sont aussi passés à la Réunion à travers la route maritime du Moka, grâce à l’établissement de plusieurs générations de corsaires jacobites irlandais composées tout d’abord de la première génération, celle de Nicolas Luker , Paul Sarsfield , André Géraldin et Nicolas Lée. La deuxième génération fut formée de Luc O’Shiell , le corsaire Phillip Walsh, installé d’abord à Saint Malo et Nantes, et Jean Ier Stapleton , avec son associé Jacques Rulidge , mais aussi Jean Mac Nemara, père de Jean Baptiste Mac Nemara , ou encore de Jean O’Gorman , syndic des habitants du Cul de Sac et père de Victor Martin O’Gorman.

Six plants de café Moka, offerts par le sultan du Yémen à la France, seront ensemencés à Saint Paul . La compagnie des Indes organisera la production, facilitera l’achat de graines, construira des greniers et des
routes, offrira des concessions gratuites à tout colon de 15 à 60 ans. à condition de planter et d’entretenir 100 plants de café.

Le café fit la fortune de l’île de La Réunion : la « variété Bourbon » ou Bourbon pointu. La famille Sutton de Clonard verra l’un de ses descendants participer à l’expédition La Pérouse.

D’autres restitutions vidéo seront prochainement disponibles sur les réseaux sociaux pour en débattre.

Contact : [email protected]

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