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Débat national de la Jeune Chambre Economique : la Réunion contribue

Publié le 13 juin 2011

La Jeune Chambre Economique du Grand Sud de La Réunion organisait en mars 2011 au CPOI de Saint-Pierre, une table ronde sur le thème de l’emploi des jeunes Dans le cadre des « Débats Nationaux » mis en œuvre sur l’ensemble du Territoire par La Jeune Chambre Economique Française. 15 responsables d’organisations locales ont répondu présents, dont des représentants de la Chambre de Métiers, CCIR et EGC, Université, Pôle Emploi, Missions Locales, organismes de formation, groupement des jeunes créateurs, CGPME, URSIAE, AFDET, Réunionnais du Monde mais aussi une conseillère d’orientation psychologue et des entreprises ou associations innovantes en terme de filière ou de métier (Bébé Entreprise, Get 974). Les échanges ont été riches et des idées communes ont émergé.

Membres de la Jeune Chambre Economique du Grand Sud de La Réunion
De gauche à droite : Yannick BOVALO, trésorier de la JCEGSR (Jeune Chambre Economique du Grand Sud de La Réunion) ; Inel OLIVAR de la JCEGSR ; Pascaline PONAMA, secrétaire de la JCEGSR, Sophie RETAUX et Audrey PAYET, membres de la JCEGSR ; Benjamin LAURIOT, vice-président exécutif de la JCEGSR et président fédéral des Jeunes Chambres Economiques Françaises de l’Océan Indien ; Stelly CHOPINET et Christopher DIJOUX de la Jeune Chambre Economique de Saint-Denis.

Au-delà d’une simple réflexion, il s’agissait de faire émerger des idées et des projets concrets pour répondre à la problématique de l’emploi des jeunes et des dispositifs qui pourraient être mis en place à l’avenir pour accompagner les jeunes vers la stabilité professionnelle.

Pendant toute l’année 2011, La Jeune Chambre Economique Française mobilise les acteurs économiques et institutionnels locaux autour de grandes problématiques sociétales. A l’issue des débats, les différents points de vue exprimés au niveau Local puis National seront synthétisés dans un livre blanc à destination des candidats aux présidentielles 2012. « L’emploi des jeunes » est effectivement une priorité majeure sur le territoire national et a fortiori à La Réunion. Lorsqu’on regarde les chiffres du chômage des jeunes, le constat est alarmant : un taux de chômage de 22,3% pour la France et 55,3% pour La Réunion au dernier trimestre 2010.

A La Réunion, c’est la Jeune Chambre Economique du Grand Sud qui a été l’organisatrice du débat avec la participation de membres de la Jeune Chambre de Saint-Denis même si cette dernière est actuellement mobilisée sur l’organisation de la semaine des 50 ans de la Jeune Chambre à La Réunion. La Jeune Chambre Economique du Grand Sud avait choisi comme axe de réflexion : « Comment mettre en adéquation l’offre de compétences avec les besoins actuels et futurs des entreprises ? »

Raisonner en filière plutôt qu’en métier

Lorsqu’on parle « métier » aux jeunes qui doivent choisir leur orientation, l’approche est complexe (il existe plus de 500 métiers) et les perspectives se ferment. Raisonner en filières permet d’élargir la vision des jeunes en quête d’orientation. Les secteurs d’activité potentiellement porteurs d’emploi à La Réunion sont aussi bien des filières émergentes (les services à la personne, les NTIC, l’environnement etc.) que des filières classiques telles que l’artisanat, le tourisme, l’agroalimentaire, l’hôtellerie, la restauration ou le BTP. 9 secteurs identifiés comme prioritaires sont déjà pris en compte dans la mise en place du CPRDF (Contrat de Plan Régional de Développement de la Formation signé en partenariat avec la Région, l’Etat, le Rectorat et l’Education nationale).
Par ailleurs, malgré l’important taux de chômage, certains métiers ne trouvent pas de candidats. C’est le cas des commerciaux et de métiers techniques et/ou de haut niveau.

L’enseignement et la formation

Dans l’ensemble, toutes les filières sont bien représentées dans l’enseignement et la formation professionnelle même si, bien sûr, des mises à jour sont inévitables. Les points bloquants se situent surtout au niveau du choix de l’orientation, de la connaissance des entreprises, des filières et de leurs débouchés, et de la motivation des jeunes quant à l’exercice d’une activité professionnelle.

Certains jeunes sont mal orientés, souvent, il s’agit d’une orientation par défaut. Par exemple, l’entrée à l’université n’est soumise à aucune sélection. Des jeunes l’intègrent malgré un avis défavorable et leur choix peut se tourner vers des filières « élitistes ». Ce constat ajouté à la différence pédagogique entre le lycée et l’université expliquent un nombre important d’échecs en 1ère année. L’Université de La Réunion réfléchit actuellement à la mise en place du CPESIP, une sorte « d’année zéro », dispositif spécifique pour lutter contre l’échec en première année, notamment pour la cible des étudiants potentiellement décrocheurs, qui constituerait un sas permettant de bien choisir sa filière. Les participants ont aussi évoqué la nécessité de prévoir des passerelles entre les formations afin qu’un jeune puisse facilement se réorienter s’il en ressent le besoin.

Concernant la connaissance des entreprises et des métiers, des interventions permettent à la jeunesse de découvrir les entreprises dans les collèges, les lycées voire même les écoles primaires, l’objectif étant de sécuriser les orientations des élèves qui choisissent en étant mieux informés. Des actions sont d’ores et déjà mises en place ou en cours de création telles que le PDMF (projet découverte métier formation) de l’Education Nationale ou les journées découvertes organisées par la Chambre de Métiers pour des classes de 6ème en présence également des parents qui sont partie prenante dans le processus d’orientation. Au niveau de la formation, un bilan de compétences adapté aux jeunes est en train de se développer. Parallèlement, les entreprises notamment du secteur privé doivent être incitées à utiliser les heures de formations DIF (Droit Individuel à la Formation) acquises automatiquement par chaque salarié.

Débat national à la Réunion - Jeune Chambre Economique 2011

L’alternance, formidable tremplin vers l’emploi

70% des contrats professionnels et 63% des contrats d’apprentissage aboutissent à un emploi durable dans les 6 mois. Et la marge de progression des contrats d’alternance est considérable si on se réfère aux performances de l’Allemagne dans ce domaine. En 2010, la France comptait 400 000 jeunes en alternance, en Allemagne, ce chiffre atteint 1 600 000 jeunes. Pour que l’alternance soit encore plus efficace et pour inciter les entreprises à utiliser ces dispositifs, l’ensemble des participants au débat étaient unanimes quant à la nécessité de former les tuteurs en entreprise à l’accueil des jeunes.

La mobilité

La mobilité a été évoquée à de nombreuses reprises lors de ce débat car elle présente de sérieux atouts à l’avis général des participants. Tout d’abord, elle permet d’élargir le marché de l’offre pour les jeunes, le marché de l’emploi à La Réunion étant de toute façon structurellement trop étroit pour tous les demandeurs d’emploi. Puis, elle permet aux jeunes de se former à des techniques de pointe et d’ouvrir leur esprit, qu’ils s’expatrient en métropole, au Canada, en Australie mais aussi en Europe. Comme le soulignait le responsable du site internet Réunionnais du Monde, il s’agit de partir pour mieux revenir.

Une nécessaire coordination

Tous les acteurs locaux doivent se connaître et se rencontrer régulièrement afin de partager leurs expériences, se fixer des objectifs, coordonner les actions et mutualiser les moyens. Il semble nécessaire de créer un service public de l’orientation.

La valorisation, une notion-clé transversale

S’il y a un terme qui est revenu sans cesse lors de ce débat, c’est bien la valorisation. Valorisation des filières en mal de reconnaissance, de manière largement injustifiée, comme l’artisanat. Mais aussi valorisation de l’alternance qui peut souffrir d’une image de marque négative alors que c’est un formidable outil. Valorisation de l’entreprise aux yeux des jeunes : il faut leur donner envie de venir y travailler. Valorisation des tuteurs en entreprise pour les jeunes en alternance mais aussi des jeunes embauchés qu’il faut former. Et enfin, et pas des moindres, la valorisation du jeune qui bien souvent a du mal à s’affirmer, manque de motivation ou de confiance en lui. Dans cet esprit, l’arrivée fin 2010 des Olympiades des métiers à La Réunion a été très bien accueillie par les jeunes et ce type d’actions devraient être multipliées en plus de formations transversales sur le savoir-être (à la connaissance et la mise en valeur des atouts du jeune, préparation à l’entretien d’embauche, à la prise de parole en public etc.). Car au-delà de la qualification, c’est le tempérament du jeune qui fait la différence lors de l’embauche. L’accent doit être mis auprès des jeunes sur la polyvalence car ils seront amenés à exercer plusieurs métiers dans leur vie, et sur le savoir-être en entreprise, condition sine qua non au succès de l’intégration et de la progression dans l’entreprise.

La Jeune Chambre Économique Française, une formidable expérience humaine au service de la Cité

La Jeune Chambre Économique de La Réunion, c’est la Jeune Chambre Economique de Saint-Denis et la Jeune Chambre Economique du Grand Sud.
 
Pour plus de renseignements, des réunions mensuelles ouvertes à tous ont lieu :
- Chaque 1er mercredi du mois de 18h30 à 20h, pour la Jeune Chambre Economique de Saint-Denis, à la Maison Régionale de la Science et de la Technologie (MRST) à la Technopole de Sainte Clotilde.
(Tél : 06 92 41 00 87 - Christopher DIJOUX)
- Chaque 2nd mercredi du mois de 18h30 à 20h, pour la Jeune Chambre Economique du Grand Sud, dans les locaux de la couveuse d’entreprises REU.SIT à Saint Pierre.
(Tél : 06 92 09 20 53 - Pascaline PONAMA)

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