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Des Comoriens de France exigent le départ du président Sambi le 26 mai

Publié le 18 mars 2010

Les Comoriens de la diaspora ont organisé une manifestation le samedi 13 mars devant l’ambassade des Comores à Paris pour dénoncer la décision du Congrès de prolonger de dix-huit mois le mandat du président Sambi. On pouvait lire sur certaines banderoles des slogans particulièrement durs contre le pouvoir tels que « Tous contre la tyrannie du mollah », « Sambi = arbitraire, mensonge, bêtise et incompétence »..etc.

Selon M. Abdoul Wahab Ahmed, principal animateur du Collectif pour la défense de la démocratie aux Comores, le but de la manifestation « n’était pas de dresser le bilan du régime, mais de demander le respect de la tournante et des accords de Fomboni qui ont scellé la réconciliation nationale en 2001 ». Il a surtout fait savoir que la décision des « élus du régime » n’a, paradoxalement, respecté ni la Constitution de 2001, ni celle de 2009. Les nombreux ressortissants de Mohéli présents à cette manifestation ont dénoncé les tortures que pratique aujourd’hui l’armée nationale sur l’île. « Aucun natif de Mohéli digne de ce nom ne laissera le président Sambi lui voler la tournante. Ceux qui, aujourd’hui, le soutiennent dans cette aventure dangereuse ne méritent pas notre respect » a déclaré Mme Sitti.

Au nom du Mouvement des femmes mohéliennes, Mme Amina Hassanaly s’est étonnée que ce soit l’île d’Anjouan, qui a été à l’origine de cette présidence tournante, qui cherche aujourd’hui à usurper le tour de Mohéli. « L’île de Ngazidja a accepté de jouer le jeu, pourquoi le président Sambi ne veut pas faire autant » s’est-elle demandée.

Aussitôt après les discours d’usage, une délégation des manifestants avait demandé à être reçue à l’ambassade. Dans une déclaration publiée à cette occasion (et remise à notre mission diplomatique à Paris), cinq mouvements de la société civile considèrent la décision du Congrès comme « une atteinte grave au consensus national sur l’équité entre les îles et une mise en danger de l’unité nationale ».

« Si la volonté réelle du Président Sambi avait été de réduire la fréquence des élections et leurs coûts financiers, il aurait fallu proposer lors de la récente réforme constitutionnelle, l’élection des gouverneurs au suffrage universel indirect, c’est-à-dire par les élus de chaque île concernée (députés et conseillers) » lit-on dans la même déclaration.

Les Comoriens de France appellent, enfin, la communauté internationale, notamment les parties signataires des Accords de Fomboni, « à se réunir d’urgence afin de rechercher les voies et moyens de sauver la paix, l’unité et la stabilité aux Comores ». Ils disent ne pas reconnaître le président Sambi à partir du 26 mai prochain et souhaitent la mise en place « d’un gouvernement de transition, sans Sambi, pour préparer dans un délai n’excédant pas six mois, l’élection d’un nouveau président issu de l’île de Mohéli ».

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