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Un éco musée sous-marin à la Réunion ?

Publié le 18 mai 2021

Le profil géologique et la particularité de son relief accidenté font de La Réunion un véritable parc aquatique où bassins et piscines naturelles rivalisent par leur beauté. Situés le plus souvent au cœur de paysages sauvages entourés d’une nature luxuriante, la plupart des bassins nécessite un peu de marche. Cependant certains sites sont situés à même la côte et offre une palette de couleurs à laquelle il est souvent difficile de résister lorsque l’on hésite à se mettre à l’eau.

Après avoir posé des sculptures dans les fonds marins un peu partout sur la planète, un artiste britannique Jason deCaires Taylor a investi la Méditerranée pour développer un premier éco-musée sous-marin à Cannes, près du rivage de l’île Marguerite. Un projet écologique et une œuvre toujours en mouvement que la mer viendra peaufiner… Et peut-être inspirer la relation Réunion - Afrique du sud ?


Parmi les 12 des plus beaux bassins et piscines naturelles de l’île, notons quelques lieux emblématiques :
Alimenté par la Rivière des Roches, le Bassin La Paix porte bien son nom : calme et sérénité marquent les lieux. Un arc-en-ciel fait généralement son apparition lorsque le soleil éclaire la chute d’eau. Un pur régal pour les yeux ! L’accès facile au bassin depuis les rochers est une invitation à la baignade.

Avec ses différentes chutes coulant tout en finesse le long de la falaise, la cascade Grand Galet est certainement l’une des plus belles de La Réunion et l’une des plus visitées notamment par les Réunionnais. La rivière qui la prolonge est en effet un lieu propice aux pique-nique le week-end. A son pied, le bleu profond du bassin bordé par la parois végétalisée sur laquelle l’eau s’écoule en filaments, vous attire irrésistiblement. L’eau y est très rafraîchissante voire froide, été comme hiver.

Bassin Bœuf est celui situé le plus en amont dans la ravine de Sainte-Suzanne : on y accède après 15 minutes de marche au-dessus des bassins Nicole et Grondin. Au cœur d’une végétation luxuriante, vous atteignez une grande étendue d’eau calme alimentée par une cascade d’une vingtaine de mètres qui s’écoule dans un étroit canyon à l’opposé des rochers d’où se fait la mise à l’eau. Lieu sauvage par excellence, vous pourrez jouer les tarzans en vous lançant à l’eau grâce à la corde attachée à l’un des arbres surplombant la rive gauche du bassin.

En Afrique du sud, Durban Municipal Swimming Pools constitue une offre élargie de bassins de baignade au cœur de l’ancienne capitale du roi Shaka et de son empire Zoulou. Ainsi, Durban Corporation a bâti de nombreuses piscines, incluant une piscine d’eau salée à North Beach, réintégrée ensuite dans un ensemble de « bains de mer » qui portent le nom du coach Rachael Finlayson depuis 1963.

Une synergie pourrait stimuler la relation des deux territoires : Réunion et Afrique du sud pour valoriser leurs bassins respectifs. Et promouvoir conjointement une approche d’éco-musée sous-marin orienté vers la découverte des richesses de la mer. Dans son œuvre : les Travailleurs de la Mer, Victor Hugo imagine la figure d’un roi Auxcrinier de l’Océan qui refuse le droit d’entrée à l’or et à l’argent sans son autorisation : la seule monnaie ayant cours est le coquillage dont la mer est l’inépuisable coffre-fort.

Les travaux menées par Jason deCaires Taylor, né le 12 août 1974 à Canterbury, sculpteur britannique spécialisé dans la création de sculptures sous-marines, pourraient être très éclairants.

Fils unique d’un père britannique et du mère guyanaise, tous les deux enseignants, Jason deCaires Taylor a fait ses études dans le Kent, puis à l’Institut de Londres au Camberwell College of Arts dont il sort diplômé en 19983. Dès son enfance, son goût pour la faune maritime lui vient de ses séjours avec ses parents en Thaïlande et en Malaisie, Il fait de la plongée depuis l’âge de 18 ans et devient moniteur en Australie. Il exerce divers petits boulots comme graveur sur pierre, scénographe de concerts, photographe sous-marin. Revenu dans la capitale britannique quelque temps plus tard, il collabore notamment à la construction du Dôme du millénaire. Puis il s’installe sur l’île de Grenade dans les Caraïbes et crée sa première sculpture sous-marine intitulée Grace Reef.

Exposés aux ouragans et aux effets du tourisme de masse, les récifs avaient été endommagés par deux ouragans successifs en 2004 et 2005. L’objectif est donc de les revivifier. Le succès de l’initiative conduit à l’élaboration d’un projet analogue, au large de Cancún (Mexique). Plus vaste, le Musée subaquatique d’art (MUSA) est inauguré en 2010. Dans les deux cas, les parcs de sculptures sont voués à être complétés et animés, de façon à "rendre compte des diverses étapes de l’évolution des coraux". "À long terme", le musée mexicain est destiné à devenir "une plateforme pour engager tous types de formes d’art en rapport avec la mer. Mon objectif est de voir des concerts, des ballets, des installations lumineuses temporaires".

Les œuvres de Taylor développent trois thèmes majeurs : la nature, en particulier la protection de la faune sous-marine, la mythologie et la métamorphose.

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