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Géothermie à la Réunion : plus de 20 mégawatts disponibles

Publié le 28 novembre 2010

De l’or sous nos pieds, plus de 20 mégawatts, oui c’est possible. Les premiers pas sont déjà faits, la cartographie realisée et les recherches sont bien avancées... Un jour, de l’or jaillira sous nos pieds. Patience ! Rien n’est perdu pour la géothermie à La Réunion.

Un grand rêve qui s’effondre : l’or noir dont les réserves semblaient à jamais inépuisables ne suffira plus bientôt à couvrir les besoins de la planète. En quête de nouvelles sources d’énergie, nous voilà donc contraints de lever notre regard vers le ciel, le soleil, l’air, le vent et la mer, alors que sous nos pieds se cache un autre gisement dont l’exploitation est sans limites : l’eau et la chaleur tout simplement. L’eau, dans les profondeurs de la Terre, qui par sa chaleur exceptionnelle peut produire entre autres et massivement de l’électricité.

C’est ce que nous révèlent les nombreuses recherches, études et expérimentations faites depuis quelques années. La géothermie apparaît désormais comme l’une des principales sources d’énergie de demain : et à ce titre, elle doit retenir, dès à présent, toute notre attention.

Du grec ‘géo’ terre et ‘ thermie’ chaleur, la géothermie vise essentiellement à l’exploitation des gisements naturels de vapeur ou d’eau chaude.

Production d’eau chaude
C’est une technique assez bien maîtrisée, qui a fait ses preuves et qui se développe de plus en plus en France métropolitaine, notamment dans la basse énergie dite de très basse “enthalpie” avec des températures comprises entre 30 et 90 degrés. Présente dans les nappes peu profondes, elle permet, grâce à des pompes à chaleur de nous chauffer, de nous laver, d’être utilisée à bien d’autres fins, dont le chauffage de serres ou en pisciculture.

Production d’électricité
Plus les forages sont profonds, plus la température augmente. Les ressources à “haute enthalpie” avec des températures supérieures à 150 degrés sont susceptibles d’intéresser également les trois îles-départements français d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique et Réunion). Dépourvues d’infrastructures majeures et ne produisant pas de ressources énergétiques à base de fossiles et ayant de ressources hydroélectriques limitées, ces trois îles bénéficient d’un environnement à priori favorable à l’existence des ressources géothermiques pour la production d’électricité. Déjà, la Guadeloupe, avec son volcan la soufrière, actif, constitue une référence française non négligeable.
Avec l’augmentation de la population et les besoins nouveaux en électricité, cette source d’énergie apparaît comme une solution d’avenir.

Aujourd’hui, des travaux de recherches intenses sont effectués à la Réunion afin de déterminer avec précision les potentialités de cette ressource.

L’heure est donc à la géothermie.

La géothermie profonde ou géothermie des roches chaudes fracturées
Un savoir-faire à exporter.
La géothermie à très grande profondeur a tout pour séduire. Elle est respectueuse de l’environnement. Son utilisation ne génère ni déchets polluants, ni gaz à effet de serre. La ressource se trouve en grande partie emmagasinée dans les roches profondes et chaudes peu perméables. En l’absence d’eau, il est difficile de le capter, d’où l’idée d’injecter de l’eau froide à haut débit sous forte pression (100 bars) dans les roches dont la température dépasse les 200 degrés à 5 kms de profondeur. L’eau circule dans les blocs fracturés et se réchauffe à son contact. En surface, cette eau passe dans un échangeur thermique, où elle cède une partie de ses calories, avant d’être réinjectée dans le sous-sol pour recharger le réservoir. La boucle est bouclée. Les calories entraînant les turbines couplées à un générateur produisent du courant électrique.

Ce projet européen de Soultz-sur-forêt à 50 kms de Strasbourg est véritablement pionnier en la matière et confère une avancée technique certaine dans cette filière énergétique et cela grâce aux scientifiques et ingénieurs qui ont mis au point ce système de géothermie artificielle haute profondeur.

Des nouveaux défis doivent être lancés avant que ne fleurissent ces centrales électriques, à La Réunion, dans les sites exceptionnels du Piton de la Fournaise et du Piton Chisny.

“Une volonté politique durable et un soutien institutionnel constant sont également nécessaires” si nous voulons profiter de ce trésor sous nos pieds.

Facteur clé du développement économique et social, la géothermie doit poursuivre son essor afin de permettre aux régions éloignées, privées de réseau, d’accéder plus facilement à l’électricité, dans le strict respect de l’environnement.

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