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Gramoun Sello : « Ampélémouné » - chronique maloya de Benjamin Lagarde

Publié le 23 janvier 2010

Après le Césaire de la musique traditionnelle (obtenu en 2007) voici un deuxième album « solo » pour Michel Sophie, fondateur de la troupe Roséda. Il a été enregistré en « Jam Session » avec des musiciens expérimentés de la jeune génération comme Stéphane Grondin, Mickaël Talpot, Bruno Mangué, Odilon…

Gramoun Sello

Remerciements : Benjamin LAGARDE. Doctorant en anthropologie à L’Université de Provence – France, il a publié en collaboration avec G. Samson et C. Marimoutou "L’univers du maloya. Histoire, ethnographie, littérature en 2008" (Océan éditions, La Réunion). L’album « Ampélémouné » de Gramoun Sello est paru en novembre 2007, Piros/Maloya allstars production (Saint-Joseph).

Stéphane Grondin est le fondateur de l’association Maloya allstars qui rassemble la relève du maloya et s’investit dans la diffusion des voix confirmées (Gramoun Bébé, Sello mais aussi, bientôt, Simon Lagarrigue et bien d’autres des suites d’un collectage ethnographique vital en cours).

Mickaël Talpot, directeur artistique de cet album, joue avec beaucoup de groupes différents et s’atèle depuis quelques temps à établir des passerelles entre le maloya et les musiques afro-malgaches dont il intègre progressivement certains éléments choraux (notamment ici sur l’introduction de « Malindé »).

Sur les 250 morceaux du chanteur saint-louisien (morceaux composés autant qu’appris auprès d’anciens granmoun de plusieurs quartiers de l’île) furent choisis 11 titres. Certains ont été remodelés comme « Mové tan » qui est ici associé à « Cyclon féringa » (chant bien connu des mélomanes depuis une vingtaine d’années). D’autres sortent directement des « services kabaré » et sont parfois chantés en langaz (comme « Ampélémouné », « Mavélouza ») ou en kréol (« Zindyinn zoli ») et donc marqué du sceau de l’immémorial, de l’ancestral.

Sa voix énergique qui sait « amener » ses choristes autant que son public tout en se plaçant parfaitement, tient décidemment la « route », comme le dit Sello lui-même préférant comprendre ainsi le genre « maloya roots » indiqué au dos de la pochette. Aussi, l’on espère que cet éleveur de coqs de combat puisse, lui aussi, rester longtemps dans le rond des chanteurs les plus fameux de la Réunion et faire « Pil pil ansanm » toutes les nations qui entendent le « don Bondyé » de sa voix kabaré !

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Benjamin Lagarde nous livre une revue de quelques-uns des albums de maloya sortis fin 2007. La plupart sont facilement trouvables… à La Réunion ! Pour les Métropolitains ce sera un peu plus dur. L’année 2007 a été marquée par l’envol de Lindigo (avec « Alotika » qui s’écoute partout, des radios aux sonneries de portables, des boîtes de nuit aux cases en tôles) et de Davy Sicard, qui a fait un très beau show à Québec (février 2008). « Pèp maloya », le troisième opus de Kiltir s’est aussi fait une place de choix dans cette discographie. Mais ces représentants de la musique réunionnaise ne doivent pas pour autant faire oublier d’autres, tout autant dynamiques !

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