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Histoire de la Dakatine - Nout madeleine Proust kréol

Publié le 9 mars 2015

Dans les années 1960, la dakatine est exportée sur notre île. Elle devient rapidement un élément incontournable de la culture culinaire réunionnaise. Traditionnellement utilisée en rougail ou dans un carri de poulet, elle est une alliée de choix en pâtisserie, en confiserie, en sauces, en assaisonnement, en snacks… Enfant, un pain dakatine/miel ravissait mes goûters !

Article extrait du Magazine EAT - numéro 6


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L’arachide ou cacahuète est originaire d’Amérique du Sud. Les Aztèques ont été les premiers à la cultiver. Elle se répand alors naturellement au Mexique et dans les Caraïbes. A partir de la colonisation des Amériques, elle se déplace par bateau. Les Espagnols l’amènent en Europe, en Chine, aux Philippines, dans le sud-est de l’Asie et à Madagascar. Les Portugais l’implantent en Afrique, définitivement adoptée par la population ! Elle se retrouve ainsi en cale, avec les esclaves déportés en Amérique du Nord. D’abord utilisée pour nourrir les animaux, son pouvoir nutritif lui confère ses lettres de noblesses. Lors de la guerre civile, elle est plantée à grande échelle pour nourrir les troupes jusqu’à finalement être distribuée à l’ensemble de la population.

Pirouette, cacahuète

En 1890, les Américains inventent le beurre de cacahuète en torréfiant et broyant les grains d’arachide. Sacré succès puisqu’aujourd’hui encore, elle est à la base de tous leurs « breakfast » ne laissant aucune place au beurre normand. Même les Québécois ne jurent que par le « beurre de peanuts ».

Dakar et Tartine ont un enfant, comment s’appelle t-il ? Dakatine bien sûr !

Dans les années 1960, les Grands Moulins de Strasbourg possèdent également la société des « Huileries Alsaciennes », qui pratique une activité parallèle : elle enlève les pellicules des cacahuètes pour approvisionner fournir des graines entières aux gros industriels de la pâtisserie. Dans un souci de tout valoriser, la société a l’idée de torréfier puis broyer les graines invendables (cassées et de mauvais calibres) à l’instar de ce qui se fait aux Etats-Unis.

Le produit connaît un succès immédiat, essentiellement en région parisienne. La communauté africaine immigrée en France en raffole et l’adopte. D’où la contraction de Dakar et Tartine. CQFD. La dakatine est exportée sur notre île à la même époque. Elle devient rapidement un élément incontournable de la culture culinaire créole. Traditionnellement utilisée en rougail ou dans un carri de poulet, elle est une alliée de choix en pâtisserie, en confiserie, en sauces, en assaisonnement, en snacks…Enfant, un pain dakatine/miel ravissait mes goûters.

D’étonnantes qualités nutritives et du « bon gras »

La dakatine contient un quart de protéines et environ 50% de lipides. Pour autant, elle est bonne pour la santé cardio-vasculaire puisqu’il s’agit essentiellement de « bons gras » -mono et poly insaturés-. Elle n’apporte pas de cholestérol. Elle est riche en fibres alimentaires ce qui aide à prévenir la constipation, à diminuer les risques de cancer du côlon et peut contribuer au contrôle du diabète de type 2. Elle est naturellement source de minéraux. La Haute Ecole de Santé de Genève le confirme : une consommation régulière de dakatine est bénéfique pour la santé. Alors, dakodak, dakatine ?

Texte : Geneviève POTHIN - Magazine EAT - numéro 6


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