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Le nouvel âge de la mobilité : de la discrimination à l’insertion ?

Publié le 13 septembre 2011

Un colloque réunissant de nombreux chercheurs est organisé les 13 et 14 octobre 2011 à Aix-en Provence sur le thème de la mobilité des Départements et Régions d’Outre-Mer. Il réunira entre autres Wilfrid Bertile, Philippe Jean-Pierre, Prosper Eve, Philippe Vitale, Benjamin Lagarde, Laurence Pourchez, Nicolas Roinsard, Christian Ghasarian, Hubert Gerbeau, Armand Erambrompoullé, Pascal Espérance. Le programme complet.

Le nouvel âge de la mobilité : de la discrimination à l’insertion ?

Le Laboratoire Méditerranéen de Sociologie (LAMES-MMSH-CNRS), le Collectif Réunionnais Provence Alpes Côtes d’Azur et l’Association Réunionnaise Communication et Culture présentent « Le nouvel âge de la mobilité des Départements et Régions d’Outre-Mer.
De la discrimination à l’insertion ? », colloque organisé sous la responsabilité scientifique de Philippe Vitale
(LAMES-MMSH) les
13 et 14 octobre 2011 à la
Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme d’Aix-en Provence (Salle Duby).

Inscription obligatoire : [email protected]

Jeudi 13 octobre 2011

8h00 : Accueil des participants

9h00 : Séance inaugurale

- Madame Marie-Luce Penchard, Ministre de l’Outre-Mer
- Monsieur Daniel Maximin, Commissaire de l’Année des Outre-Mer
- Madame Nassimah Dindar, Présidente du Conseil Général de La Réunion
- Monsieur François Xavier Bieuville, Directeur Général de l’ADOM (Agence de
l’Outre-mer pour
la mobilité)
- Madame Nicole Hoyez-Pitou Présidente du Collectif PACA
(Provence-Alpes-Côte d’Azur)
- Monsieur Jean-Claude Judith de Salins, Président de l’ARCC
- Monsieur Philippe Vitale, Coordonnateur du projet

Première séance : Politiques, dispositifs et état des lieux de la mobilité -
Président : Philippe vitale (Sociologue, Université de Provence -LAMES)

11h00 : Wilfrid Bertile (Géographe, Université de La Réunion) : Où en sont
les politiques de
mobilité a la Réunion ?

11h30 : Audrey Celestine (Maître de conférence en Etudes
Américaines-Université Lille 3) :
La Délégation Interministérielle à l’Egalité des Chances des Français
d’Outre-Mer : étude d’une
mise en politique des migrations « ultramarines »

12h00 : Philippe Jean-Pierre (Economiste, Université de La Réunion) : La
mobilité condition
de réussite ? Le cas de La Réunion, Région française d’outre-mer

12h30 -13h00 Débats

13h00 -14h15 Déjeuner

Deuxième séance : De la migration à la mobilité : de la discrimination à
l’insertion ?
-
Président : Benjamin Lagarde (Doctorant en anthropologie,
Université de Provence – MMSH)

14h15 : Isabelle Hidair (Anthropologue, Université des Antilles et de La
Guyane) : Les paradoxes
de la mobilité : entre rejets et stratégies de récupération. Exemple des
représentations
des afro-américains et des Créoles en Guyane

14h45 : Laurence Pourchez (Anthropologue, Université de La Réunion) : « Sak
la desot la mèr
li koné pi tomat » ?

15h15 : Dominique Grassineau (Médecin et chercheuse associée en
anthropologie à l’Université
de la Méditerranée) & Juliette Sakoyan (Docteure en sciences sociales,
EHESS Marseille) :
Etat des lieux de la politique migratoire à Mayotte

15h35 : Nicolas Roinsard (Sociologue, Université de Clermont Ferrand) :
L’accroissement
récent de la migration mahoraise vers La Réunion : des motifs et
stratégies migratoires aux
conditions d’intégration dans la « société d’accueil »

16h05-16H25 Pause café

16h25 : Christian Ghasarian (Anthropologue, Université de Neuchâtel,
Suisse) : Mobilité
trans-insulaire et réseaux d’entraide aux Australes, Polynésie française

16h55 -17h25 : Questions – Débats

Vendredi 14 octobre 2011

Troisième séance : La mobilité au risque de l’Histoire -
Président : Hubert Gerbeau (Historien, IEP Aix-en-Provence)

9h00 : Armand Erambrompoullé (Doctorant en Histoire, Université de La
Réunion) : La mobilité
contemporaine organisée à La Réunion

9h30 : Pascal Espérance (Agrégé de SES à La Réunion, doctorant en Sciences
de l’Education à
Paris VIII) : Digressions sur la mobilité : des réalités culturelles au
réel réalisé

10h00 : Philippe Vitale (Sociologue, Université de Provence - LAMES) :
L’immobilité des
jeunes réunionnais des « Kartié »

10h30 – 10h50 Pause - Café

10h50 : Prosper Eve (Historien, Université de La Réunion) : La migration
dans Dieu et Patrie
et Croix Sud entre 1965 et 1976

11H20 – 11h50 : Questions – Débats

12h00 -13h30 Déjeuner

Troisième séance : La mobilité au risque d’autres espaces et cultures -
Présidente : Sylvie Wharton (Linguiste, Université de Provence - LPL)

14h00 : Sylvie Mazzella (Sociologue, LAMES) : La mobilité étudiante
Sud-Nord et Sud-Sud
depuis le Maghreb : vers quelle immigration choisie ?

14h30 : Mustapha El-Miri (Sociologue, Université de Provence - LEST) : Les
faiseurs de
frontières : les qualifiés des postulants à la migration clandestine

15h00 : Patrick Pérez (Sociologue, Université de Provence - LAMES) : Le
cas de la migration
des personnels de soins du golfe du Mexique et de la zone Caraïbes

15h00 – 15h30 : Questions – Débats

Séance de clôture

15h30 : Synthèse par Prosper Eve

16h15 : Clôture du colloque


Les Départements et Régions d’Outre-mer possèdent un réservoir de « jeunes
 » de 15 à 34 ans qui rencontrent de grandes difficultés pour trouver des
emplois. Si le taux de bachelier et le niveau de formation des jeunes
dromiens n’ont rien à envier à ceux de leurs pairs métropolitains, la
part des jeunes sans emploi les moins qualifiés et le taux de chômage
endémique des DROMS (Départements et Régions d’Outre-Mer) encouragent,
sans doute plus qu’hier, les dispositifs de recherche d’emploi et de
mobilité.

Or, l’époque du BUMIDOM (Bureau pour le développement des migrations dans
les départements d’outre-mer) est bien lointaine. En effet, la mobilité
est, aujourd’hui, moins un impératif qu’une nécessité. Les dromiens, à
l’exception des fonctionnaires nouvellement recrutés, ne se vivent plus
comme des « ex-ilés », comme des victimes d’une diaspora. A la figure du
dromien misérable, stigmatisé, isolé et passif face à l’Eldorado de la
métropole semble s’opposer depuis une dizaine d’années celle d’un migrant
stratège qui est acteur de sa mobilité. Selon les enquêtes de l’INSEE
(Institut national de la statistique et des études économiques) et de
l’INED (Institut national d’études démographiques), ce sont les dromiens
les plus qualifiés qui sont les plus mobiles ; plutôt des jeunes hommes
que des jeunes femmes. Ceux-là n’hésitent pas à quitter leur terre natale
pour des études, des formations ou un emploi. A l’opposé de ce modèle du
dromien stratège, on trouve une part non négligeable de jeunes sans
diplôme et non qualifié qui refusent la mobilité et préfère vivoter au RSA
(Revenu de solidarité active) plutôt que de migrer pour un emploi.

Ce constat appelle une série de questions auxquelles le colloque tentera
de répondre : la mobilité est-elle aujourd’hui uniquement liée à un choix
individuel, volontaire et rationnel des jeunes dromiens et/ou répond-elle
à des logiques institutionnelles et collectives ? Quelles sont les
clôtures (qualification, culture, représentations…) à la mobilité ? La
massification de la scolarité des dromiens, leurs diplômes et les
dispositifs d’aide à la mobilité ont-ils annihilé toutes inégalités et
discriminations face à l’emploi ? L’égalité des chances concerne-t-elle
également les dromiens ?

Loin de tout jugement moral et de tentations légitimistes ou
misérabilistes, il s’agira de prendre au sérieux les différentes logiques
de mobilité ou d’immobilité que l’on rencontre aujourd’hui dans les DROMS.
Sans oublier évidemment de comparer ces situations à d’autres espaces,
d’autres frontières, qu’elles soient physiques, sociales, genrées,
ethniques ou symboliques. En ce sens, le colloque tentera de conjuguer une
analyse comparée des frontières extérieures et des frontières intérieures
qui délimitent la mobilité des jeunes en général et des jeunes dromiens en
particulier. Nous interrogerons « le nouvel âge de la mobilité » et leurs
frontières dans les DROMS de l’Océan Indien comme ceux des Caraïbes, de la
Polynésie, de Guyane… Une comparaison avec d’autres espaces et d’autres
modèles de mobilité (Amérique du Sud, Maghreb…) sera souhaitée afin de
prendre la mesure de la spécificité des DROMS et de la France au sein de
ladite mondialisation, des rapports Nord-Sud.

Par la diversité des intervenants et des terrains, l’objectif de ce
colloque est de dégager une problématique générale de la mobilité
contemporaine des dromiens qui questionne la complexité du phénomène dans
ses diverses dimensions. S’il est présomptueux de prétendre fournir in
fine des « solutions » à la mobilité, à l’insertion et à la discrimination
des dromiens, ce colloque s’inscrit dans une perspective où les
hypothèses, analyses, réflexions qui seront avancées pourraient constituer
une ressource pour l’action.

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