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Petite histoire du Séga de l’ile Maurice

Publié le 9 août 2010

En marge du 2e Festival Ile Maurice et Océan Indien à Nice en août 2010 où plusieurs ségatiers mauriciens sont programmés (Gérard Louis de Cassiya, Sandra Mayotte, Menwar, Alain Permal, Roger & Marie Josée Clency...), voici une petite histoire du séga de l’île Maurice.


danseuse séga

République parlementaire située au sud-est de l’Afrique dans l’Océan Indien, l’Île Maurice avec ses dépendances Rodrigues et les archipels de Cargados Carajos et d’Agaléga, est une des escales volcaniques sur l’ancienne route des Indes. A l’instar de sa soeur La Réunion, elle apparaît comme l’un des plus grands lieux de brassage dans la région : culturel, ethnique et religieux. Successivement portugaise, hollandaise (elle doit son nom en l’honneur du Prince Maurice de Nassau), française et anglaise, elle s’est peuplée au fil des migrations de colons européens, d’esclaves africains (leurs descendants constituant les créoles), de commerçants chinois, d’Indiens et de Pakistanais. Maurice compte aujourd’hui près de 1,3 millions d’habitants. On y parle anglais, français, créole (90%), diverses langues orientales (dont les langues indiennes hindi et ourdou ; le hakka, dialecte chinois).


danseuse séga mauricien
Cette diversité a donné naissance à de riches formes musicales dont le Sega est la plus populaire. L’origine du mot Sega remonte à plus ou moins 1822, les esclaves parlaient en effet de chéga ou plutôt de tchéga. Cette danse est originaire de l’Afrique de l’Est. Le Sega est donc apparu à l’île Maurice avec les esclaves africains qui étaient amené là de force comme main d’oeuvre pour travailler dans les plantations. Les esclaves avaient ramené avec eux, tam-tam et tambour africain, et les rythmes de leurs pays. La nostalgie de leur pays leur faisait entonner et danser lascivement aux rythmes d’instruments de fortunes confectionnés avec les ressources disponibles alors : des peaux, du bois, cailloux et pois secs, etc.

Le Sega moderne connut le début de sa popularité dans les années cinquante et soixante. Devenu engagé dans ses messages avec le Sega typique de Ti’Frère, il s’électrise ensuite et concurrence le rock dès les années 70, s’hybride et se répand en Seggae avec l’ajout du reggae par Kaya (“ Bob Marley de l’océan indien") et tristement célèbre pour être mort en garde à vue après avoir manifesté pour la dépénalisation du cannabis), et Racinetatane. Servant le divertissement du tourisme galopant, commercialisé dans années 90 avec la vogue du Sega-dance, le Sega, présent également aux Seychelles et à Rodrigues (Sega tambour) s’est durablement propagé de façon multiforme dans l’océan indien.

Source : ASSOCIATION MUSIQUE & CULTURE MAURICIENNE


Lire aussi : Petite histoire du Séga de l’ile Maurice / reunionnaisdumonde.com/Culture-Sorties

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