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Pour une nouvelle définition du mot Créole

Publié le 3 octobre 2011

Qu’est-ce qu’être créole ? L’association "Tous Créoles" anime actuellement une réflexion consistant à compiler les définitions du mot "Créole" proposées par toute personne désirant réfléchir à cette question. Le but final est de proposer à l’Académie française une définition du mot qui corresponde à la réalité du XXIe siècle.

tous créoles

Message de l’association : Regarde dans le dictionnaire et tu verras que la définition du mot CREOLE est : "Personne de race blanche née dans une des anciennes colonies (les Antilles, la Réunion, la Guyane...)".
Cette définition n’a plus rien à voir avec la créolité d’aujourd’hui.

En Haïti CREOLE = "Nègre né sur une île".
Pire encore ! A Maurice, CREOLE veut dire "Nègre et Pauvre". 
Nous ne pouvons pas laisser les choses telles qu’elles sont...
Pour bien faire, il faudrait qu’un maximum de personnes nous donnent leur définition (en 15 mots maximum).
 
Ces nouvelles définitions seront traitées par le comité qui présentera une nouvelle définition au dictionnaire.
C’est un grand chantier.
 
En voila quelques unes, rajoute ta définition à la suite de celles-ci :

"Concept de vie, émanant du brassage de races, du métissage multiculturel. Issu de l’insularité et de l’esclavage dans les tropiques"

"Personne dont le mode de vie a été influencé par le métissage culturel, linguistique, gastronomique de races émanant de l’insularité et de l’esclavage "

Tony Chasseur : Un Créole est une personne née du brassage de race, du métissage multiculturel, émanant de l’insularité et de l’esclavage dans les tropiques."

Françoise Carrié : « Le Créole est issu d’un brassage ethno-culturel a composante africaine des communautés francophones tropicales"

Anaïs Montreau : Créole : « Ensemble d’individus aux mêmes mœurs ayant un langage qui leur est propre et un mode de vie commun. Issus de l’esclavage, les créoles sont des personnes de couleurs différentes mais qui ont une culture mélangée, issue de leur Histoire. »

Léon Saint-Prix ; Comme l’a rappelé Robert Chaudenson, le vocable créole recouvre une réalité complexe provenant de la rencontre de populations disparates, dans l’aventure coloniale,
marquée en particulier par l’épisode de l’esclavage. Il désigne en général toute personne née et élevée aux colonies, qu’il s’agisse des territoires d’Amérique ou de
l’océan indien. Plus précisément il recouvre de manière restrictive, la personne issue du croisement des races, errant entre les communautés opposées, dans des
rapports ethniques économiques, sociaux et culturels. Il désigne aussi un langage permettant la communication de ces hommes de cultures différentes. Aux premiers
âges, il s’agissait d’un sabir ou pidgin vernaculaire, mêlant des emprunts aux langues dominantes pour permettre les échanges, le commerce, comme la coexistence de
différentes populations dans un espace contraint. Il s’attache aussi à des musiques, des cuisines, des cultures des comportements qu’il a fallu développer pour s’adapter
aux conditions locales et qui sont entrés en résonance les uns sur les autres. Avec l’éducation, et l’acculturation auprès du colonisateur ou du pays dominant,
l’approfondissement des langues créoles a conduit à un enrichissement des langues base, aussi bien le français, l’espagnol, l’anglais, le portugais, et même le hollandais.
Cette recherche de la qualité de la langue a conduit un enrichissement de la culture, en une pétition d’excellence, de telle sorte que les créoles, outre les langues propres
de leur singularité, se sont montrés chacun plus exigeants dans l’expression de la langue base de leur métropole, et de la culture qui lui est attachée. Nombre d’écrivains
et d’artistes divers s’exprimant en français, anglais, espagnols, portugais, ou hollandais, s’illustrent, dans des domaines où leur sensibilité particulière vient enrichir la
culture métropolitaine qui les a nourris. Aujourd’hui, il y a quelque chose de pathétique au spectacle des Haïtiens qui s’échinent à jardiner l’héritage de la France, dans
l’indifférence des français, plus de deux siècles après la guerre de l’indépendance qui les en a séparés.
Au delà du langage, se cache une construction plus profonde qui recouvre une adhésion aux thèmes généraux, aux attitudes héritées de la culture dominante. Par la
force, par la contrainte, par décalque mimétique ou par commodité pratique, apparaît l’adhésion aux références de la métropole qui a fondé leur identité. Cependant,
contrairement aux apparences ou aux conventions établies, en France notamment, les créoles ne sont jamais des photographies simples, reproduisant l’image du peuple
dominant. Comme il l’a été indiqué, leur identité est reconstruite autour de tout ce que la mémoire a empilé des traces du passé, des évènements vécus, heureux ou
malheureux.
Elle s’exprime sur deux registres à la fois : d’une part dans le sens de l’accommodement de la réalité, sur le mode de la gentillesse « bon enfant » qui convient aux
peuples qui, pour avoir connu le pire, apprécient la douceur de l’instant. D’autre part sur le mode de la radicalité, sur les éléments essentiels de la culture dominante sur
lesquels ils se sont construits. De ce point de vue, les créoles sont réputés susceptibles, parce que anormalement sensibles aux évènements quotidiens, toutes les fois
qu’ils mettent en cause quelque chose qui approche de la zone d’induration. Ils ont adhéré à la France sans réserve et sans nuance, et se sont enfermés dans cette
carapace identitaire qui les réconcilie avec eux-mêmes, en mariant le passé et le présent dans un rapport légitimé. Dès lors, ils se montrent plus français que français,
dans certaines circonstances où l’image qu’ils ont retenu de la France, se trouverait brouillée, ou remise en cause, en raison de la résonance amplifiée de l’écho qu’ils en
ressentent. En affirmant la France de manière immédiate, ils s’affirment à eux mêmes. D’autant plus que cette image est par nature décalée, dans la mesure où, entre le
temps de son acquisition dans le passé, et celui de son expression dans le présent, la réalité de la France a évolué, s’est déplacée vers d’autres urgences, ou s’est
transformée sous l’influence d’autres certitudes ou d’autres modes occasionnelles.

Géraldine Jorit-Ursulet : « Le Créole est une personne née dans les colonies francophones ,issu d’un brassage culturel et ethnique parlant le patoi des isles dit CREOLE »

Jack Exily : « Créole : personnes issue de la conquête des Amériques dans la caraïbe par les
européens au 18 et 19ième siècle. Le créole (personne) est né dans la caraïbe
 et sa culture fondamentale est un brassage entre les cultures africaines de
l’ouest et de l’Europe. Cuisine créole, culture créole. »

Miguel Octave : « Créole : espaces, idées, individus, comportements nés du brassage ethnique et culturel entre l’Afrique et l’Europe, durant le commerce triangulaire, sur des terres américano-caribéennes.
Aujourd’hui, l’espoir le plus concret et le plus évident du monde de demain ! »

Eddy Seinin : « Être Créole : Issu de la colonisation et de l’esclavage, le créole est d’abord rattaché à une terre, le créole se reconnait par ses caractéristiques propres : il existe une culture créole, on parle de banane créole, une nonchalance créole, des odeurs créoles, …, un art de vivre créole, …, une gastronomie, des traditions créole, ..., une musique créole, ...
Aujourd’hui, être créole c’est créer une façon de vivre à partir d’une nouvelle façon de vivre. C’est un mélange de culture, un brassage culturel …c’est une mise en commun d’une façon de vivre à partir d’un brassage de culture, de coutumes, de territoire, d’origine, …Le nouveau Créole est donc un Citoyen du Monde, il se recrée à partir d’éléments nouveaux …on se créolise donc tous les jours …. »

tous créoles

Il faut que cette liste soit plus longue... Rajoute ta définition à la suite de celles-ci. Rrépondre directement à l’adresse suivante : [email protected]


Comité « Réflexion créole » : nos adhérents et sympathisants sont animés par la foi en un monde créole solidaire et plus fort, car uni dans un passé et un destin communs. Du chaudron fondateur de nos origines est née cette infinité de nuances qui colorent la peau des Créoles à des degrés divers, auxquels des arrivants de l’Inde, de Chine ou du Proche-Orient sont venus, à leur tour, apporter des touches ou des tonalités nouvelles.

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