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Adrien Jouvencel, préparateur sportif à Bordeaux

Publié le 14 janvier 2021

Ce Saint-Paulois parti jeune avec l’armée s’est reconverti dans le sport. Après 8 ans au sein d’une fédération en tant qu’éducateur sportif chargé de développement, il s’est formé pour devenir préparateur mental professionnel.


Pouvez-vous vous présenter ?

Adrien Jouvencel, 38 ans, originaire de Bois-Rouge, quartier de la commune de Saint-Paul situé sur les hauteurs de la Réunion. J’ai su très jeune que je voulais quitter l’île. Je me sentais bridé, enfermé ; il y a tellement de choses à voir dans ce monde ! J’ai vu alors l’armée comme une opportunité de quitter l’île. Mon engagement, à 19 ans, m’a donné l’opportunité d’aller voir dehors. Je n’ai jamais réellement su ce que je voulais faire mais mon oncle était pompier et j’étais attiré par l’idée d’aider les autres. Ils cherchaient des pompiers dans l’Armée de l’air en métropole : j’en ai profité.

Comment cela s’est-il passé ?

Après mes sept semaines de formation à Saintes, en Charente-Maritime, j’ai été envoyé sur la base de Châteaudun, en Eure-et-Loir. Assez vite, j’ai commencé à me poser des questions et à l’armée, réfléchir c’est déjà désobéir... En 2005-2006, l’armée a voulu supprimer des postes. J’avais 24 ans, je me suis dit : il faut partir maintenant ! J’étais très sportif : le soir, je m’entraînais au handball dans une équipe de Nationale. L’armée a financé ma formation au brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport (BPJEPS).


Après l’obtention de mon diplôme, je suis embauché par l’association Raid Aventure. J’ai deux missions : animer des stages de cohésion à destination de jeunes issus des "écoles de la deuxième chance" afin qu’ils prennent le goût de l’effort en galérant ensemble pendant une semaine ; en collaboration avec Ze Big Organisation, j’ai aussi fait partie de l’organisation du Raid Amazones édition 2008, un raid féminin justement prévu à la Réunion. Mais ne partageant plus les mêmes points de vue avec le président, je quitte l’aventure en 2010, pour rejoindre la fédération (multisports) Ufolep, en tant que chargé de développement du comité d’Eure-et-Loir.

Parlez-nous de cette période.

Pendant huit ans en tant qu’éducateur sportif, je vais développer des pratiques urbaines telles que le foot ou le basket de rue et même le hip-hop auprès de publics spécifiques, des enfants aux personnes en situation de handicap, en passant par le sport en entreprise. J’ai eu grand plaisir à ramener de nouvelles disciplines dans un milieu rural et ainsi permettre à des jeunes de pratiquer au niveau local, puis régional, jusqu’à un groupe parti concourir pour la Coupe européenne de Street soccer ! Ouvrir ces accès a été pour moi une vraie fierté.



 
Et ensuite ?
 
En 2018, je connais des moments très compliqués dans ma vie personnelle. Après un divorce et le décès de mes parents, qui m’avaient rejoint à Chartres, je ressens un grand besoin de changer d’air. Ma nouvelle compagne étant originaire de la région bordelaise, nous décidons de nous y installer. Tous les atouts y sont réunis pour démarrer une nouvelle vie : une grande métropole dotée d’universités, une région très dynamique sur le plan sportif, située à proximité des plages et des montagnes…

Qu’avez-vous fait ?

Repartir de zéro n’a pas été si simple... En octobre 2018, je démarre, une formation de préparateur mental à Bordeaux . A ce moment-là, je découvre que je ne me connais pas. J’apprends que je suis hypersensible, que j’avais une mauvaise estime de moi, que je ne savais pas gérer mes émotions... Transmettre aujourd’hui tous les outils qui m’ont aidé est pour moi une continuité : je me dois de le faire. Ce n’est pas simple de comprendre comment on fonctionne, qui on est, mais lorsqu’on saisit qu’on a tout à l’intérieur de soi, on a tout gagné ! Devenu préparateur mental, je me suis trouvé... La préparation mentale a du sens par rapport à mon parcours. Désormais, je sais où je vais. Je suis authentique, atypique dans ma vision et dans mes méthodes utilisées. J’ai appris par la pratique.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

J’accompagne depuis plus de deux ans des talents émergeants du football américain au sein du CREPS à Talence, ainsi que les basketteurs professionnels du JSA Bordeaux (Nationale 1). Je suis aussi au service de particuliers, sportifs ou entrepreneurs.


Mon objectif à court terme, ce sont les Jeux Olympiques de 2024 : je serai aux côtés d’un athlète, c’est sûr ! Ce sera une porte d’entrée vers mon but à long terme : la reconnaissance internationale. Je perfectionne actuellement mon anglais pour me donner la possibilité de travailler avec les plus grands dans le monde entier. On ne doit pas se donner de limite !

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir à la Réunion ?

J’ai surtout une envie d’États-Unis ! J’ai été bercé par Michael Jordan et la NBA (la plus grande ligue de basket au monde) : avoir des opportunités aux États-Unis ou au Canada dans quelques années, c’est l’étape encore au-dessus. Il va me falloir être patient… Je retournerai peut-être un jour à la Réunion dans le cadre d’une ouverture de ma pratique vers les Sud-africains, Mauriciens et même Réunionnais. Beaucoup de nos talents sportifs viennent de l’Outre-mer.

Quels objets de la Réunion avez-vous emporté avec vous ?

J’ai gardé avec moi le pilon de ma mère, en pierre de lave volcanique, car il représente ma famille, mes racines et je m’en sers pour écraser les piments lorsque je cuisine réunionnais. Ce qui me manque le plus, c’est le côté zen sur l’île : on vit l’instant présent. La vie là-bas va au bon rythme. Toutefois, j’aime beaucoup Bordeaux, ma ville d’adoption : c’est une très belle ville, culturellement parlant, ouverte à tout. Je me suis senti bien accueilli ici. Si j’ai un conseil à donner aux Réunionnais : si vous voulez quelque chose, allez le chercher vous-même !

+ d’infos : https://adrienjouvencel.com / Voir le profil d’Adrien Jouvencel


Diplômes

• DSPM - Diplôme Supérieur de Préparation Mentale
• PNL - Maitre praticien en Programmation Neuro-Linguistique
• EFT - Praticien en Emotional Freedom Technique
• BPJEPS - Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport
• CS AMAP - Option Pathologies, Réathlétisation et Retour de blessure

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