Installée au Québec depuis 9 ans, de nationalité canadienne depuis peu, cette Sainte-Marienne a lancé son activité et vole de ses propres ailes. Elle anime des ateliers manuels et créatifs auprès de petits et grands. Portrait.
Pouvez-vous vous présenter ?
Amandine Dijoux, 31 ans. Je viens de Sainte-Marie et j’ai quitté la Réunion il y a 12 ans. Je vis à Montréal (Canada) depuis près de 9 ans. Je suis d’ailleurs également Canadienne depuis peu. Je suis un caméléon et après avoir travaillé en finance et en tourisme, je suis en pleine transition et me tourne aujourd’hui vers un domaine plus créatif et manuel pour concrétiser un projet personnel : ’’Papangue Atelier créatif’’. Je crée, propose et anime des ateliers créatifs (attrape-rêves, bijoux, etc.) pour petits et grands à Montréal.
Racontez-nous votre parcours.
J’ai toujours su depuis petite que je voulais voyager et vivre en dehors de l’île, par besoin d’indépendance et de découverte… Après deux années de prépa au Lycée de Bellepierre, direction Lille où j’ai fait une école de commerce (Skema). J’ai également travaillé et étudié en Ile-de-France. Pour finir mes études, après un premier échange au Japon (une île), j’ai voulu faire un deuxième échange universitaire et j’ai choisi l’île de Montréal au Canada... Bref, je viens bien d’une île et j’habiterai toujours sur une île !
Quel est le concept de Papangue atelier créatif ?
Le Papangue est l’oiseau le plus emblématique de l’île de La Réunion. J’ai gardé cette idée et ce nom. C’est un rapace de grande taille, élégant et agile, à l’œil sensible. Une espèce aujourd’hui menacée. En lien avec mes origines, mon île, le Papangue signifie pour moi la légèreté, la liberté de laisser libre cours à sa créativité. Mon rêve ! J’ai lancé Papangue atelier créatif en 2018 en commençant par proposer des ateliers dans un café. Cela fait des années que j’en avais envie et j’ai quitté mon emploi pour le faire. J’anime des ateliers créatifs pour petits et grands, je crée et vends mes créations. Je propose des rencontres créatives (attrape-rêve, bijoux, récup, déco, etc.) selon le goût de tous. Le but de Papangue est retrouver son esprit d’enfant, son esprit créatif et apprendre à créer de ses MAINS, à aimer ce que l’on crée quelque soit le résultat.
Quels sont vos projets ?
En pleine transition, j’ai pour projet de créer dans un monde idéal un complexe créatif alliant un espace créatif pour petits et grands et un service éducatif pour petits (garderie éducative), le tout centré sur les activités manuelles et la créativité pour (ré)apprendre à créer de ses mains.
Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?
Le Québec est une très belle province à visiter et aussi pour s’y installer... d’où le nombre d’années pour moi malgré le froid ! Montréal est dynamique et très multiculturelle, une ville animée toute l’année où l’on peut circuler à vélo, trouver de tout en terme d’activités ou d’intérêt, tout en n’étant pas une trop grosse ville. On peut sortir de la ville rapidement et aller faire du plein air. Les habitants sont chaleureux et gentils dans l’ensemble. Montréal me fait parfois penser à la Réunion pour sa mixité (’’métissage’’) et son acceptation de l’autre. J’espère que ceci restera préservé pour longtemps !
Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?
Beaucoup me demandent encore pourquoi j’ai voulu quitter mon île qui selon eux est synonyme de paradis. C’est certain que la météo, les paysages et le métissage de la Réunion font rêver, donnent envie à beaucoup de venir. Surtout que c’est francophone ; pour les Québécois c’est un bon point aussi !
Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?
L’avantage est selon moi notre ouverture à l’autre, la curiosité que l’on suscite aussi, en venant d’aussi loin ! L’inconvénient, je dirais l’ignorance des gens parfois et l’amalgame qu’ils peuvent faire. Mais vivre ailleurs c’est une expérience enrichissante tous le jours, tant pour apprendre sur soi (dans les bons et les mauvais moments), que pour apprendre de la vie, des gens, du monde...
Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?
Je me suis impliquée dans l’association des Réunionnais du Québec, notamment en 2012 dans un stand de promotion de la Réunion au Salon Tourisme Voyage de Montréal. Un beau succès, des retombées et des contacts clefs. Ce projet n’a malheureusement plus eu l’appui de l’IRT l’année suivante pour renouveler cette action. Aujourd’hui je participe toujours au sein de l’association en proposant des pique-niques... J’ai quelques amies réunionnaises rencontrées ici, et je suis toujours en contact avec mes amis de la Réunion, aujourd’hui pour la plupart aux quatre coins du monde...
Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?
Ma famille en premier lieu, le beau temps, la nourriture, la nature, les montages (le plein air, la rando) et bien sûr la mer !
Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?
Des aides et un dispositif pour se réintégrer, retrouver un emploi ou lancer son projet. Des beaux projets d’entreprises pourraient voir le jour et des concepts d’ailleurs arriver également à la Réunion…
Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?
J’ai malheureusement la vision d’une Réunion bouchée aux initiatives entrepreneuriales des jeunes et des moins jeunes. Je rêve de voir des mesures mises en place, non seulement pour les locaux mais aussi pour les Réunionnais qui souhaiteraient rentrer. C’est ce que je crains le plus aujourd’hui pour pouvoir envisager de revenir.
Découvrir : www.facebook.com/papangueateliercreatif / www.instagram.com/papangue_ateliercreatif
Voir le profil d’Amandine Dijoux : www.reunionnaisdumonde.com/membre/amandine-dijoux / La Réunion lé là : www.reunionnaisdumonde.com/spip.php?page=geo&id_mot=48#resultats
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