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Ary Langenier, chef du bureau relations internationales de l’armée aux Antilles

Publié le 30 août 2010

Officier de carrière, Ary est chef du bureau relations internationales des forces armées françaises aux Antilles, au grade de Lieutenant-colonel. Ce natif du Port âgé de 46 ans tient également la fonction d’attaché de défense près des ambassades de France en Haïti et à Sainte Lucie. Il est accrédité auprès des Etats d’Antigua et Barbuda, Saint Christophe et Niévès, la Dominique, Saint Vincent et les Grenadines et Grenade.

Ary Langenier

Racontez-nous votre parcours.

Natif du Port, j’ai grandi dans un milieu de classe moyenne. En 1976, mon père fonctionnaire a été muté en métropole, toute la famille l’a donc suivi. Mon cursus scolaire s’est principalement déroulé au sein d’écoles militaires : école militaire préparatoire de la Réunion, collège militaire de Saint-Cyr, école militaire interarmées à Coëtquidan, école supérieure d’application du génie, école militaire à Paris. En marge, j’ai suivi une scolarité universitaire en relations internationales et en intelligence économique et développement international.

La liste de vos diplômes est impressionnante...

J’ai un diplôme de renseignement/langues à EMIA (Ecoles de Coëtquidan), une licence LEA Anglais/Espagnol, un DU de relations internationales, certifié en DEA de politique et défense (Ecole de Défense Nationale d’Argentine) et titulaire d’un DESS en Intelligence économique et développement international.

Parlez-nous de votre carrière.

Ma carrière est très marquée par des opérations à forte intensité : Cambodge, ex-Yougoslavie à trois reprises, Liban, Cote d’Ivoire). Plus récemment, j’étais en charge dès le lendemain du séisme du 12 janvier 2010 en Haïti, de l’évacuation de près de 2000 ressortissants français.
Actuellement, je finalise mon souhait d’exercer le métier de diplomate militaire.

Quels sont vos projets ?

Pouvant à tout moment bénéficier d’une pension militaire, je prévois un retour à la Réunion à court terme avec des compétences d ‘ingénieur en développement. Je compte très rapidement prospecter pour rejoindre un organisme qui œuvre pour le développement régional de l’île.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

De toute évidence l’ouverture d’esprit et un réseau d’influence effectif.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

La beauté de l’île et sa richesse culturelle sous toutes ses facettes : ethnies, religions, cuisines…

Ary Langenier
Une des dernières réunions fin 2009, dans l’ambassade de France en Haïti qui aujourd’hui est inopérante dans l’attente d’être détruite. L’ambassadeur de France en Haïti (Didier LEBRET en premier plan) est entouré à sa droite de son premier conseiller, à sa gauche de son attaché de défense, le lieutenant-colonel Ary LANGENIER.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

L’île me semble bien assise dans sa région et enviée au niveau de l’économie régionale. Manifestement elle est en pointe et utilise les bons leviers pour se développer (Banques, Union européenne…). Néanmoins, elle doit poursuivre ses efforts sur le plan social pour que la majorité des Réunionnais profite de ce positionnement favorable. Enfin, je suis très fier de mon île pour sa renommée d’île très ouverte sur l’extérieur sur le plan socio-économique.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Je faisais partie des premiers Réunionnais qui suivaient ce type de carrière militaire ; la démarche était donc très appréciée. Inconvénient : l’absence de référent pour me conseiller et m’aider à franchir certaines étapes.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui, avec l’association Vanille Bourbon des Réunionnais en Martinique. Les relations sont amicales. Avec les militaires réunionnais aux Antilles aussi. Les relations sont à la fois professionnelles et amicales, nous organisons fréquemment des soirées et des repas.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Ses randonnées sont connues pour leurs grandes qualités même si ses plages ne sont pas à la hauteur de ce qui existe aux Antilles. En revanche, la Réunion est très enviée aux Antilles car elle bénéficie d’une excellente réputation pour son peuple ouvert et tolérant.

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

La région est très intéressante à découvrir car son histoire diffère de celle de la Réunion (même si des points communs sont bien identifiés : esclavage, tourisme…). Je pense que les Antilles disposent de nombreux atouts, mais il y a beaucoup à faire pour poursuivre le développement de la région. Je note que les Antilles françaises ne rentrent que très lentement dans cette dynamique. Dans les îles avoisinantes, hormis Haïti, les chantiers sont nombreux et avancent très vite. Les ferrys déversent chaque jour des milliers de touristes. Actuellement, ce n’est pas le cas en Martinique. Fort-de-France apparaît comme une ville fantôme, surtout le week-end.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

La Réunion joue pleinement la carte régionale, voire internationale. Il ne faut donc pas hésiter à rentrer dans cette dynamique en privilégiant l’apprentissage des langues et les échanges avec les universités étrangères (ERASMUS, Afrique du Sud, Inde, Amérique Latine…).

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