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Aurélie Alpou-Sinimalé, étudiante en Chine

Publié le 17 avril 2017

Signe de l’attractivité de la langue chinoise, les études au pays du milieu ont le vent en poupe parmi les jeunes Réunionnais. Installée à l’Université Normale du Sud à Canton depuis deux ans, Aurélie, Sainte-Marienne de 25 ans souhaite se perfectionner pour devenir professeur de mandarin.

Interview réalisée par Alyssa Mariapin


Racontez-nous votre parcours

Mon baccalauréat littéraire option chinois en poche, j’ai décidé de suivre des études dans le domaine cinématographique à Amiens. Après deux ans en métropole, je suis rentrée à La Réunion afin de m’insérer professionnellement. Je n’ai malheureusement pas trouvé de débouchés dans mon domaine... C’est en faisant des recherches sur Internet pour trouver une nouvelle formation que je suis tombée sur le site de l’Institut Confucius de la Réunion.

Depuis combien de temps pratiquez-vous le mandarin ?

J’ai choisi le chinois comme troisième langue vivante en classe de seconde. On m’avait proposé trois langues : japonais, chinois ou allemand. Je voulais choisir une langue que je pourrais mettre en pratique. Le mandarin m’a paru comme une évidence, car la communauté chinoise est nombreuse à la Réunion. Plus tard, j’ai découvert que la communauté ne parlait pas le mandarin mais ça n’a pas été un frein pour moi. A travers l’apprentissage du mandarin j’ai découvert une grande richesse culturelle, la beauté de l’art chinois (musique classique, poème, la littérature...) un nouveau lexique, une nouvelle façon de communiquer, une nouvelle façon de voir les choses. Mon professeur a réussi à me transmettre l’amour de la Chine. J’ai continué le mandarin jusqu’à la Terminale où j’ai passé le baccalauréat chinois. Une nouvelle fenêtre sur le monde s’est alors ouverte pour moi !

Quelle est votre vision de cette langue ?

Le mandarin peut paraître très complexe mais certains aspects s’avèrent être assez simples. Lorsque, sur le long terme, on finit par maîtriser les intonations et les caractères, le chinois n’est pas plus difficile que les autres langues. La satisfaction que l’on a à le parler est immense ! On découvre également une culture incroyable, et les Chinois sont souvent ravis lorsque qu’une personne parle leur langue à peu près correctement. Si quelqu’un vous assure qu’il est impossible d’apprendre le mandarin par soi-même, comme je l’ai déjà entendu dire, je peux vous affirmer que c’est absolument faux !


Quelles difficultés avez-vous rencontré depuis votre arrivée en Chine ?

La barrière de la langue a été la première difficulté. Comme je ne maîtrisais pas très bien le mandarin, il m’était difficile de communiquer avec les Chinois notamment pour remplir les papiers administratifs. Mes amis réunionnais sur place m’ont beaucoup aidée. Il m’a aussi fallu un bon moment avant de m’adapter à l’environnement. J’ai quitté mon petit caillou pour atterrir dans une jungle d’immeubles, dans le pays le plus peuplé au monde !

Votre intégration s’est-elle faite facilement ?

Ce qui m’a marqué quand je suis arrivée, c’est le regard des Chinois vis-à-vis de ma couleur de peau. Un jour je suis allée faire mon jogging sur un terrain dans le campus, j’étais obligée de rentrer chez moi car tout le monde me regardait. Je le sais : ce n’est pas du racisme mais de la curiosité. Avec le temps, on s’habitue.

Qu’est-ce qui vous plaît dans la culture chinoise ?

Tout est intéressant, il faudrait une vie pour tout découvrir ! Personnellement, j’adore la musique traditionnelle. J’aime écouter la Pipa, un instrument de musique à corde pincées traditionnel chinois. Ma musique préférée est « 林海-琵琶语 (Lín hǎi – pípayǔ). En écoutant cette musique, je voyage dans toute la Chine. Je suis aussi une passionnée de danse, alors je me suis intéressée à la danse traditionnelle et classique chinoise. J’ai pratiqué la danse tibétaine et la danse de l’éventail. Je ne me lasse pas de regarder les spectacles de danse chinoise. Les mouvements sont gracieux et synchronisés. L’expression du visage et les costumes sont magnifiques !


Parlez-nous de la gastronomie.

J’aime tous les plats chinois ! Je ne suis pas difficile au niveau gastronomie mais les plats à Guangzhou sont assez gras, on prend vite des kilos ! Depuis mon arrivée, j’ai eu plusieurs fois l’occasion de goûter des plats traditionnels comme l’incontournable canard laqué, à mon passage à Pékin. J’ai goûté aussi les dim sum, il y en a beaucoup à Guangzhou. C’est une spécialité cantonaise qui se composent d’un ensemble de petites bouchées cuites à la vapeur, au four ou à la friture. C’est très bon et pas cher, tout comme les jiaozi (raviolis chinois) et les baozi (pain fourré cuite à la vapeur).

Quels sont vos projets ?

J’aimerais découvrir d’autres régions de la Chine, de nouveaux paysages, voir de nouveaux visages, sentir de nouvelles saveurs… A plus long terme, devenir professeur de chinois a toujours été mon objectif depuis que j’ai plié mes bagages pour la Chine. J’ai envie de transmettre ma passion pour la Chine et pour le mandarin. J’ai eu de très bons professeurs au Lycée et à l’Institut Confucius, ils sont mes exemples. Ils ont su transmettre leur passion au fil des années. En devenant professeur de chinois, c’est un hommage que je leur rends.

reunionnaisdumonde.com/Asie (228 inscrits)


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