Aurélie Lassay, 23 ans, étudiante en tourisme en Croatie
Après une année d’anglais à l’université de la Réunion et une année d’espagnol à Montpellier, c’est en BTS ventes et productions touristiques, à Paris, qu’Aurélie trouve sa voie et le moyen d’étancher sa soif de voyages. Elle enchaîne sur une licence professionnelle en tourisme d’affaires et décide d’apprendre le croate. « Je suis en Croatie pour apprendre la langue et découvrir un pays en pleine expansion touristique », explique-t-elle.
- Aurélie Lassay
- Ici lors d’un voyage en Suède !
D’où êtes vous à la Réunion ?
"Née à Saint-Denis, j’ai toujours vécu dans cette ville jusqu’à mes 19 ans, âge auquel je me suis envolée pour la métropole. Je viens d’un milieu plutôt modeste. J’ai quitté l’île car je la trouvais trop "petite". J’avais besoin de découvrir le monde et de commencer une nouvelle vie. Je suis une "mordue" de voyages et c’est en toute logique que j’ai fait ce choix".
Vous vous êtes bien adaptée ?
"Je me suis très bien adaptée à la vie métropolitaine, même si les gens sont toujours étonnés de voir une blanche venant de la Réunion. Ils s’imaginent qu’on est tous noirs et qu’on vit dans des cabanes. Beaucoup croient que l’île se situe aux Antilles ! Sinon, Montpellier est une ville agréable avec pleins de Réunionnais. Mais toujours avide de grands espaces (urbains), j’ai décidé de monter à Paris, qui est la ville de départ idéale vers les capitales européennes".
Quels sont vos projets ?
"Je suis à Zagreb en Croatie dans le but d’apprendre le serbo-croate et de découvrir un pays en pleine expansion touristique. J’aimerais par la suite intégrer un Tour Operator spécialiste de cette destination en région parisienne. Je recherche un poste d’assistante forfaitiste ou chef de projet, individuels ou groupes. Et pourquoi pas un jour, monter ma propre entreprise à la Réunion".
Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?
"Tout ! Ma famille, le climat, la plage, la chaleur humaine, les bons caris de ma grand-mère, la tranquillité absolue... Mais la vie parisienne a aussi ses avantages, alors je ne vais pas me plaindre".
Que vous apporte cette expérience de mobilité ?
"La mobilité m’a fait mûrir et j’ai conscience d’avoir l’esprit plus ouvert. Elle m’a permis aussi de beaucoup voyager en Europe".
Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?
"Mon regard a changé depuis que je vis en métropole. J’ai pris conscience des difficultés que rencontre l’île, surtout au niveau du chômage. La Réunion a mauvaise réputation : on parle ici d’ "études cocotiers", d’ "allocations braguettes" ou de "paradis du RMI". Ca fait mal d’entendre tout ça, mais c’est une réalité contre laquelle nous devrions lutter avec plus de hargne".
Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?
"Dans mon domaine, le tourisme, c’est sans aucun doute un avantage. On recherche des personnes connaissant bien les destinations exotiques".
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?
"Selon moi, il est vital de s’expatrier à un moment ou à un autre. Pour avoir l’esprit plus ouvert, pour rencontrer des cultures différentes et peut-être également pour trouver du travail, quitte à revenir un jour dans l’île".
Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?
"C’est un site vraiment intéressant où l’on peut retrouver de vieilles connaissances, rencontrer des gens qui ont vécu la même chose que nous... C’est un site qui réchauffe le coeur, quand ici il fait 0° !"
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