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Aymeric Souparayapoulé, cadre chez Adecco Allemagne

Publié le 13 septembre 2021

A 26 ans, ce Saint-Pierrois issu d’un milieu modeste parle cinq langues et a déjà vécu dans plusieurs pays. Actuellement Coordinateur marketing et communication au siège social du groupe Adecco Allemagne à Düsseldorf, il s’est également spécialisé en cryptomonnaies et blockchain.


Pouvez-vous vous présenter ?

Aymeric Souparayapoulé, 26 ans, originaire de Saint-Pierre. Je viens d’une famille modeste : d’un père agriculteur et d’une mère employée de commerce. Je travaille actuellement en tant que Coordinateur Marketing et Communication au siège social du groupe Adecco Allemagne à Düsseldorf.

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

J’ai quitté l’île après mon Bac au lycée de Bois d’Olive, étant donné que le parcours en langues et business que je souhaitais suivre n’existait pas à la Réunion. Direction Lyon où mon objectif de base était d’obtenir une licence en Langues Etrangère Appliquées (LEA) Anglais – Allemand. Après deux ans d’études, j’ai découvert le programme ERASMUS qui m’a permis d’étudier à l’étranger pendant deux ans d’affilé. La première fois en Allemagne, à Iéna (Friedrich-Schiller Universität) pour ma troisième année de Licence, et la deuxième pour une autre année Erasmus en première année de Master en Angleterre (Lancaster University).


Et ensuite ?

Après un retour à Lyon pendant six mois, j’ai enchaîné deux stages à l’étranger pour valider mon Master : à Berlin (Allemagne) et à Palma de Majorque (Iles Baléares – Espagne). Après avoir écrit et défendu ma thèse en trois langues (Français, Anglais et Allemand), j’ai décidé de faire un Master plus spécialisé dans le commerce International à Boston. Hult International Busines School est une école qui rassemble plus de 160 nationalités et qui propose une toute autre mentalité de travail ; je m’y suis épanoui pleinement, notamment en devenant le HSA (Hult Student Association- représentant du corps étudiant) et en créant avec d’autres une association qui avait pour but d’apporter un aspect plus empirique au développement et à la digitalisation des entreprises. J’ai pu grâce à cela rencontrer le vice-président Innovation et Design du groupe Converse, qui est devenu mon mentor pendant quelques mois. J’ai vécu beaucoup de choses au cours de ces années !

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Düsseldorf est une ville très dynamique, qui offre beaucoup d’opportunités professionnelles dans un environnement très international, dynamique, riche dans tous les sens du terme. J’évolue dans un environnement assez jeune et très international. J’ai eu l’occasion de rencontrer plus d’étrangers dans la vie de tous les jours, que d’Allemands. Mais que ce soit dans la rue, les supermarchés et autres, ce sont des personnes très cordiales et prêtes à aider, ouvertes d’esprit. Dans l’univers professionnel, je côtoie des Allemands avec des personnalités différentes, parfois très durs et carrés mais aussi très sympas à leur manière.


Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

Plein de choses ! Une autre manière de voir et de concevoir les choses et les gens, le développement de mes talents et capacité (« Growth Mindset ») : aller au-delà de ce que l’on pense pouvoir faire, même si cela implique de sortir de sa zone de confort. Par exemple, je développe depuis peu un intérêt pour les cryptomonnaies et la blockchain. J’ai aidé un de mes amis à développer sa boite dans le domaine.

Pouvez-vous nous en dire plus sur cette technologie ?

C’est un sujet très vaste qui nécessite quelques connaissances de base. Disons simplement que la cryptomonnaie est une monnaie virtuelle/numérique qui permet de faire différents types de transactions, monétaire mais aussi fonctionnelle. La cryptomonnaie la plus connue est le Bitcoin, elle a une fonctionnalité de transfert d’argent et paiement instantané entre deux personnes sans passer par une banque, de manière rapide, sans frais, ni suivi. Le Bitcoin est souvent critiqué par les systèmes financiers, étant donné son côté décentralisé et intraçable. Tout comme les actions en bourses, la valeur des cryptos fluctue en fonction des événements. Ce qui m’intéresse le plus, ce n’est pas la cryptomonnaie, mais la technologie qui se cache derrière, c’est-à-dire la Blockchain. Cette technologie très avancée permet d’automatiser et de faciliter beaucoup de process : industriel, artistique, juridique… C’est aussi un univers où on parle tous le même langage pour développer un monde plus connecté.


Quels sont vos projets ?

Mon projet à long terme est de créer ma propre entreprise, mais je préfère acquérir un peu plus d’expérience dans différents domaines et industries pour voir les possibilités et ensuite me lancer.

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Peut-être le fait de développer des projets tournés vers l’international, ou justement créer une entreprise. Tout dépend des opportunités, mais le fait de parler au moins anglais et allemand tous les jours est une chose dont je ne pourrai pas me passer.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Certains Allemands connaissent notre île, même si peu peuvent la placer sur une carte. Ceux qui connaissent la Réunion ont toujours l’image d’une île paradisiaque, avec des beaux paysages, plages et montagnes… Un endroit que beaucoup rêveraient de visiter. J’ai constaté que le fait d’être Réunionnais est un grand avantage, en tout cas à l’étranger, car les gens sont intrigués et intéressés du fait que je vienne d’une île ; ils ont envie d’en savoir plus et l’intégration s’en trouve facilitée.


Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Un pilon (accessoire très important pour un Réunionnais !), mais je ne l’ai plus avec moi. Etant donné mes nombreux déplacements, j’ai décidé de voyager léger avec le strict nécessaire.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

Question difficile étant donné que je ne suis pas vraiment l’actualité de la Réunion. Je dirais que le problème sur l’île, c’est que les opportunités de développement professionnel sont limitées. Passé un certain niveau, on n’évolue plus. Ce qui est dommage.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Je vais être honnête. En ce qui me concerne à part la famille et peut être un peu le soleil et les bons caris de maman, pas grand-chose étant donné que je me suis bien adapté à un mode de vie européen. Je ne serais pas arrivé là si je n’avais pas reçu l’aide de mes parents sur le plan moral et financier, mais aussi si je n’avais pas osé tout simplement.


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