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Béatrice Payet, 44 ans, enseignante à Waterford en Irlande

Publié le 12 avril 2006

Après un Bac et une Licence d’anglais à Saint-Denis, Béatrice décide "d’aller voir ailleurs" pour se perfectionner. Son choix se porte sur l’Irlande. Depuis, elle y enseigne le français et a eu plusieurs expériences professionnelles différentes. Passionnée par l’histoire ancienne, elle est secrétaire de la Société d’Archéologie et d’Histoire de Waterford.

Béatrice Payet
"Depuis que les Irlandais voyagent plus, ils ont une meilleure idée de la situation de La Réunion"

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis née à Valence dans la Drôme, de parents réunionnais, et je suis arrivée à La Réunion à l’âge de 3 ans. Nous nous sommes installés à Saint-Denis, près de la famille de mon père. J’ai donc fait toute ma scolarité sur l’île. Après un Bac A j’ai fait une Licence d’anglais, et comme beaucoup d’autres, j’ai décidé ‘d’aller voir ailleurs’ et de faire une année en tant qu’assistante de français dans un pays anglophone. Mon choix s’est porté sur l’Irlande".

Que s’est-il passé ensuite ?

"J’ai commencé à enseigner dans une école secondaire, dans une station balnéaire du sud-est. J’ai continué à travailler essentiellement dans l’enseignement. Il y a eu des périodes creuses, mais riches en expérience : j’ai travaillé dans la photo, l’hôtellerie, le secrétariat… Aujourd’hui j’enseigne dans un centre un peu comme une MJC. Je donne des cours de français à des adultes. Chaque année au mois de mai nous faisions un échange linguistique et culturel avec des adultes qui apprennent l’anglais à la MJC de Saint-Herblain, près de Nantes".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Une découverte très riche en rapports humains. J’ai toujours travaillé ‘face au public’ pour ainsi dire, et j’ai autant appris des autres que je leur ai donné".

Quel est votre regard sur la Réunion ?

"Les soirées entre amis et les fruits surtout me manquent. Quand on voit au supermarché des petits letchis rabougris à 37 centimes pièce ! J’ai l’impression que l’île traverse une mauvaise passe en ce moment. C’est dommage car je pense que la Réunion a un potentiel formidable, de par sa position géographique, et que les jeunes Réunionnais ont un esprit d’entreprise excellent".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Beaucoup de curiosité de la part des gens que je rencontre pour la première fois ! J’ai l’habitude de donner un cours express de géographie quand je dois me présenter. J’ai parfois un commentaire déçu : ah, vous n’êtes pas vraiment française, alors ? Mais en général ça a été un avantage, mes employeurs semblaient penser que j’avais quelque chose de plus à apporter, une double expérience de France et d’exotisme".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Quand je suis arrivée, on confondait avec Tahiti ! Maintenant que les Irlandais voyagent davantage, ils ont une meilleure idée de la situation de notre île (ils connaissent Maurice et Les Seychelles, je dois corriger légèrement). Ils ont l’idée d’un paradis tropical désert et sont toujours surpris d’apprendre que la population est nombreuse et que l’île est à la pointe du progrès !"

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Allez de l’avant, découvrez la vie en dehors de l’île ! Vous avez un potentiel extraordinaire grâce à l’expérience multiculturelle qu’offre La Réunion. C’est quelque chose qui m’a aidée à appliquer la tolérance dans certaines situations".

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