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Betty : de la Réunion à la région parisienne

Publié le 19 mars 2019

Après avoir quitté l’île il y a 45 ans, Betty est l’une des ambassadrice d’honneur de la Réunion. Cette Réunionnaise, mariée, mère de 4 enfants et 5 petites-filles, retraitée depuis peu, vibre toujours pour la région qui l’a vu naître. Femme au grand cœur, elle a un attachement profond pour la culture réunionnaise et sait partager ses émotions. Comme beaucoup, la Réunion fait partie de sa vie.

Article publié dans La Réunion Magazine, Journal de la Région Réunion - Mars 2019 (cliquer pour lire)


Betty Cerveaux Mayer, ambassadrice de la Réunion

Qui êtes vous Betty Cerveaux Mayer ?

Je suis née à la Réunion il y a une soixantaine d’années. J’ai quitté l’île en 1974 avec ma mère pour rejoindre la métropole. Je vous avoue qu’il m’a fallu un an pour m’acclimater à cette nouvelle vie. Les premières fêtes ont été les moments les plus difficiles à passer : se retrouver au lit à 21h, pas de pétard le soir de Noël ou le 31 décembre... ce n’était pas pensable. Malgré cela, j’ai fini par trouver mon rythme, et poursuivre la route. J’étais secrétaire médicale et à la retraite depuis fin 2018.

Comment partagez-vous la culture réunionnaise au-delà de nos frontières ?

Il y a une trentaine d’années, je me suis rapprochée de l’ARCC : (Association Réunionnaise Culture et Communication). Très vite j’ai intégré le bureau administratif. L’association avait pour but de promouvoir la littérature réunionnaise. Lors de conférences, je rencontrais des journalistes antillais qui rédigeaient des articles pour leurs médias régionaux, mais aucun journaliste de La Réunion pour en faire autant. C’est comme cela qu’est né « Le ptimo de Betty » sur le site de l’ARCC. Au-delà de parler de notre culture, c’est surtout cette envie de partager des moments de joies, de découvertes et d’émotions qui m’animent...

Un des pique-niques organisés par Betty (2015)

« Adoptée » par les décideurs antillais, j’ai assisté aux « Césaire de la musique », en tant que « média » pour la Réunion (ils n’en trouvaient pas, donc ce fut moi ). C’était en 2009, Davy Sicard avait été primé. C’est d’ailleurs à ce moment là qu’est née ma collaboration avec Nicolas Martin qui gère le site Réunionnais du Monde. Site sur lequel, on peut trouver une nouvelle version du concept « le ptimo de Betty ». Ces dernières années, je propose des pique-niques traditionnels à Paris. C’est un vrai bonheur de voir répandre cette tradition aux quatre coins de la France et même au Québec. Il y a quelques années, j’étais visiteuse hospitalière de malades et j’allais certains dimanches à la rencontre de Réunionnais et autres ultramarins au Rosier Rouge, à Vanves. J’ai arrêté et préfère me consacrer aux besoins de l’association réunionnaise « Vey Si Ou », qui s’emploie à aider les familles et enfants gravement malades. J’ai rencontré des familles, et nous avons tissé des liens forts d’amitié et de tendresse.

Quel est votre souvenir le plus marquant ?

Au début des années 80, j’allais dans les soirées réunionnaises. On faisait des rencontres, on se créait de nouveaux amis. Un petit groupe de Réunionnais est né et l’on se voyait régulièrement du côté de l’Arsenal, près de la place de la Bastille. L’occasion de s’amuser, « fé cui un bon cary » et de se retrouver. Dans les années 2000, Père Félix Rivière est venu nous présenter son livre « En mémoire des migrants ». En l’écoutant, j’ai compris que c’était de mes anciennes connaissances qu’il parlait, racontant le vécu de Réunionnais que je fréquentais à l’époque. Je me suis rendue compte qu’ils avaient traversé des moments très difficiles à Paris, mais aucun ne parlait de ses souffrances. Quand on se voyait, c’était des moments de joie, de partage, où l’on oubliait tous nos soucis. J’ai été touchée par ce livre, évoquant notre insouciante jeunesse où l’on était heureux de se retrouver entre Réunionnais. Certains y noyaient discrètement leur souffrance de vie...


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