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Carole Rakotonirina, 21 ans, étudiante à Perth en Australie

Publié le 13 avril 2009

Alors qu’elle finissait sa 1ère année de prépa littéraire à la Réunion, Carole a choisi de changer d’orientation et de prendre la direction de l’Australie, qui correspondait mieux à son envie de bouger. Aujourd’hui étudiante à l’Université de Murdoch, elle travaille en parallèle à l’Alliance Française de Perth et sur sa résidence universitaire. Carole est aussi à l’origine de la "Murdoch University Reunionese French Association" dans cette grande université qui accueille près de 80 Réunionnais.

Carole Rakotonirina

D’où êtes-vous à la Réunion ?

Je suis née à Saint-Denis, où j’ai toujours vécu. J’ai eu une enfance très heureuse ; je n’ai jamais manqué de rien et j’ai eu la chance de voyager très tôt. Mes parents ont beaucoup travaillé pour cela. Je suis d’origine malgache ; petite, j’allais souvent à Madagascar. Ce pays est une véritable bénédiction pour moi. Aller là-bas permet de relativiser sur beaucoup de choses.

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

En juillet 2006, j’achevais ma première année de classe préparatoire littéraire à Saint Denis mais je ne voulais plus continuer dans cette filière. Malgré mon admission en deuxième année, j’étais très partagée entre faire un institut d’études politiques ou une école de commerce en Métropole. Finalement j’ai décidé de partir en Australie, ce qui semblait plus correspondre à mes attentes. J’avais envie de nouveauté et de challenge…

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

J’ai mon chapeau de paille, mon paréo et quelques autres bricoles ! Je suis plus portée sur les photos. Je suis fière de mon île, je prends beaucoup de plaisir à montrer des clichés de la Réunion, à la situer sur une mappemonde.

Quel a été votre parcours ?

Je suis arrivée en Australie en novembre 2006 afin de perfectionner mon anglais avant de rentrer à l’Université. La présence en masse des Réunionnais m’a un peu dérangée au début. Le dépaysement auquel j’aspirais n’était pas total. Evidemment, je ne leur en veux pas personnellement. Il faut juste s’y faire. J’ai vite repris le dessus à l’Université où je me suis très bien intégrée. Nous sommes plus noyés dans la masse. Les études et les méthodes d’enseignement australiennes m’ont beaucoup plu dès le départ. Je suis aujourd’hui en 3e année de Science Politique, Management Public et Comptabilité.

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

Tellement de choses, la liste est longue. C’est tout d’abord une expérience humaine formidable. J’ai beaucoup appris des gens que j’ai rencontrés ici. J’ai beaucoup grandi, j’ai gagné en maturité, en assurance mais aussi en sagesse et en tolérance. De plus, j’ai bâti une expérience professionnelle solide pour mon âge. Grace à l’Université, j’ai par exemple fait un stage au Parlement d’Australie Occidentale. J’ai rédigé un rapport de recherche pour un député. Je suis très épanouie ici. Pour moi, l’Australie est vraiment une terre d’opportunités.

Quels sont vos projets ?

J’ai l’intention de rester ici après l’obtention de mon diplôme. Cependant, je ne sais pas encore ce que je vais faire. Avec mon diplôme, j’ai le choix. Je postulerai un peu partout, je verrai en fonction du retour que j’ai.

Etudiants réunionnais de Murdoch
Lors de l’animation d’un stand sur la Réunion et la France sur le campus de l’Université.

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

La Réunion, c’est ma maison. C’est un tout qui me manque. Mes parents, mes amis, la chaleur des gens, leur côté sanguin et spontané, leur métissage… les plats réunionnais et les bouchons surtout !

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Aujourd’hui encore, je voyais au journal télé français diffusé ici, « Grève à la Réunion contre une vie trop chère ». Le maître mot en ce moment c’est « la crise ». Je ne cacherai pas que la situation économique de la Réunion est l’une des raisons pour lesquelles j’ai choisi de partir. Je sens l’île saturée. C’est pourquoi je soutiens des politiques comme celles du Département, qui encouragent et aident les jeunes motivés à partir. Néanmoins, je souhaite revenir un jour pour partager ce que j’ai appris ici. J’aimerais bien en faire profiter les Réunionnais.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la
Réunion dans votre parcours ?

Honnêtement, cela n’a été ni un inconvénient, ni avantage ici en Australie. Les gens ne savent presque rien de la Réunion ! Je n’ai jamais ressenti que mes origines pouvaient déterminer une décision d’embauche. Pour ma part, mes employeurs regardent les compétences, le potentiel et la personnalité.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Les Australiens confondent la Réunion et Maurice. Beaucoup de gens n’ont pas encore « d’image » de la Réunion. C’est pourquoi, à travers l’association MURFA, on va essayer de promouvoir et de faire connaître la Réunion lors de certains événements sur le campus.

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses
habitants ?

Perth est une ville charmante, chaleureuse et relax ; elle me convient tout à fait. Je trouve les gens très accueillants et sympathiques. Ils font bien la part des choses entre le travail et la fête. C’est un état d’esprit qui me plaît en général.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

« Les voyages forment la jeunesse ». Si vous en avez les moyens et l’opportunité, partez, voyagez ! Rien de tel que le voyage pour apprendre, s’épanouir et grandir. Cependant, attention, ne partez pas pour partir. Un projet de mobilité mal préparé peut très vite tourner au cauchemar.

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

C’est une plateforme très intéressante qui, je suis sûre, va prendre de plus en plus d’importance. Il faut en profiter. J’aime beaucoup lire les portraits. L’histoire et l’expérience des gens me fascinent. C’est très inspirant.

Lire aussi : La Réunion fait sa pub à Murdoch University en Australie

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