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Cassandre Bénard, étudiante à Lyon et au Québec

Publié le 19 septembre 2023

Étudiante en 3ème année à l’ISCOM Lyon (Institut Supérieur de Communication et de Publicité), Cassandre, 20 ans, nous raconte son expérience de mobilité.


Pouvez-vous vous présenter ?

Cassandre Bénard, 20 ans. Je suis actuellement en études de communication à l’ISCOM à Lyon, en troisième année d’une formation qui s’étend sur cinq ans. Originaire de Saint-Louis, j’ai vécu quelques années à Mayotte et à Marseille ; mais j’ai finalement passé la majeure partie de mon enfance chez moi à La Réunion.

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

J’avais toujours prévu de quitter mon île pour mes études mais cela s’est fait plus tôt que prévu. J’avais commencé un DUT Génie Biologique à l’IUT de La Réunion, mais je ne m’y sentais pas vraiment épanouie. J’ai donc quitté mon petit caillou perdu dans l’Océan Indien pour vivre la grande aventure des études supérieures. Après quelques échecs et remises en questions, je me suis retrouvée en communication. Et bien figurez-vous que c’est la meilleure chose qui me soit arrivée ! Je rencontre, je partage, je réfléchis, je crée... bref, je m’amuse et j’apprends. Cela fait trois ans que j’étudie à l’ISCOM, et je me suis spécialisée en Création 360°. 

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Lyon est une très belle ville, traversée par le Rhône et la Saône avec des bâtiments colorés. Lyon, c’est un peu comme un petit Paris ! Il y a tout ce dont nous avons besoin sans que l’ambiance soit trop anxiogène. Les gens restent assez stressés et l’hiver est très froid.


De janvier à mai 2023, j’étais en échange universitaire au Canada ! Je me suis envolée vers le Québec pour un échange de quatre mois à l’Université de Trois-Rivières. J’ai toujours voulu voyager un maximum durant mes études. J’avais vraiment envie de découvrir un nouveau pays tout en rencontrant des étudiants de mon âge et de cultures diverses. Les Québécois sont des personnes vraiment accueillantes. Les professeurs nous ont rassurés dès les premiers jours et les étudiants venaient naturellement à notre rencontre. Cela m’a permis de me sentir à l’aise pour aller vers les autres !
 
Avez-vous noté des différences entre l’enseignement en France et au Canada ?

L’enseignement n’est pas si différent de celui dispensé au sein des universités françaises. Les cours sont assez magistraux et les étudiants en autonomie. Les différences se remarquent surtout au niveau de la relation professeur-élèves : au Québec, tout le monde se tutoie par exemple. C’est quelque chose qui m’a beaucoup perturbé car je n’ai jamais eu l’occasion de tutoyer mes professeurs. Mais ce n’est qu’une question d’habitude ! Au sujet de l’absentéisme ou encore des devoirs à rendre, les professeurs font vraiment confiance aux élèves. Il y a une vraie relation de donnant-donnant que l’on ne retrouve pas forcément dans le système français : les professeurs sont moins stricts au Canada, mais il est du ressort de l’étudiant de faire preuve d’assiduité.

Avez-vous eu l’occasion de découvrir Trois-Rivières et ses alentours ?

J’ai pu arpenter les rues du centre-ville de Trois-Rivières, découvrir le port et me balader sur l’Île Saint-Quentin. Je suis aussi allée à la rencontre des buildings de Montréal et des quartiers rustiques de la ville de Québec. En effet, les Québécois comparent souvent Trois-Rivières à la campagne, Montréal à la grande ville et Québec aux quartiers traditionnels et familiaux. Un petit détour à Toronto s’est aussi organisé, pendant lequel j’ai pu réaliser un de mes plus grands rêves : découvrir les Chutes du Niagara !


Quels sont vos projets ?

Je terminerai mon master par un an d’alternance en entreprise, et j’aimerais par la suite travailler en agence. Mon but ultime est de créer ma propre agence de communication à La Réunion dans le but de répondre aux besoins des nouveaux entrepreneurs de l’île. Le rythme de vie à la Réunion est celui qui me correspond. Je serai proche de ma famille, je me sentirai vraiment chez moi… J’ai des stages à réaliser avant cette étape et j’aimerais que ceux-ci se situent à La Réunion pour connaître davantage le marché et avoir une vision de ce qu’il y a à faire.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Une boîte safran et un ti sachet massalé ! Je mets du safran dans presque tous mes plats, les épices me rappellent les repas chez Mamie le dimanche. Le massalé, c’est surtout pour embaumer ma cuisine. J’ai aussi un beau tablier de la Réunion accroché à ma porte. Je le réserve à la confection de mes rougails saucisse !

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

J’aime beaucoup parler de mon île et la faire découvrir à mes proches ici, mais c’est parfois difficile de se sentir rabaissée lorsque des gens pensent que les Réunionnais vivent dans bidonvilles, ne sont pas instruits… Certains imaginent des animaux sauvages qui se baladent dans les rues...


Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

J’observe l’arrivée de plus en plus de personnes extérieures sur l’île, qui parfois prennent le travail des Réunionnais. Il est vrai que La Réunion connaît une notoriété croissante. C’est un point positif pour le tourisme, mais je peux comprendre que certains Réunionnais soient un peu perturbés par ce changement démographique.

Quels sont pour vous les avantages et inconvénients de votre expérience de mobilité ?

Avantages :
• J’ai pris de la maturité et je suis plus débrouillarde
• J’ai rencontré de nouvelles personnes
• J’ai pu trouver une école qui me plais
• Je suis plus ouverte sur le monde, les déplacements étant plus simples en Europe/à l’international depuis la métropole

Inconvénients :
• L’éloignement avec ma famille est compliqué à gérer
• La mentalité des personnes ici est assez différente, les gens sont moins solaires et ouverts
• La ville est assez oppressante et les paysages sont plus plats
• J’ai des difficultés à m’adapter au climat

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Ma famille, les paysages et les samoussas ! Je ne serais pas arrivée là si ma famille n’avait pas été à mes côtés et si je n’avais pas eu le courage de prendre mon envol. C’est une expérience importante de regarder un peu plus loin que son caillou, pour apprécier encore plus notre magnifique île quand on rentre.


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