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Christophe Martin, professeur de français en Colombie

Publié le 2 octobre 2018

« Chaque jour je suis heureux et impatient d’enseigner aux étudiants notre belle langue ainsi que nos coutumes ! »


Pouvez-vous vous présenter ?

Christophe Martin, 27 ans. Je suis professeur assistant au sein d’une université privée en Colombie, l’Unicolombo située à Carthagène des Indes. Je suis originaire de Saint-Benoît, mais j’ai grandi à Saint-André. Ma mère était femme au foyer et mon père, entrepreneur.

Racontez-nous votre parcours.

C’est l’envie de liberté, de découverte, d’aventure, de rompre la monotonie du quotidien qui m’a fait quitter l’île. Au collège, j’ai eu l’occasion de visiter l’Espagne, et ce fut le coup de foudre ! Je savais que plus tard, j’y retournerai. Durant ma première année à l’Université de la Réunion, je suis devenu major de ma promotion. C’est grâce à cette année intense que j’ai pu accéder en seconde année de licence au programme ERASMUS par dérogation pour Valence, puis Barcelone : ce fut une formidable expérience !

Et ensuite ?

L’envie de m’ouvrir totalement à de nouvelles cultures s’est fait ressentir à mon retour sur l’île. Apprivoiser l’autre, perdre un peu de son identité, c’est le jeu. Alors ma troisième année de licence d’espagnol a pris une tournure différente. Je me suis rendu pour la première fois en Colombie, à Barranquilla : une ville joyeuse et très accueillante, élue l’une des villes les plus heureuses du monde ! Je me suis réellement trouvé à travers ce peuple, senti à ma place. Même si les pluies diluviennes sont impressionnantes et ont tendance à scinder les routes en deux, que les trajets en bus sont un peu folkloriques, je suis heureux chaque jour à mon réveil, et impatient d’enseigner aux étudiants notre langue ainsi que nos us et coutumes !


Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Mon regard sur Carthagène est très positif. C’est une ville touristique où viennent vivre de nombreux Américains notamment, des célèbres acteurs comme Will Smith qui se trouve d’ailleurs actuellement dans la ville. Plus largement, les Colombiens sont des gens très accueillants, très joyeux et très travailleurs. Ils sont courageux malgré la misère, c’est le peuple le plus heureux que j’ai approché jusqu’ici.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Elle m’a apporté et continue à m’apporter confiance en moi, confiance en la vie et des réponses fondamentales à et sur mon existence. En effet, le voyage m’a transformé profondément et changé ma façon de voir les choses, les gens, les peuples. Grâce au voyage, j’ai appris à accepter la différence et à mieux comprendre la Vie, à renoncer aux choses qui peuvent parfois paraître superficielles comme la peur de l’inconnu. La misère est présente ici, alors les valeurs deviennent rapidement l’essence même d’un bien-être au quotidien, l’essentiel chez l’être humain.

Quels sont vos projets ?

Continuer à découvrir les cultures en Amérique Latine tout en exerçant avec passion mon métier avant de revenir m’installer à la Réunion d’ici quelques années. Je retournerai y vivre lorsque je sentirai que j’ai terminé ma mission, que je suis arrivé au terme de mes projets.



Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Ce qui me manque le plus, c’est ma famille. Vient ensuite la gastronomie, la variété de musiques, les couleurs, même si j’en retrouve un peu en Colombie. Je garde contact avec ma famille via messenger, whatsapp, skype. En dépit du décalage horaire, nous arrivons tous à nous capter ! Je reste aussi en contact avec mon ancienne professeur d’espagnol du lycée à travers les réseaux sociaux toujours.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Les avantages d’être réunionnais c’est que avant tout que, partout où l´on va, la Réunion fait rêver ! C’est une destination de rêve mais c’est surtout une belle culture de solidarité, de proximité, de chaleur humaine à laquelle on peut fièrement s’identifier. Par ailleurs, on peut considérer outre-mer, le métissage réunionnais comme une véritable clé de réussite. L’inconvénient, c’est sa localisation et l’impossibilité de s’y rendre régulièrement. Les prix des billets ne sont toujours pas vraiment abordables en dépit des dispositifs d’aides. Depuis la Colombie, la Réunion est à 35 heures de vol avec deux escales !

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Oui j’ai emporté dans mes valises une serviette de bain de mon île et des cartes postales mais je ne suis pas vraiment matérialiste. La Réunion coule dans mes veines et c’est la plus belle des présences ! Les deux événements sur la francophonie que j’ai eu l’honneur d’organiser ici avaient pour slogan « LA FRANCE METISSE ». Le but était de promouvoir les pays francophones, la culture des Dom-Tom, notamment celle de la Réunion en Colombie. Ce fut un très bel échange, j’ai pris à cœur ma mission de représentant de mon île !


Portrait chinois de la Colombie

Si La Colombie était un animal, cela serait le Condor des Andes, symbole national du pays.
Si La Colombie était une couleur, cela serait incontestablement un triptyque, le jaune pour l’or, le bleu pour les deux océans et le rouge pour le sang qui a coulé, couleur du drapeau colombien.
Si La Colombie était un sport, cela serait le football. Les Colombiens sont fous de football et c’est un prétexte très convivial pour se rassembler entre amis et familles.
Si La Colombie était un livre, Ce serait Cien años de soledad de Gabriel Garcia Marquez, un chef-d’œuvre littéraire reconnu au niveau international qui retrace bien les grands maux de l’histoire de l’Amérique latine.

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