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David Chane Tak Ming, 22 ans, étudiant en pédicurie-podologie à Nantes

Publié le 26 juin 2006
David Chane Tak Ming
David vit avec sa copine Audrey en métropole : "Je souhaite faire des remplacements pendant quelques années, puis pourquoi pas ouvrir un cabinet à La Réunion".

D’où êtes vous à la Réunion ?

"Je viens de St Denis. J’ai passé mon enfance à la Bretagne, puis j’ai vécu au centre-ville, rue de l’Est".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"De part un contexte familial assez particulier, j’ai voulu quitter l’île dès l’obtention de mon Bac, en 2003. J’ai passé un an à la fac de Toulouse, en STAPS. Ce n’était pas facile financièrement, mais mes proches, ainsi que les différentes bourses m’ont aidé".

Quel a été votre parcours ?

"La première année, j’étais en Cité U dans un 9m². J’avais pas mal d’amis à Toulouse, c’était une bonne expérience. A l’université, on rencontre des étudiants de toutes les origines, ça change de La Réunion. Mais j’ai réalisé que le fonctionnement de la fac n’était pas fait pour moi. J’ai terminé mon année et, j’ai décidé de préparer des concours dans différents secteurs : écoles de commerce, pédicurie-podologie et infirmier. J’ai choisi d’aller à Nantes, faire des études pour être pédicure-podologue".

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

"Aujourd’hui, je me sens bien à Nantes. Je suis installé pour quelques années sans avoir à me demander ce que je ferai l’année d’après. J’ai un objectif fixe : avoir mon diplôme. Quand vous savez ce que vous voulez, c’est plus facile".

Quels sont vos projets ?

"Après les études, je souhaite faire des remplacements pendant quelques années, puis pourquoi pas ouvrir un cabinet à La Réunion".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Le fait de partir m’a ouvert sur le monde. Je vois certaines choses différemment. D’ailleurs, quand je suis rentré en vacances à la Réunion au bout d’un an, on a dit que j’avais mûri. De plus, on apprend à se débrouiller soi-même, à être indépendant. Quand on rentre, le soir, il n’y a plus Papa-Maman qui fait la cuisine ! Enfin, je ne voulais pas l’admettre auparavant, mais la Réunion est petite. Ici, en quelques heures de train, on peut découvrir des grandes villes d’Europe, comme Londres ou Barcelone. C’est très enrichissant !"

David Chane Tak Ming
David avec l’ancien gardien de but du FC Nantes et de l’équipe de France Michaël Landreau.

Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?

Les samoussas, bonbons piment, bouchons, ananas, letchis, goyaviers, mangues... Aussi et surtout la famille, les amis, et le jour de l’an chinois ! Les paysages ne sont pas les mêmes non plus. En gros, le fait de se sentir chez soi me manque. Chez moi, c’est à La Réunion, pas ailleurs..."

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Heureusement oui, sinon je ne survivrais pas ! J’habite avec ma copine qui est Saint-Pierroise. On a des amis un peu partout en Métropole, mais surtout à Paris et à Toulouse. On se retrouve régulièrement pour les week-ends, pendant les vacances..."

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Il reste encore quelques préjugés, on oublie parfois que La Réunion est un département français comme les autres, mais en général, l’ile est considérée comme un paradis. Il y fait toujours beau et chaud, les gens envient nos plages et nos randonnées. Malheureusement, La Réunion est aussi connue pour le chikungunya et les chiens qui servent d’appât à la pêche... Avec le cyclone Gamède, on me demande souvent comment va ma famille, si ma maison ne s’est pas envolée".

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Nantes est une assez grande ville. C’est à la fois développé et agréable. Il y a beaucoup d’endroits à visiter dans la région et les gens sont sympas. Pour avoir connu Paris et Toulouse, je préfère de loin la vie à Nantes ; il manque juste quelques Réunionnais... Il y en a, mais très peu".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Faut-il partir ou rester à La Réunion ? Beaucoup se posent la question. Je pense qu’il faut partir uniquement si l’on se sent prêt ; si on se force ou que l’on se sent forcé, c’est qu’on ne l’est pas. Pour réussir, il n’est pas obligatoire de partir. Il y en a qui sont très heureux à La Réunion.
Cependant, quitter l’île et le cocon familial est je pense, une bonne chose pour vivre de nouvelles expériences. Si je n’étais pas parti, je crois que je me serais ennuyé au bout de quelques temps".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Que des bonnes choses ! C’est une super idée pour regrouper tous les Réunionnais du monde. Vive Internet !"

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Lire aussi : David Chane Tak Ming, podologue à Saint-Pierre (spécial retour à la Réunion)

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