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David Welferinger, ancien joueur de football professionnel au FC Nantes

Publié le 25 mars 2007

Ancien joueur du FC Nantes reconverti dans la fonction publique territoriale suite à une grave blessure au genou droit, David travaille actuellement à la police municipale de la commune de Gaillac dans le Tarn. A 36 ans, il est également entraîneur d’une équipe de ligue régionale et prépare actuellement ses diplômes d’entraîneur pour retrouver le monde professionnel.

David Welferinger
David, aux côtés de son épouse Claudine : "Mon objectif et de rentrer à la Réunion et de me faire une place dans le milieu du foot local".

D’où venez-vous à la Réunion ?

"Je suis né à Saint-Denis, mais ma famille réside un peu partout dans l’île. Ma soeur habite l’Etang-Salé ; c’est là que je compte m’installer dès que je pourrais rentrer. J’ai quitté l’île très jeune, suite au divorce de mes parents et au décès de mon grand-père qui assurait alors ma garde".

Racontez-nous votre parcours en métropole.

"Les débuts furent une vraie galère. Il faudrait un livre pour tout raconter, notamment l’arrivée à Marseille où la police de l’aéroport nous a coincé durant des heures pour des vérifications poussées. Puis vinrent les difficultés pour trouver un emploi et un logement pour la personne qui s’occupait de moi, les déménagements successifs et enfin la stabilité à Albi, où j’ai grandi dans un quartier populaire et appris les joutes du football".

Ce sont vos premiers pas dans le milieu du football...

"Ma chance est venue à 17 ans. Mon recrutement au Football Club de Nantes a bouleversé mon existence et donné un but à ma vie. J’ai pu côtoyer les cadres de ma génération : Didier Deschamps, Marcel Dessailly, Christian Karembeu, Patrice Loko... pour ne citer que les plus célèbres et bien sur mon copain Jean Pierre Bade que j’ai rencontré à Nantes".

Que s’est-il passé par la suite ?

"J’ai été prêté à Dijon (Division 2) et j’ai eu une grave blessure au genou, dont je ne me suis jamais remis. Pourtant, je peux dire que le football m’a construit et aidé pour ma reconversion, notamment grâce aux enseignements dispensés par Raynald Denoueix (mon mentor) et Jean Claude Suaudau. Aujourd’hui je poursuis de nouveaux objectifs avec une maturité nouvelle et une solide expérience".

Quels sont vos projets ?

"Le Premier : rentrer au Pays définitivement pour y enseigner le football ou intégrer un club structuré. Mais avant cela je dois finir de passer mes diplômes. J’ai aussi la chance d’avoir des propositions en métropole, alors je retarde pour le moment mon retour, car je souhaite malgré tout conserver les acquis de mon emploi dans la fonction publique. L’idéal pour moi serait une proposition de mutation à la Réunion, avec un contrat d’entraîneur ou d’éducateur. Je compte prochainement inonder l’île de CV pour décrocher un contrat et notamment la Ligue Réunionnaise de Football. Objectif : proposer mes services à un club en échange d’une mutation".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Pour moi ce n’est pas une expérience, mais une vie qui s’est construite loin de chez moi. Aujourd’hui j’ai atteint ma limite et le retour aux sources est désormais vital, surtout depuis le décès de ma mère ! L’île me manque, les odeurs, l’océan, les marchés, les gens... Mes amis me disent d’attendre avant de rentrer, à cause du chikungunya. Pourtant, j’ai passé l’été 2005 entre la Réunion et Mayotte (d’où est originaire ma femme). Ce passage dans l’océan Indien m’a ressuscité".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Il y a un avantage indéniable dans les relations que l’on développe avec les gens qui admirent notre sens de l’échange, notre langue, nos coutumes et notre cuisine. Pourtant, notre réputation de "se laisser vivre" peut parfois nous porter atteinte dans les recherches d’emploi. Sans parler de la couleur de peau, malheureusement qui attise parfois le racisme primaire des employeurs. Pour ma part, étant légèrement "créolé", je n’ai jamais vraiment souffert de ce problème. Sauf une fois peut-être, où je me suis fait refouler à l’entrée d’une discothèque avec un ami d’origine algérienne. J’ai sûrement été pris pour un Arabe".

Quels sont, au regard de votre expérience, les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais ?

"Ayez confiance en vous, construisez votre projet, ouvrez les yeux, soyez ambitieux mais également généreux. Partagez votre culture et n’oubliez jamais d’où vous venez ! Enfin sachez qu’il y a ici pleins de Réunionnais et des associations très dynamiques !"

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