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Denis Morel, ingénieur en énergies renouvelables aux Seychelles

Publié le 17 mars 2016

Diplômé de l’ESIROI, Denis occupe un poste de Volontaire de solidarité internationale dans l’océan Indien. Ce « ti yab chouchou » comme il se présente travaille sur les thématiques de la construction durable, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.


Pouvez-vous présenter svp ?

J’ai 25 ans, je suis un « ti yab chouchou » pure souche, originaire des hauts de Saint-Joseph. Issu d’un milieu modeste, j’ai pu, après deux années de classe préparatoire scientifique à Saint-Denis, intégrer l’ESIROI (École Supérieur d’Ingénieurs Réunion Océan Indien) en spécialité Bâtiment et Energie. Mon diplôme en poche, je suis actuellement en contrat de volontariat de solidarité internationale avec l’association France Volontaires pour une durée d’un an.

En quoi consiste votre travail ?

Grâce à ses partenaires, la Région Réunion et l’Union Européenne, j’ai le privilège d’exercer en tant qu’ingénieur technique au sein de la commission de l’énergie des Seychelles. Je participe notamment au projet UNDP-GEF-GOS (Nations Unies Pour le Développement, Le Fonds pour l’Environnement Mondial et le Gouvernement des Seychelles), visant à transformer et à renforcer le marché des technologies relatives aux ressources (énergie et eau) et des services connexes. Je travaille particulièrement sur les thématiques de la construction durable, de l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables.
 
Quel a été votre parcours de "mobilité" ?
 
J’ai déjà quitté mon île natale à plusieurs reprises dans le cadre de mes études. J’ai fait un court échange linguistique en Allemagne au collège. Puis, arrivé en école d’ingénieur, j’ai d’abord fait un semestre à Polytech Annecy-Chambéry, pour enfin avoir le plaisir de partir pour quatre mois en Malaisie dans le cadre d’un stage en entreprise. Cette fois-ci, j’ai décidé de quitter l’île pour une plus grande durée. L’entrée sur le marché du travail sur notre île n’étant pas des plus simples pour un jeune diplômé, je me suis tourné vers les offres à l’international. De plus, ayant goûté aux joies de la mobilité, j’avais envie de profiter de ma jeunesse et de ma liberté pour pouvoir voyager.
 
Quels objets de la Réunion avez-vous apportés dans vos valises ?
 
Dans mes valises j’ai toujours le kit de survie du ti yab des hauts : une paire de savates deux doigts, une boîte safran (curcuma) péi, un bocal piment maison et une bouteille de rhum arrangé aux plantes fait maison (très efficace contre les états grippaux). Ce kit de « première nécessité » me suit dans tous mes déplacements.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?
 
Voyager permet de réaliser des rêves que l’on aurait pu croire irréalisables ! Étant un passionné de mécanique automobile, j’ai notamment pu faire du vélo sur le circuit de F1 Yas Marina, ainsi que visiter le parc mondialement réputé Ferrari World lors d’une mission à Abu Dhabi et même assister à un grand prix de Formule 1 en Malaisie !


La mobilité est pour moi une chance exceptionnelle. C’est un excellent moyen pour développer son ouverture d’esprit, son autonomie et sa confiance en soi, étant « seul » à relever tous les défis dans un environnement inconnu. Outre le fait de découvrir de nouveaux paysages, d’autres cultures, de se faire des amis autour du monde, cela permet de se rendre compte de notre chance d’être des Réunionnais : être issu d’un caillou avec des paysages époustouflants, un parfait métissage, un mixage de cultures...

Quels sont les avantages de venir de la Réunion pour vous ?

Au vu de ce que j’ai pu vivre, le fait d’être Réunionnais a de solides avantages. Tout d’abord, étant européen il est très facile pour nous de bouger. Ensuite, un Réunionnais est logiquement ouvert en ce qui concerne les différences cultuelles et culturelles. Il est donc un peu plus facile pour nous de comprendre et d’intégrer les populations locales, surtout dans les pays de la zone Océan Indien où l’on retrouve beaucoup de similitudes par rapport à chez nous.
 
Quels sont vos projets ?
 
D’abord, continuer à mener à bien la mission qui m’a été confiée aux Seychelles, sans doute la prolonger d’une année supplémentaire pour me permettre de suivre quelques projets dans lesquels je suis impliqué. Pour la suite, je n’ai pas encore d’idée fixe, mais je souhaiterais changer de destination, toujours dans le bassin océan Indien. Enfin d’ici 5 à 10 ans, je souhaite retourner sur mon île, mais, si possible, toujours avec un lien avec l’extérieur. Bien entendu, tout ceci dépendra des opportunités qui se présenteront.
 
Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?
 
Énormément de choses ! La famille, les amis, les paysages, la musique locale, nout kréol réunionnais ek lambians et bien entendu la cuisine ! Carry poulet la kour, rougail saucisse, rougail morue, les bouchons, les samoussas, les américains en bord de plage… À tel point que je cuisine des plats de chez nous assez régulièrement, mais ce n’est pas vraiment la même chose : ce n’est pas les petits plats de maman !
 
Quelle est l’image de La Réunion là où vous vivez ?
 
La Réunion est généralement connue et appréciée par les Seychellois, vue comme une très belle île. Cependant, notre île est très souvent considérée comme inaccessible malgré la relative petite distance qui nous sépare. Cela est également valable dans l’autre sens…
 


 
Vous-même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?
 
Les Seychelles sont un archipel paradisiaque avec différentes îles ayant des caractéristiques atypiques. Je pense à La Digue notamment. Les paysages et les plages sont à couper le souffle. Mais c’est un pays limité par sa taille, beaucoup plus petit que La Réunion. En ce qui concerne les Seychellois, ils sont plutôt réservés vis-à-vis des étrangers aux premiers abords. Cependant, si l’on engage gentiment la conversation, ils sont très sympathiques, surtout s’ils apprennent que l’on est Réunionnais.
 
En tant que Réunionnais (e) qu’est-ce qui vous paraît le plus proche / le plus éloigné par rapport à notre île ?
 
Les Seychelles et La Réunion se ressemblent sur certains points. Toutes deux sont des espaces insulaires situés dans l’océan Indien. Elles possèdent une identité créole avec une mixité culturelle, le langage et la cuisine se rapprochent et elles partagent même des ancêtres communs. En effet, certains des premiers habitants des Seychelles étaient des colons issus de notre île. Ce sont donc nos cousins ! À chaque fois que je me présente, j’ai droit à la question « Seychellois ? » suivie d’un large sourire. La famille Morel est très présente aux Seychelles, tout comme les familles Lebon, Payet, Hoareau et j’en passe. Cependant, il y a beaucoup de différences. La Réunion est un département français. Les Seychelles sont un pays à part entière, qui plus est, d’influences anglophones. Cela se ressent dans leur façon de vivre et dans leur créole. En outre, ce pays est beaucoup plus tourné vers la mer et leurs relations internationales sont beaucoup plus développées.
 
Que pensez-vous du site reunionnaisdumonde.com ?
 
C’est un excellent site proposant pas mal d’éléments utiles : offres d’emplois/stages, informations diverses, portraits de Réunionnais expatriés… Très belle initiative, qui mérite amplement de continuer son bout de chemin.

Voir le profil de Denis Morel


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

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