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Djothi Ficot, responsable du pôle bus électriques à la RATP

Publié le 28 septembre 2022

Ingénieure CentraleSupélec, cette Bénédictine coordonne une équipe de 12 chefs de projets chargés du développement des bus électriques à Paris. Elle a une expérience concrète dans la préparation et l’accompagnement de la transition énergétique en Ile-de-France.

Djothi Ficot fait partie des 11 Réunionnais primés aux derniers Talents de l’Outre-mer


Pouvez-vous vous présenter ?

Djothi Ficot-Boulet, 35 ans, ingénieure CentraleSupelec, directrice des projets centre-bus électriques, RATP. Je suis originaire de Saint-Benoît, où mes parents étaient enseignants dans le secondaire. Ma famille maternelle vient de Saint-André et est originaire de la région de Madras, ce qui explique mon prénom indien.

Racontez-nous votre parcours.

J’ai quitté la Réunion après le bac faire mes études à Toulouse : deux années de classes préparatoires scientifiques au lycée Pierre de Fermat. Après les concours, j’ai intégré Supélec (depuis renommée CentraleSupélec) en région parisienne, l’école supérieure d’électricité. J’ai eu l’opportunité de faire ma dernière année et de décrocher le double diplôme Master of Sciences de l’University College de Londres, dont Gandhi et Chris Martin, le chanteur de Coldplay, sont des anciens élèves.

Le campus CentraleSupélec de Paris Saclay

J’ai démarré mon parcours professionnel chez Capgemini puis Albioma à Paris, avant de rejoindre la RATP comme cheffe de projet chargée du développement des bus électriques. Je pilote l’équipe des chef(fe)s de projet et assistants chef de projet qui convertissent les dépôts de bus RATP aux bus électriques. Tous les jours, nous contribuons à la mise en œuvre la transition énergétique en Ile-de-France. Après un séjour à Washington pour travailler sur le même sujet, malheureusement bousculé par la pandémie de Covid, je suis aujourd’hui revenue à Paris.

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

J’aime beaucoup Paris. C’est une belle ville, bien connectée, et j’habite dans un quartier qui a un esprit village. Les gens y sont très divers et j’espère que ça continuera : quelle chance de rencontrer tant de cultures en accompagnant ses enfants au square !

Test des autobus électriques Aptis fabriqués par Alstom. La RATP s’est fixé comme objectif de se doter d’un parc de bus 100% "propres" d’ici à 2025.

Quels sont vos projets ?

Mener à leur terme les projets de transition énergétique des centres-bus RATP vers les bus électriques. Aujourd’hui, je mets mes compétences et mon énergie au service de projets qui vont concrètement réduire la consommation de diesel dans les transports en commun. C’est important pour moi d’œuvrer pour que mes enfants et les générations après eux héritent d’une planète vivable.

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Bonne question ! Ne pas avoir besoin de conduire une voiture pour ma vie quotidienne serait un très bon point.


Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Je ne saurais mentionner tous les avantages de la mobilité et ceux d’avoir grandi à La Réunion. Ma perception du monde, vu depuis l’Océan Indien, m’a permise d’entrer en connexion sincère et immédiate avec des gens du monde entier : en prépa avec des élèves qui venaient de Tahiti (encore plus loin que moi !), à Londres avec des étudiants qui venaient du Zimbabwe et d’Australie, dans le cadre professionnel avec des Mauriciens, des Rwandais, des Indiens... Je pourrais en citer beaucoup d’autres : quand on fait l’expérience de partir de son île, on se rend compte qu’on partage énormément de choses avec des gens qui ont fait la même expérience que nous, quelque soit leur île ou leur pays lointain d’origine. On peut faire le choix de recréer un sentiment de communauté, où qu’on soit.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

L’océan indien... Regarder l’océan est une source de calme et de paix : il était là avant nous, il sera là après nous. Cela remet les choses en perspective. Mais le plus grand inconvénient de la distance pour moi, c’est d’être éloignée de mes parents. J’ai la chance d’avoir une famille très soudée et 17 ans après mon départ, il y a des moments où ils me manquent intensément. Je ne serais pas arrivée où j’en suis si je n’avais pas reçu autant d’amour et de force de ma famille.

Quel lien gardez-vous avec la Réunion ?

Je lis régulièrement la presse locale et j’ai toujours un flacon d’huile essentielle de géranium chez moi. En une inspiration, cette odeur peut me transporter chez mes parents et me donner de la force.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Un paradis tropical... Heureusement, les campagnes de publicité dans le métro et la médiatisation du Grand Raid ont mis en valeur les montagnes réunionnaises !


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