Dominique Dufour, Secrétaire Général d’Air Austral : 4 questions sur le VIE

Avez-vous régulièrement recours au dispositif VIE ? Quels en sont les avantages ?

Le plan de transformation mis en place fin 2017 pour la compagnie Air Madagascar nécessitait l’armement d’une structure de suivi solide, autonome tout en étant fortement liée à notre management, pour s’assurer de la bonne éxécution du Business Plan dans toutes ses composantes : programme, finances, exploitation, commercial, technologies de l’information, formation et gestion des RH, etc. Cette structure, pour des raisons pratiques, devait être implantée à Antananarivo, au plus près du cercle décisionnel d’Air Madagascar et il nous paru logique d’y affecter un, puis deux VIE.

Les avantages du VIE sont multiples : pour l’entreprise, de la souplesse, l’accès à une banque de données de CV de grande qualité et coût de la mobilité encadré dès le départ, moins élevé que pour l’expatriation de cadres confirmés de la société ; pour le VIE, l’accès à des responsabilités rapides, le sentiment d’apporter une vraie valeur ajoutée à la structure qui l’accueille et une expérience sans commune mesure avec ce qui constitue en général des premiers ou des seconds emplois.

Où avez-vous envoyé ces volontaires et pour quelles missions ?

Nos deux VIE travaillent à Madagascar, au sein d’un Project Management Office (PMO) déporté à Tananarive et hébergé par notre partenaire. Leurs missions consistent, avec des encadrants d’Air Madagascar mis à disposition, à coordonner des plans d’action ciblés de la transformation de la compagnie malgache, en animant des groupes de travail, en aidant les équipes à atteindre leurs objectifs, en reportant règulièrement aux deux directions générales et en proposant, si nécessaire, toutes les mesures correctives ou d’adaptation utiles pour y parvenir.

Comment se déroule le recrutement de vos VIE ?

Nous publions les fiches de poste sur le site de Business France et nous étudions tous les CV que nous recevons, avant pré-sélection, entretien d’une short list, puis recrutement. Les profils de poste sont très ciblés. Le diplôme entre bien sûr en ligne de compte, mais pas uniquement. Une première expérience dans la fonction recherchée est appréciée (en l’espèce, nous recherchions une personne rompue à la conduite de projets complexes et une autre ayant exercé dans des fonctions d’audit et/ou d’expertise comptable). La connaissance de notre secteur d’activité est appréciée, sans être discriminante, car nous savons former à notre métier. Bien sûr, la connaissance du pays, une certaine appétence pour la découverte d’autres cultures et l’expatriation sont un vrai plus.

Est-ce qu’une expérience (d’études ou professionnelle) hors de la Réunion vous paraît importante ?

C’est essentiel. Un parcours professionnel réussi se forge sur le travail bien sûr, mais, sans parler de la pratique de langues étrangères qui est devenue fondamentale, se confronter à d’autres modes de vie, de pensée, s’adapter à des habitudes professionnelles différentes, construit le caractère et nourrit l’empathie, tout se qui fait le substrat d’une belle carrière. Celui ou celle qui est né(e), vit ou a vécu à la Réunion a des prédispositions évidentes pour cela. Encore faut-il l’entretenir, pour ne pas dire en faire une force.

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