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Ekumen : les produits des outre-mer en circuit court

Publié le 7 octobre 2019

« Des producteurs respectueux de l’environnement et payés dignement. C’est mieux, non ? » Interview de Jean-Pascal Schaefer, créateur du site de vente en ligne www.ekumen.net .


Pouvez-vous vous présenter ?

Jean-Pascal Schaefer, diplômé de Kedge Marseille. J’ai notamment été à l’origine de l’initiative « 2005, La Réunion Ile Bio », travaillé sur le développement des croisières et du transbordement à Port Réunion, créé la société de loisirs VTT Télénavette, créé le SYPRAL*, dirigé BP Solar océan Indien. Ma mère Chantal est la fondatrice de l’Université pour Tous Sud Réunion, et vit à Saint-Pierre. Aujourd’hui installé à Marseille, je suis marié à une Réunionnaise et un de mes deux enfants est né à Saint-Paul !
* Syndicat des Professionnels de Loisirs de la Réunion, avec Gérard BREYSSE (Félix ULM) et Olivier NERY (Altitudes Australes)

Pourquoi proposer en ligne les produits de l’outremer en circuit court ?

Les outre-mer sont le lieu de création de produits qualitatifs et originaux. Or ils sont mal connus des consommateurs métropolitains, européens et internationaux, car peu visibles dans les magasins et sur Internet. Aujourd’hui, les consommateurs de produits de qualité ont envie d’un contact direct avec les producteurs, ils ne veulent plus passer par de grandes structures, avec de nombreux intermédiaires qui souvent exploitent les petites entreprises.

Les consommateurs veulent aussi être rassurés sur la qualité sociale et environnementale des produits. Sur le plan social, les conditions de production de certains produits bio en Espagne ou en Italie, sont souvent indécentes. Les petites mains qui les récoltent, souvent issues de filières d’immigration clandestines, vivent dans des baraquements non chauffés, sont extrêmement mal payés. Il en est de même avec certains produits dit équitables, dans lesquels les petits producteurs sont à peine mieux payés que pour des produits conventionnels. Quant aux règles environnementales, les normes et les conditions de contrôle laissent souvent à désirer dès que l’on sort de France.


Dans les outre-mer français, le cadre social et environnemental est de très bon niveau. Ce que veut favoriser Ekumen, ce sont des acteurs rémunérés dignement (85 % de la valeur des produits leur revient), et qui respectent les règles environnementales. C’est pourquoi on trouve notamment beaucoup de produits bio sur Ekumen.

Quel service apportez-vous aux producteurs ?

Du côté des producteurs, Ekumen les accompagne dans leur ouverture au commerce électronique, en vue de rendre plus visibles leurs produits, de valoriser leurs compétences, de simplifier le processus de commande et de livraison. Ils doivent rester centrés sur leurs productions, mais être suffisamment à l’aise avec les outils numériques pour être présents, visibles et actifs sur internet. Tous les vendeurs sur Ekumen doivent se conformer à la charte de qualité et de bonnes pratiques, qui insiste en particulier sur le respect des conditions sociales et environnementales. Avec un démarrage effectif au 1er semestre 2019, Ekumen comporte maintenant plus de 120 références produits, et plus de 20 producteurs engagés.


Quels produits trouve-t-on sur la plateforme ?

C’est l’épicerie fine qui forme le fer de lance de la qualité des outre-mer : thé blanc, curcuma-mère, vanille givrée, confitures péi… Mais le textile a aussi sa place : les shorts de bain avec le drapeau réunionnais ont connu un démarrage très remarqué !

Pouvez-vous revenir sur les origines de ce projet ?

C’est à la Réunion que tout a commencé pour des raisons historiques, et c’est pourquoi l’île est particulièrement bien représentée aujourd’hui. Cela remonte en particulier à un beau projet, que le fondateur d’Ekumen a eu le plaisir de mettre en place en 1997-1998, avec des amis de la Jeune Chambre Economique de La Réunion**, l’initiative « 2005, La Réunion Ile Bio ». L’objectif était de contribuer au développement économique de l’île, avec un projet permettant des créations massives d’emplois, tant dans l’agriculture que dans les industries de l’environnement et dans les services (production d’énergies renouvelables, tourisme vert…).
** Le groupe projet était constitué d’Hervé Charlanes, Jean-François Dolphin, Sophie Elizéon, Frédérique Lebon et Jean-Pascal Schaefer.


L’initiative a rencontré le succès, avec une soirée diffusée en direct sur Outre-mer la 1ère, avec la remise de récompenses des plus beaux projets environnementaux. Et c’est pour ce projet que Gilbert Pounia a écrit sa chanson « Karambol » dans son album « 4 ti mo ». Ce projet a été le précurseur du programme Gerri (Grenelle Environnement Reunion Island), du programme Réunion Ile Verte 2030… Plus de 20 ans après, le constat est que l’île, si elle n’est pas encore bio, a fait un joli chemin, et que les choses s’accélèrent !

Ekumen, ça a commencé comment ?

Au début, c’est une simple douleur aux genoux, qui m’a donné l’idée d’Ekumen. Après une visite chez le rhumatologue et un diagnostic d’arthrose niveau IV, stade ultime, il est apparu qu’il y avait deux possibilités :
la première, accepter des injections régulières d’acide hyaluronique, tout sachant que ça pourra apaiser la douleur, sans rien régler.
la seconde, prendre une demi-cuiller à café de curcuma-mère de La Réunion dans un verre d’eau tous les matins.

C’était il y a plus de quatre ans. Le curcuma-mère a fait ses preuves, les genoux vont mieux. Voici le genre de produits d’outre-mer de qualité, respectant les normes de l’Union Européenne à l’origine d’Ekumen.


Ekumen, est-ce accessible à tous ?

A l’origine, il s’agissait surtout de permettre aux personnes situées en métropole de se procurer les produits de l’outre-mer. Mais il est très vite apparu que les Réunionnais eux-mêmes souhaitaient se procurer les produits de leur propre île. Quand on habite à Saint-Denis, il n’est pas toujours évident de se rendre à La Plaine des Grègues pour acheter du curcuma ou à Saint-Philippe pour acheter de la vanille ! Des Antillais aussi ont montré un intérêt pour les produits. Et maintenant, des demandes apparaissent de toute la sphère francophone, Suisse, Belgique. Ekumen va donc devoir s’adapter.

Ekumen, d’où vient ce nom bizarre ?

Communiquer instantanément d’un bout à l’autre de l’univers, en s’affranchissant de la vitesse de la lumière, est-ce possible ? L’ansible, dispositif de transmission instantanée de l’information, permet cette performance au sein de l’Ekumen, cette civilisation interplanétaire décrite par Ursula Le Guin, l’une des plus brillantes auteures de science-fiction.


Aujourd’hui, internet nous permet d’accéder directement aux productions de toute la planète avec une simplicité inégalée dans l’histoire humaine. Ekumen n’a pas encore inventé l’ansible, mais y réfléchit… Ecoumène est également un mot de la langue française, d’origine grecque, qui désigne l’ensemble des terres occupées par l’Homme.

Un appel à lancer ?

Informez Ekumen des petits miracles que vous avez déniché ! Si vous avez connaissance de produits formidables, de producteurs hors normes, Ekumen accueillera avec plaisir et intérêt toutes vos suggestions. Et s’ils correspondent aux critères de la plateforme, ils pourront figurer dans Ekumen, la Marketplace des produits de l’outre-mer, le circuit court des longues distances !

A découvrir sur www.ekumen.net et sur les réseaux sociaux :
Instagram : @ekumen_outremer / LinkedIn : Ekumen / www.facebook.com/ekumen.outremer


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