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Eléonore de Wailly, étudiante à l’école nationale supérieure d’art de Limoges

Publié le 10 juin 2006

A 19 ans, après un Bac à Evariste de Parny, Eléonore a fait le choix de partir pour assouvir sa passion pour l’art. A l’ENSA de Limoges, elle étudie la poterie, la céramique et d’autres matières artistiques. Cette formation de trois ans en art/design lui donne la possibilité de voyager pour des stages en Europe et bientôt en Amérique du Sud. En attendant, Eléonore enchaîne les boulots de serveuse, baby sitter et anime des ateliers pour enfants.

Eléonore de Wailly

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis née au Port et j’ai toujours vécu dans la même case, à Saint Gilles les Bains. J’ai eu la chance de connaître Boucan, Roche Noire et les Cormorans avant que ça ne devienne "Zoreil land" ! Mes deux soeurs, mon frère et moi n’avons jamais manqué de rien. En septembre 2005, j’ai quitté la Réunion pour Limoges (capitale de la céramique-porcelaine !). J’aime m’occuper d’enfants - à travers des ateliers artistiques - et voyager".

Pourquoi avez-vous quitté l’île ?

"Pour les études et aussi la soif de découvrir le globe, à par commencer l’Europe. A partir de la métropole, voyager coûte moins cher ! Et puis ça fait du bien de quitter les "la di la fé" et le cocon familial".

Comment s’est passée votre arrivée à Limoges ?

"Ça a été le commencement d’une nouvelle vie : quitter ses dalons, sa maison, ses habitudes, son créole. Et puis admission à l’école d’art de Limoges, installation dans MON appartement, tout un cercle d’amis à reconstruire... Ca s’est bien passé au début grâce à l’excitation et la nouveauté d’être autonome. Mais au bout de six mois, j’ai commencé à me lasser de la neige, des coutumes, de la mentalité, etc. Les questions se posent : "mais qu’est ce que je fais ici ? Les gens que je fréquente sont-ils de véritables amis ? Quel sale temps ! La plongée me manque, les bouchons, les samoussa, les goyaviers, tout !". Et hop c’est le coup de blues, pas longtemps heureusement, je suis plutôt optimiste".

Quels sont vos projets ?

"Je compte rester encore deux ans à Limoges afin d’obtenir le DNAP d’art/design. Pour l’instant je pars à l’étranger pour les stages. Je projette le reste de mes études ailleurs, en Espagne ou peut être en Amérique Latine".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Une curiosité, celle d’en apprendre plus sur mon île natale, son passé. Au plan humain et relationnel, j’ai aussi appris beaucoup. Enfin je travaille dans le domaine artistique, et cette rupture avec mes repères m’a beaucoup aidé dans mes travaux. Elle a souvent été la source de mon inspiration".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Le climat, les paysages, la mer et les sports aquatique, la nourriture, mes dalons, Mafate, l’esprit, le créole et ma CAZ ! J’utilise beaucoup mon imagination pour me ramener là-bas par moments, quand ça me manque trop".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Un coin de paradis", "un nid à moustiques meurtriers", "une île sauvage", "là où les chiens sont utilisés pour appâter les requins"...

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Ca m’a fait rire car j’ai retrouvé sur ce site des témoignages de gens que j’ai connus. C’est une bonne démarche et je viens souvent pour m’informer de ce qui se passe, la Réunion y bouge !"

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