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Emilie Bègue : la Nouvelle-Zélande pour horizon

Publié le 21 décembre 2016

« J’ai 32 ans et je vis à Christchurch. Mariée et mère de deux enfants, je suis chargée des relations clients pour une entreprise néo-zélandaise. »


Racontez-nous votre parcours.

J’ai grandi à la Source / Bellepierre, dans la même maison jusqu’à mes 18 ans. Dès que j’ai obtenu mon bac, j’ai pris mon envol vers la Métropole pour faire mes études. J’ai toujours eu une certaine curiosité pour les langues, essayé de comprendre des langages qui ne sont pas les miens, répété les consonances qui ne font pas partie de ma langue maternelle... C’est cette passion pour les langues qui m’a amené à étudier dans une filière qui déboucherait sur un travail où je voyagerai. Je me suis donc lancée dans une école de commerce. Grâce à mes études, j’ai fait des stages à l’étranger et j’ai vécu à Portsmouth, en Angleterre et à Barcelone, en Espagne…

C’est une destination qui vous a marqué...

La toute première fois que j’ai posé mes bagages à Barcelone, j’étais fascinée par cette ville si grande, si cosmopolite, avec autant de gens, de couleurs et de vie (et le soleil, la montagne et la mer à proximité comme dan nout ti péi !). Je ne savais pas où j’allais dormir le soir-même et pour rajouter à la difficulté, c’était le week-end de Pâques ! Les Espagnols sont très croyants et ne ratent pas un jour férié... Du coup tout était fermé, pas un endroit ouvert pour s’acheter à manger, la ville était comme endormie ! Par chance je suis allée visiter un colocation où la jeune fille m’a reçu avec une "mona de chocolate" (gâteau fait tout particulièrement à l’occasion de Pâques). Miam !

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

De fil en aiguille, mon mari et moi avons posé notre cœur et nos bagages en Nouvelle-Zélande, notre pays d’adoption. Aujourd’hui je suis chargée des relations clients et entreprises pour une société locale qui s’appelle Kathmandu. C’est une super entreprise qui vend de très bons équipements pour le sport et la vie en extérieur. J’adore là où je vis. Je trouve les gens ouverts, aimables, curieux d’en apprendre plus sur ce qu’ils ne savent pas, très respectueux de leur environnement et de leur patrimoine (pour les Maoris). Les paysages sont magnifiques et donnent envie de passer du temps dans la nature. On s’y sent en sécurité aussi. Les villes ne sont pas trop grandes et étouffantes. Il y a aussi un petit côté vie à l’ancienne de par le fait qu’on vit sur une île qui est loin de tout… un peu comme à la Réunion quoi !


Quels sont vos projets ?

Nous pensons rester vivre en Nouvelle-Zélande où la vie est belle et douce. Le paysage, la faune et la flore me rappellent beaucoup la Réunion (surtout les hauts) mais l’île du sud est peu peuplée et la qualité de vie y est très agréable. C’est un endroit extra pour élever ses enfants et on s’amuse beaucoup ici quand on a 5 et 2 ans apparemment ! Les « Kiwis » sont des gens gentils et agréables à vivre dans l’ensemble. Nous avons beaucoup à apprendre de comment ils prennent soin de leur beau pays. Cela ne nous empêchera pas de continuer à voyager et explorer de nouveaux horizons. De temps en temps rentrer à la Réunion aussi bien sur !

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Curcuma, vanille, massalé, un djembe, un ti kayamb’… la liste est longue, tout en sachant qu’on peut refaire le plein en rentrant en vacances ou quand la famille vient nous visiter !

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?  

Les gens ne connaissent pas beaucoup mais sont toujours intéressés de ce que je leur raconte. Généralement ils se ruent sur Google et les images parlent d’elles même ! En début d’année, j’ai fait un petit mail récapitulatif sur la Réunion pour mes collègues les plus proches car beaucoup d’entre eux continuaient à penser que je venais de "pas très loin de Paris". Quel choc des cultures quand je leur ai parlé du volcan, du Dipawali, du jour de l’an chinois, l’appel de la mosquée en ville de Saint Denis, les plages, la nourriture... Je pense que ça les a fait rêver !


Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

L’expérience de la mobilité m’aide à garder un esprit ouvert, me permet d’être plus tolérante et de comprendre le point de vue de l’autre selon sa culture, comment il ou elle a grandi. J’ai eu la chance de vivre plein de belles aventures au fil de mes voyages, des anecdotes que je n’oublierai jamais et qui m’ont ouvert le cœur un peu plus grand à chaque fois.

Quels ont-été les avantages / inconvénients de venir de la Réunion ?

Ce que j’ai ressenti comme inconvénient pendant mes études en Métropole, c’est l’ignorance des gens vis-a-vis de ces insulaires qui se disent Français mais qui vivent si loin. Souvent, on ne savait pas où se trouve la Réunion, pourquoi je n’étais pas noire ? (a koz ? ti kalkil tout’ de moun lé noir dont ?), si la Réunion était pourvue de modernité, etc. Du coup c’est une bonne opportunité d’entamer la conversation et de faire connaître notre jolie île aux quatre coins du monde. 

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Ma famille, mes amis, le mode de vie sous le soleil qui est beaucoup plus joyeux et relax, l’ambians’ kréol ! Pour être très honnête, je ne suis pas les nouvelles du pays régulièrement, mais j’espère que la Réunion continuera à se développer en alliant modernité et respect de notre environnement. Ça me fait aussi toujours un petit pincement au cœur quand je rentre sur l’île et que certains Réunionnais ne me reconnaissent pas comme l’une des leurs… C’est normal, ça fait 14 ans maintenant que je suis partie. J’ai en moi un petit peu de chaque culture que j’ai côtoyé, de même pour mon mari et mes enfants. 

LE JOURNAL NOUVELLE-ZELANDE (15 inscrits)

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