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Emilie Chuet, consultante communication pour le Grand Paris

Publié le 19 mai 2020

Cette jeune Saint-Pierroise diplômée de l’ISCOM Lyon poursuit sa carrière et travaille actuellement pour le nouveau réseau de métro en construction autour de Paris*. Portrait.


Pouvez-vous vous présenter ?

Emilie Chuet, 32 ans cette année. J’ai grandi à la Ravine des Cabris où mes parents vivent toujours. J’ai un Master 2 en Communication des entreprises et je travaille actuellement pour le nouveau réseau de métro en construction autour de Paris. J’occupe un poste de consultante auprès de la maîtrise d’ouvrage chargée de mener à bien ce projet.

Quel a été votre parcours de "mobilité" ?

Comme beaucoup de jeunes réunionnais, j’ai quitté l’île après avoir obtenu mon BAC, c’était en août 2006. Je voulais poursuivre mes études et intégrer une école de communication. Direction Lyon où j’ai vécu pendant six ans. C’est une ville très agréable : urbaine et riche en activités, grande mais à taille humaine… J’ai fait la plus grande partie de mes études à l’ISCOM Lyon. J’y ai beaucoup appris et j’ai pu effectuer cinq stages au total. Le dernier m’a conduite en Inde où j’ai vécu pendant six mois, une expérience inoubliable. Puis, en 2012, j’ai emménagé à Paris pour entrer véritablement dans la vie professionnelle.

En Inde

Comment s’est passée votre arrivée à Paris ? Votre entrée dans le monde du travail ?

A Paris, le marché du travail est difficile, un peu comme celui du logement. Il y a beaucoup d’offres mais les candidats sont aussi très nombreux. Ça demande de l’énergie, de l’endurance et un peu d’abnégation aussi je crois. De mon expérience, c’est également un environnement riche en opportunités, à condition d’être à l’écoute et d’oser se lancer. J’ai trouvé mon premier poste en alternance. En suivant mon intérêt pour le développement durable et la RSE, j’ai rejoint la SNCF. J’ai découvert une entreprise complexe qui fait face à de nombreux défis et pendant quatre ans, j’ai pu accompagner des projets très différents. C’était riche et formateur. J’ai aussi fait de belles rencontres, professionnelles et personnelles.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Je fais partie des équipes qui oeuvrent à la réalisation d’un énorme projet d’infrastructure, l’un des plus importants de ce siècle dit-on. Il s’agit de construire quatre nouvelles lignes de métro autour de la capitale parisienne. Elles vont permettre à de nombreux quartiers franciliens de se réinventer. C’est un projet stimulant qui m’amène à développer de nouvelles compétences.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

J’ai fait le choix d’aller vivre en métropole pour me former bien-sûr mais aussi pour découvrir la personne que je pouvais devenir. Bouger m’a permis de m’ouvrir, de diversifier les expériences, de développer mon autonomie et mes capacités de résilience.

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Je pourrai tenter l’aventure pour accompagner un beau projet, utile et ambitieux en matière de développement durable. Tout dépendra des opportunités.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je sais que le chômage est toujours aussi inquiétant. À côté de ça, d’une année à l’autre, j’ai pu voir évoluer l’île. C’est flagrant : les infrastructures, les commerces et les services se sont énormément développés. Je regrette juste que l’offre de transports publics ne soit pas plus étoffée et que tout soit toujours autant tourné vers la voiture individuelle. Je sais qu’il existe des projets de développement de mode plus doux ; j’espère qu’ils se concrétiseront. Evidemment, le tourisme reste le secteur économique le plus vivant. Beaucoup d’étapes ont été franchies ces dernières années (classement au Patrimoine mondial de l’Unesco, développement de l’offre aérienne, consolidation d’une identité forte pour la destination Réunion et investissement dans de belles campagnes de communication, etc.) et ça se sent !

Chantier du Grand Paris

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

La distance est difficile à gérer. Heureusement qu’il existe des aides pour rentrer à la Réunion une fois par an quand on est étudiant(e), c’est nécessaire… Dans l’ensemble, l’adaptation s’est bien déroulée pour moi. Je mesure ma chance car je sais que ça n’est pas toujours simple. J’étais bien entourée, mes parents m’ont soutenue. J’étais déjà bien acculturée à la vie métropolitaine et j’avais de la famille sur place.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Je ne me souviens pas très bien de ma première valise ; je crois qu’elle était surtout trop petite pour tout ce que j’avais envie d’emmener avec moi. Aujourd’hui, je ne quitte plus la Réunion sans plusieurs tablettes de chocolat Mascarin.

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

En premier lieu, les gens…10 000 km de terres et d’océan ça n’est pas rien et vivre aussi loin d’une partie des siens n’est pas simple. Il faut réussir à trouver son équilibre. Pour le reste, les pique-nique créoles me manquent, les letchis qu’on cueille directement sur le pied du jardin, l’actualité des autres religions, les randonnées…

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

La Réunion est une destination bien ancrée dans l’imaginaire des Parisiens. Toutes les personnes que je rencontre en disent énormément de bien. Depuis quelques années, j’entends moins parler d’une île « carte postale » et beaucoup plus de la diversité des paysages et de la beauté des cirques. L’image se précise et on s’éloigne des clichés exotiques.


* Présentation du Grand Paris Express

200 km de lignes automatiques, soit autant que le métro actuel, et 68 gares : le Grand Paris Express est le plus grand projet urbain en Europe ! Bien plus qu’un réseau de transport, il ouvre de nouveaux horizons et offre de nombreuses opportunités. Avec lui, la métropole devient plus grande et plus unie. 
 
Les quatre nouvelles lignes du Grand Paris Express (15, 16, 17 et 18), ainsi que la ligne 14 prolongée au nord et au sud, seront connectées au réseau de transport existant. Essentiellement souterrain, le nouveau métro traversera les territoires du Grand Paris pour les relier entre eux et à la capitale. Grâce à lui, il sera plus simple de se rendre d’un point à l’autre de l’Île-de-France sans passer par Paris, mais aussi de rejoindre plus rapidement le cœur de la capitale depuis sa périphérie. Nouvelle alternative à la voiture, le Grand Paris Express réduira la pollution, les embouteillages et contribuera à créer une métropole plus respectueuse de l’environnement.

Texte et photos : www.facebook.com/GrandParisExpress



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