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Florence Exiga : son roman sur la Génération Y

Publié le 21 février 2022

Le parcours initiatique d’une jeune fille dans un Paris moderne et déroutant : c’est le sujet de "Dans l’ombre" (300 pages chez Kiwi Romans), premier livre de Florence Exiga paru en librairie en février 2022. La jeune diplômée en Affaires Publiques et Lobbying qui a quitté l’île après une Licence d’Histoire à l’Université de La Réunion y décrit les doutes professionnels et amoureux de sa génération. Portrait.


Pouvez-vous vous présenter ?

Florence Exiga, 31 ans. Je suis née à Saint-Denis d’un père métropolitain et d’une mère réunionnaise, mais j’ai passé mon enfance dans le Sud de la France (mon père est Toulonnais), à Callian, un petit village situé dans l’arrière-pays varois. Je suis revenue sur l’île à l’adolescence. Après deux ans de Prépa au Lycée Leconte de Lisle (Hypokhâgne, Khâgne) et une Licence d’Histoire à l’Université de La Réunion, j’ai quitté la Réunion dans le cadre de mes études pour suivre un Master 1 Histoire contemporaine à Panthéon/Sorbonne, un Master 2 Affaires Européennes à l’IEP de Strasbourg, et un Master 2 Affaires Publiques et Lobbying à Paris Dauphine.

Qu’avez-vous fait ensuite ?

J’ai été consultante en Communication d’influence, chargée d’Affaires publiques et européennes, consultante en Affaires publiques, collaboratrice parlementaire du député réunionnais David Lorion. Aujourd’hui, j’exerce à Paris en tant que rédactrice indépendante et consultante en stratégie d’influence.


Parlez-nous de "Dans l’ombre", votre premier roman.

Mon roman est sorti le 9 février 2022 en librairie, dans les Fnac et les espaces culturels Leclerc en France métropolitaine. Je suis actuellement en train de faire tout mon possible pour qu’il soit commercialisé sur l’île. La Fnac Réunion, les espaces culturels Leclerc Réunion ainsi que plusieurs librairies de référence (Autrement, Gérard...) m’ont confirmé qu’ils avaient passé commande. On peut aussi bien sûr le commander en ligne !

Quel est le sujet de ce livre ?

C’est un roman initiatique qui nous plonge dans la noirceur pour mieux révéler la lumière au bout du tunnel. Son héroïne, Atlanta, est faite pour réussir. Depuis qu’elle est toute petite, on n’a cessé de le lui répéter. A 24 ans, lorsqu’elle fait face à sa première déception professionnelle, elle est donc anéantie : elle n’était pas programmée pour échouer. Comme pour revendiquer son droit à l’erreur, Atlanta enchaîne alors les expériences professionnelles ratées et les histoires d’amour désastreuses. A travers ses nouvelles rencontres, Atlanta cherche des croyances et des idéaux auxquels se rattacher…

Où avez-vous trouvé votre inspiration ?

Disons que "Dans l’ombre" s’inspire un peu de ma vie et de celle de mes amis. C’est en quelque sorte un portrait de la génération Y, diplômée mais qui a du mal à trouver un travail, leurs aspirations étant en décalage avec la réalité. Dans mon cas, je ne serais pas arrivée là où je suis si je ne m’étais pas perdue d’abord ! Se perdre pour mieux se retrouver, tel a longtemps été mon credo. Aujourd’hui, il est autre : « Rien n’est impossible à celui qui croit. »


A-t-il été difficile d’être publiée ?

J’ai toujours aimé écrire mais je suis surtout une grande lectrice. Je m’intéresse à l’histoire, la philosophie, les enjeux de société. J’ai pris une année pour écrire mon roman, que j’ai d’abord auto-édité, mais c’était compliqué. Alors j’ai envoyé mon livre à des éditeurs. Kiwi romans, une jeune maison parisienne qui recherche de nouveaux auteurs, a été intéressée.

Parlez-nous de votre vie à Paris.

J’ai toujours adoré Paris. C’est une ville certes stressante mais qui me stimule. Il y a plusieurs villes, plusieurs ambiances, plusieurs époques dans Paris. La culture y est omniprésente. La vie littéraire y foisonne. Les rencontres sont quotidiennes. On n’a pas le temps de s’ennuyer. C’est aussi pourquoi il est nécessaire de s’en évader parfois. Mais Paris est magique. Je crois que je suis amoureuse de cette ville, de ses cafés, de ses terrasses. Comme dirait Aragon : « La vie, voyez-vous, c’est de changer de café. » Pour moi, c’est ma vie parisienne. Et cela me convient très bien pour le moment. Je songe déjà à l’écriture d’un deuxième roman. Et puis, je m’intéresse de plus en plus à l’écriture scénaristique. J’adorerais pouvoir écrire pour la télévision et le cinéma. Pour le théâtre également.


Quel lien gardez-vous avec la Réunion ?

Le fait d’être originaire de la Réunion n’est jamais passé inaperçu chez mes amis, professeurs et collègues métropolitains (et plus spécifiquement parisiens). Cela m’a toujours amusée de voir à quel point La Réunion véhiculait toujours cette image de contrée lointaine et exotique, objet de tous les fantasmes et de tous les mystères.

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Tous les jours ! J’ai beaucoup d’amis réunionnais à Paris. Et surtout, j’ai la chance d’avoir ma meilleure amie à Paris qui est aussi réunionnaise. Elle s’appelle Manuela Rivière, c’est une musicienne et chanteuse extraordinaire qui a notamment collaboré avec Caravan Palace, un groupe d’électro-swing français, sur le titre April. Je vous conseille d’ailleurs vivement de l’écouter ! On s’écrit, on se soutient, on s’inspire mutuellement tous les jours. C’est un peu mon âme jumelle.

Avec mon "âme jumelle" Manuela Rivière

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Une opportunité professionnelle solide. Une vie de famille. Un engagement politique. En attendant, on peut retrouver dans ma bibliothèque des livres sur l’histoire de la Réunion, des recueils de poésie réunionnaise ainsi que des ouvrages de recettes. Et dans ma cuisine, diverses épices comme du safran ou encore de la vanille. D’ailleurs, ça me fait penser qu’en tant que grande amatrice de café, je n’ai jamais goûté au Bourbon Pointu pourtant si réputé à la Réunion et dans le monde ! Promis, la prochaine fois que je retourne sur l’île, j’en ramènerai dans mes valises !

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

Sa cuisine ! Il m’est tout simplement impossible de résister à ses bonbons piments, ses samoussas, ses pains-bouchons gratinés, ses rougails citron, bringelle, mangue… Ne parlons même pas de ses carrys ! Carry d’espadon, langoustes… Stop. Je vais m’arrêter là. Rien que d’y penser, j’en ai déjà l’eau à la bouche.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

La Réunion est souvent considérée comme la plus dynamique des îles d’outremer. En réalité, son économie demeure fragile car fortement dépendante des finances publiques et des fonds européens. Je pense que l’île devrait s’ouvrir davantage sur le monde, et pas seulement vers la métropole et l’Europe ; nouer des partenariats plus ambitieux avec les îles sœurs, l’Australie, l’Afrique du Sud et l’Asie du Sud-Est.

Côté chômage, la situation est dramatique. En 2019, le taux de chômage des jeunes réunionnais avoisinait les 40% contre moins de 20% en France métropolitaine. Il faudrait, selon moi, encourager un peu plus l’esprit entrepreneurial chez les jeunes Réunionnais, les aider à créer leur propre emploi et puis leur donner envie de développer une vie culturelle, voire littéraire foisonnante sur l’île.

Un autre point noir de la Réunion : son trafic routier… il y aura bientôt plus de voitures que d’habitants sur l’île ! Je plaisante mais il faudrait, je pense, encourager la population réunionnaise à se déplacer autrement qu’en voiture : à vélo, en bus, en covoiturage... Développer une offre de transports alternatifs à La Réunion me paraît aujourd’hui aussi indispensable que vital.


Commander en ligne : www.decitre.fr/livres/dans-l-ombre-9782492534171.html
+ d’infos : www.facebook.com/floexiga / www.instagram.com/florence.exiga

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