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François Zilmia, ingénieur chez Motorola à Denver, Colorado, USA

Publié le 12 juin 2006

Après un Bac C au lycée Leconte-de-Lisle, François quitte la Réunion pour poursuivre des études scientifiques. C’est le début d’un long périple qui le conduira successivement à Lille, Marseille, Paris, Bruxelles, Montréal et Boulder dans le Colorado. A 35 ans, François parcourt aujourd’hui les Etats-Unis de long en large pour le compte de son employeur, le géant des télécommunications Motorola. Il nous raconte ici son parcours hors du commun.

François Zilmia
"J’ai grandi au milieu des bidonvilles dans un quartier pauvre de Sainte-Clotilde. J’aurais été le dernier à prévoir que j’allais un jour faire une carrière dans le "high-tech" aux Etats-Unis".

Racontez-nous votre parcours.

"Je viens d’une famille nombreuse très modeste de Sainte-Clotilde. J’ai grandi dans la ruelle "papangue", que peu de monde connaît. A 19 ans, le Bac en poche, j’avais le choix de faire une Math’ Sup dans un lycée d’Aix-en-Provence ou préparer un Deug en Mathématiques a Lille. J’ai choisi le « plat pays », pour la bonne réputation de ses universités et l’accueil chaleureux de ses habitants. J’ai pu faire un DESS à Marseille par la suite, donc j’ai connu la douce Provence également".

Quel est votre cursus ?

"Mon cursus est le suivant : Deug de Mathématiques et Maîtrise en Sciences et Techniques à l’université de Lille 1, diplôme d’Etudes Supérieures Spécialisées en ingénierie informatique et communications à l’université d’Aix en Provence, Mastère Européen en réseaux et télécommunications à l’Ecole Supérieure d’Ingénieur ESIEE (EUROMASTER France Telecom Paris)".

Vous arrivez sur le marché du travail armé de quelques précieux sésames...

"A la sortie de mon Mastère Européen en 1998, j’occupe mon premier poste comme Ingénieur d’études & développement dans la multinationale française Alcatel, basée à Vélizy dans les Yvelines. Un an plus tard je vais vivre et travailler à Bruxelles pour la compagnie Schlumberger-Sema. Apres ces deux années professionnelles en Europe, je décide de m’installer à Montréal, dans la Belle Province nord américaine. Je travaille au début comme consultant informatique pour le moteur de recherche québécois mamma.com (aujourd’hui coté au Nasdaq), avant d’être embauché dans la multinationale américaine Motorola comme "Ingénieur concepteur de logiciel". Je m’adapte assez rapidement au mode de vie québécois. Je découvre les milles facettes de la plus européenne des villes américaines".

Et ensuite ?

"Apres trois années dans leur filière canadienne, Motorola me propose une expatriation à Phoenix en Arizona. C’est une ville qui attire de nombreux retraités, qui viennent profiter du climat qui va d’agréablement chaud en hiver jusqu’à torride en été, où les températures dépassent souvent 45°C. J’habite depuis 2005 dans la banlieue de Denver au Colorado. Le Colorado est situé dans la partie sud-ouest des États-Unis, avec des paysages spectaculaires et quelques-unes des meilleures stations de sports d’hiver des Etats-Unis comme Veil ou Aspen. C’est un endroit idéal pour faire l’expérience du "Wild West", l’ouest sauvage".

Parlez-nous de votre vie là-bas.

"Je vis depuis plus de six ans en Amérique du Nord et je suis installé depuis trois ans aux Etats-Unis. Comme Phoenix, Denver est une métropole tentaculaire qui s’étire sur une centaine de kilomètres au pied des Montagnes Rocheuses. La ville se trouve à une altitude de plus de 5,000 pieds (1 525 m) au-dessus du niveau de mer. C’est la ville ayant la meilleure qualité de l’air aux Etats-Unis et bénéficiant plus de 300 jours d’ensoleillement par an. Aussi bien que la Réunion !"

François Zilmia
François vient d’acquérir une townhouse (maison de banlieue) prés de Boulder et compte s’installer durablement dans Colorado.

Et côté travail ?

"J’occupe actuellement le poste de "Field Engineer" dans la multinationale américaine Motorola. Je travaille dans les systèmes de communication de la police, des forces de sécurité et des urgences (911). Je passe beaucoup de temps à voyager à travers tous les Etats-Unis. Je dois faire preuve d’une grande flexibilité et répondre à de nouveaux défis sans cesse. J’aime participer à tous les challenges qu’on me propose. Je dois déployer dans les prochaines semaines le nouveau système radio mobile de la police de Detroit et ensuite travailler avec la ville de Las-Vegas sur leur système de sécurité et leur base de données. Le mois dernier, j’étais en Floride pour tester le dispositif de communication de la police de Miami. La routine n’existe pas dans ce domaine et c’est aussi très enrichissant sur le plan humain".

Quels sont vos projets ?

"Pour le moment j’aimerais profiter le plus possible de cette expérience américaine, tant sur le plan professionnel que sur le plan humain. Tous mes voyages m’ont permis de connaître différentes cultures. J’ai réalisé que le monde est un tout petit village, malgré ses diversités".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Tout est resté bien gravé à l’intérieur lorsque je suis parti à l’âge de 19 ans. Quand j’ai la possibilité de retourner à Montréal, je n’hésite pas, pour retrouver l’ambiance de la Réunion, à aller au « piton de la Fournaise », le seul restaurant réunionnais en Amérique du nord. Sinon, j’ai assez peu de contacts avec des Réunionnais. J’ai accepté cette condition lorsque je suis parti à l’autre bout du monde. Les gens que je rencontre sont tous des « réunionnais », c’est-à-dire des êtres humains. Par la force des choses, je suis devenu un citoyen planétaire avec des racines réunionnaises".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"L’actualité sur le Chikungunia m’a beaucoup touché. On a l’impression que la Réunion a été oubliée et que soudain on en a reparlé avec des gros titre. On dit souvent que l’île n’a aucune ressource à part la canne à sucre, mais on oublie que sa vraie richesse, ce sont ses habitants. Pour développer la Réunion de façon significative, il faut miser sur des actions à long terme".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Le fait de venir de la Réunion a été un atout sur le plan humain. Cela m’a permis de m’adapter facilement dans des milieux culturels différents. La Réunion m’a permis de développer, grâce à son environnement métissé, un certain sens de l’éthique et le respect mutuel de l’autre".

François Zilmia

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Les Américains ne sont pas spécialement doués en géographie mais ils aiment le sensationnel. Je dois leur expliquer que je viens d’une île située au sud des Seychelles et qui ressemble beaucoup à Hawaï, sans les gratte-ciels d’Honolulu. Ils adorent cette manière d’expliquer les choses par rapport à leurs points de repère".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Nous vivons maintenant dans un village planétaire. Les jeunes Réunionnais ne doivent pas hésiter partir à l’étranger pour étudier ou s’expatrier professionnellement. Je pense notamment à des pays comme l’Australie ou l’Afrique du Sud, qui ont l’avantage d’être proches de la Réunion. Pour moi c’était la Belgique, le Canada puis les Etats-Unis. Je souhaite à beaucoup de Réunionnais les mêmes expériences, c’est épanouissant sur le plan personnel et professionnel. Je serais ravi de donner des conseils à ceux qui souhaitent partir à l’étranger et notamment en Amérique du Nord. Vous pouvez directement m’écrire sur mon E-mail : [email protected]".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Grâce à ce site, j’ai pu découvrir les expériences d’autres Réunionnais et Réunionnaises expatriés. Ce site est extraordinaire. Je me réjouis de voir que nous sommes de plus en plus nombreux".

Le blog de François.

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