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Françoise Lebeau, attachée de recherche clinique au service Neurologie du CHU de Limoges

Publié le 18 mars 2007

Après un bac S au lycée Bouvet de St Benoît et une Licence de Biologie à l’Université de La Réunion, Françoise poursuit ses études jusqu’au DESS en métropole. Au terme d’un cursus exemplaire, cette Bénédictine issue d’une famille nombreuse passe pendant deux ans par un emploi jeune au CHU de Limoges, avant de se voir proposer un poste d’Attachée de Recherche Clinique. A 29 ans, elle souhaite aujourd’hui fonder une famille avec son copain dans le Limousin.

Françoise Lebeau

Racontez-nous votre parcours.

"Je viens de St Benoît, d’une famille nombreuse (six enfants) et très modeste. J’ai quitté l’île pour poursuivre mes études après la licence, heureusement avec mon copain ! J’ai passé une Maîtrise de Biologie à l’Université de Limoges et un DESS de Biologie à l’Université de Créteil".

Comment s’est passé votre arrivée en métropole ?

"Mon copain est arrivé 10 jours avant moi. Donc, ça a été plus difficile pour lui que pour moi. C’est lui qui m’a accueillie. En 10 jours, il avait eu le temps de se repérer un peu, mais pour tous les deux, ça a été découverte sur découverte ! C’est vraiment différent de La Réunion ici : on a été surpris par le nombre de vieilles voitures qui circulent, et qu’on appellerait "épaves" à La Réunion ! Autre anecdote : en hiver, les arbres perdent leurs feuilles mais je voyais toujours de grosses "touffes" sur les branches et je croyais que c’était des nids d’oiseaux. J’ai appris plus tard que c’était du gui !"

Et ensuite ?

"A notre arrivée à Limoges, nous avons vécu en cité universitaire. Chacun une chambre de 9 m²… La deuxième année, je suis allée quatre mois à Paris pour le DESS. Je revenais le week-end sur Limoges. Puis, je suis allée faire un stage de six mois à La Réunion. Je suis revenue en septembre, j’ai eu mon diplôme et j’ai été au chômage. Ne trouvant pas de boulot dans mon domaine, j’ai postulé pour entrer au CHU de Limoges en tant qu’emploi jeune, ce que j’ai fait pendant deux ans. On m’a proposé une formation interne d’Attachée de Recherche Clinique (ARC) et j’ai acceptée. J’ai eu un poste d’ARC en janvier 2005".

Quels sont vos projets ?

"Maintenant que nous avons tous les deux un travail, nous projetons de nous marier et de fonder une famille. Nous abandonnons petit à petit notre grand projet de rentrer à La Réunion car cela nous semble de plus en plus difficile".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"La famille, le soleil, la plage, le fait de partir en balade sur un coup de tête. Ici, pour aller à la mer, il faut le prévoir je ne sais combien de temps à l’avance ! "

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Une ouverture d’esprit (qui manque à beaucoup de Réunionnais)".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Avantage : les gens s’intéressent car on vient "des îles" comme ils disent. Inconvénient : les clichés, du genre « on ne se prend pas la tête »".

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Les gens sont assez froids, assez personnels et la population est assez âgée. Du coup, la région est très calme mais je m’y sens bien : je n’ai pas peur de sortir de chez moi, j’ai tout ce dont j’ai besoin à proximité. Cette région me convient très bien".

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