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Grégory Gauvin, champion du Canada de Muay-Thaï

Publié le 28 novembre 2019

Il a décroché le week-end dernier en Ontario la médaille d’or en catégorie 60 kg. Après des mois de préparation physique et psychologique, cet instructeur de Muay-Thaï à Siam No1 Muay Thaï Québec originaire de la Rivière Saint-Louis nous décrit ses rêves et son parcours.


Pouvez-vous vous présenter ?

Grégory Gauvin, 31 ans. Natif du Port, j’ai vécu la plus grande partie de ma vie dans le sud de l’île, à la Rivière St Louis. D’ailleurs mes parents y sont toujours installés. Je suis un diplômé du cégep de Matane en animations 3D mais aujourd’hui je travaille dans un domaine complètement différent : je suis athlète et coach à Siam No1 Québec, une École de Muay Thai traditionnel.

Racontez-nous votre parcours.

C’est au lycée que j’ai eu connaissance du Québec via un petit livret qu’un ami m’avait apporté. « Regarde Greg, ça serait bon pour toi ce programme là : Animations 3D et synthèses d’images... Mais c’est au Canada par contre ! » Depuis tout jeune, j’avais cette envie de voyager, de voir le monde. J’ai donc sauté sur l’occasion et je suis allé à une rencontre sur les études au Québec, muni d’un portfolio. A ma grande surprise, j’ai été sélectionné et c’est en août 2008 que j’ai foulé le sol québécois !


Que vous a apporté l’expérience de la mobilité ?

Partir à l’aventure sans vraiment savoir ce qui m’attendait a été l’une de mes plus belles expériences. C’est celle qui m’a fait grandir, qui m’appris à devoir me débrouiller seul. Gérer ma vie au quotidien sans maman et papa à été une belle phase à surmonter. L’expérience de la mobilité m’a donc tout simplement transformé. L’introverti de nature que j’étais s’est transformé en une personne bien plus extravertie…

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Je ne me suis jamais senti de trop ici. J’y ai retrouvé une grande ouverture d’esprit de la part de la population en général, même si la mentalité est très différente de chez nous, que se soit dans l’éducation où encore le travail. Le plus difficile, c’est l’hiver, le froid à partir de janvier. Mais ce n’est pas insurmontable je vous rassure !


Où en êtes-vous aujourd’hui ?

J’ai la chance de travailler et de pratiquer ma passion : la boxe thaï ! Récemment j’ai remporté le championnat canadien et j’aimerais parfaire mon art, continuer d’évoluer non seulement en tant qu’athlète mais aussi en tant coach à Siam No 1 Québec.

Que représente la boxe Thaï pour vous ?

C’est fou ce qu’un sport comme le Muay Thai peut véhiculer... Une magistrale infusion d’émotions et de ressentis ! Du stress, de la nervosité, de l’adrénaline, de l’excitation, de la tristesse ou encore de la joie si libératrice… J’ai pu faire de très belles rencontres, de nouveaux amis malgré cette atmosphère où régne le sentiment d’adversité à l’intérieur du ring.

Quelle est la suite en sport pour vous ?

Avec cette médaille d’or au championnat canadien, je représenterai le Canada aux championnats panaméricains en février et je me déplacerai au Kazakhstan au mois d’août pour le championnat mondial. C’est l’équivalent des Jeux olympiques pour nous. La crème de la crème des athlètes amateurs y sera. Même quelques professionnels s’inscrivent. Parlant de Jeux olympiques, le muay thaï sera en démonstration à Tokyo en 2020. Si ce sport commence à se répandre un peu plus dans le monde, je crois que c’est grâce à l’Ultimate Fighting Championship. Les arts martiaux mixtes, c’est toutes sortes de disciplines ensemble : la lutte, le combat debout, la boxe, etc. Pour améliorer leurs frappes, les combattants se tournent souvent vers le muay thaï ou le kickboxing.


Pour me préparer aux défis de 2020, je m’envolerai bientôt vers la Thaïlande, le berceau du muay thaï. Ce sera ma première visite là-bas. Les Thaïlandais respirent la boxe thaï, c’est culturel. Ça fait partie de leur vie au quotidien. Dans les grandes villes comme Bangkok, il y a des écoles à tous les coins de rue. Si tu veux te trouver un adversaire, quelqu’un t’aura organisé un combat dès le lendemain… J’aimerais beaucoup combattre devant ma famille, qui ne m’a jamais vu en action et qui est toujours à la Réunion.

Qu’est-ce qui pourrait vous convaincre de revenir habiter à la Réunion ?

Honnêtement pas grand chose pour l’instant ! Revenir pour les vacances okay, mais disons que je suis devenu un adulte ici. J’ai mes repères, je m’y plais vraiment bien. Pour le moment je projette de rester au Québec…

Qu’est-ce qui vous manque de votre île ?

La famille, le manger Momon, et bien entendu le paysage tropical… Alalala la plage y manque à moin aussi !Étant un malbar, j’ai ramené ici ma lampe et mes bons dieux sous forme de statuette. Mais aussi un drapeau de la Réunion qui se trouve à l’école de Muay Thai à présent.


Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui en fait c’est indispensable ! C’est amusant lorsqu’on croise d’autres Réunionnais, il y a ce sentiment d’appartenance très fort en nous. On vient du même caillou et c’est suffisant pour avoir un contact chaleureux et amical dès les premières discussions ! Sinon j’ai des amis réunionnais un peu partout au Québec et une cousine qui vit dans la même ville que moi. Je ne me sens pas vraiment perdu et seul au monde tout compte fait !

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Mine de rien les Réunionnais sont un peu partout au Québec aujourd’hui. Je suis toujours surpris quand des Québécois me disent : « Ah la Réunion je connais, j’ai un ami réunionnais ». Ils nous demandent toujours : « Pourquoi le Québec alors que l’on vient d’un petit paradis ? »


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