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Isabelle Trulès, créatrice de « Cosmopolite » à la Rochelle

Publié le 6 octobre 2022

10 ans après avoir ouvert son salon de coiffure à La Rochelle, elle relève le défi de La Diagonale des Fous et revient sur l’île avec ses enfants à qui elle veut faire découvrir la Réunion pour la première fois. A l’occasion de cette aventure, Isabelle lance une cagnotte pour soutenir les entrepreneurs locaux. Portrait.

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Pouvez-vous vous présenter ?

Isabelle Trulès, 47 ans. Je viens de Saint Joseph, où j’ai vécu de 0 à 3 ans, d’un milieu populaire, ma mère étant femme de ménage et mon père maçon. Avec ma mère, mon petit frère et ma grande soeur, nous avons rejoint mon père qui était parti en éclaireur en métropole dans la ville de Rochefort (Charente Maritime), où était déjà installée ma tante du côte de ma mère. Une anecdote : en arrivant à Paris en novembre, mon petit frère qui avait un an a failli mourir de froid, car aucun de nous n’étions habitué à de telles températures. Ma mère me racontait que petite, j’enlevais systématiquement mes chaussures ; je n’arrivais pas à m’habituer parce qu’à la Réunion je n’en portais pas.

Et ensuite ?

La maison de Rochefort étant trop petite (deux familles dans un deux pièces), nous sommes partis au bout de quatre mois sur La Rochelle où mes parents avaient obtenu un logement social dans une cité. J’ai grandi dans le quartier de Mireuil, un quartier qui n’avait pas bonne réputation à l’époque mais dont j’ai essayé de ne tirer que le meilleur, à travers le brassage des origines qui le compose. C’est à La Rochelle que j’ai grandi, fait mes études, ai obtenu mon bac et passé un BTS assistante de direction. Puis je me suis reconvertie dans la coiffure, afin d’être plus en accord avec mes aspirations artistiques.


Comment avez-vous fait ?

J’ai passé un CAP coiffure à Bordeaux, dans une école privée en mode accéléré (un an au lieu de deux) que j’ai moi-même financée. Puis j’ai travaillé dans un salon de coiffure multiculturel à Bordeaux, qui coiffe tous types de cheveux. J’y ai vécu de 23 à 28 ans, puis suis revenue sur La Rochelle après m’être séparée du père de mes enfants, et dans l’objectif de leur offrir un cadre de vie meilleur, dans une ville à taille humaine en bord de mer. Aujourd’hui je suis à la tête de mon salon de coiffure à La Rochelle depuis 10 ans. Je l’ai appelé Cosmopolite (Conseil Coiffure), comme le sont mes racines à la Réunion. J’ai la chance d’habiter à côté de la mer dans un cadre idyllique, un climat tempéré, et des habitants auxquels je me suis habituée depuis plus 40 ans.

Comment avez-vous ouvert votre propre salon ?

J’ai trouvé un local et décroché une aide de la Région. Sans apport, je me suis tournée vers l’Adie qui m’a financé l’aménagement du local. Cosmopolite a ouvert en 2012, un salon où je coiffe les cheveux de toutes textures et conseille les femmes de toutes origines sur leur image. Pour moi, entreprendre, c’est la liberté de donner forme à mes rêves. Ça a permis à toutes les pièces du puzzle de ma vie de s’assembler.


Quels sont vos projets ?

Je pars du 17 au 27 octobre 2022 à La Réunion pour faire découvrir l’île à mes enfants et à mon neveu pour la première fois. Je veux leur faire découvrir leurs racines et leur donner envie d’y retourner plus tard par eux-mêmes. Ma mère sera aussi du voyage, ainsi que mon mari qui, accessoirement m’accompagnera sur la Diagonale des Fous ! Je suis soutenue sur ce projet par toute ma famille réunionnaise ainsi que par l’association Adie (en métropole et à La Réunion) qui m’a permis il y a dix ans, via le micro-crédit, de financer mon salon. Je leur rends hommage en lançant une cagnotte en faveur des futurs entrepreneurs qu’elle pourra financer.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Cela m’a permis d’avoir une ouverture d’esprit dans mes rapports avec les autres et d’apprendre à m’adapter à différents environnements. Avoir une double culture est une richesse culturelle au niveau culinaire, linguistique, dans la façon d’appréhender la vie... tout ce que j’ai à coeur de partager avec mes enfants aujourd’hui. L’inconvénient, c’est la distance et le coût du voyage !


Quel lien gardez-vous avec la Réunion ?

Par la suite, je suis retournée trois fois à la Réunion : à 11 ans, 30 ans, et l’an dernier à 46 ans (j’y ai couru la Mascareigne !). J’ai rapporté à La Rochelle du rhum, une médaille, des cartes en relief de la Réunion ainsi que des autocollants, mais surtout l’amour de mes proches. Ici j’ai de la famille à Rochefort et des clientes réunionnaises qui viennent dans mon salon. Mais les montagnes, l’art de vivre, la famille, la gastronomie hors pair, les relations apaisées entre les différentes communautés sont un manque constant. Ce qui pourrait me convaincre de revenir habiter à la Réunion ? La passion du trail et les paysages somptueux.



- Suivez Isabelle Trulès www.instagram.com/isabelletrules / www.facebook.com/profile.php?id=100045574136126
- Soutenez Isabelle dans sa course avec l’Adie pour les entrepreneurs l’Adie en faisant un don sur : https://gandee.com/participate/1177
www.facebook.com/adie.lareunion

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