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Jean-Luc Devillers, bénèvole à l’UCSARM en région parisienne

Publié le 21 avril 2006

Après une vie professionnelle riche de six métiers différents, Jean-Luc a décidé de se consacrer bénévolement à des taches d’accueil, de soutien, et d’accompagnement de personnes en difficultés, notamment à travers l’UCSARM. L’Union des Communautés de Soutien et d’Accueil des Réunionnais en Mobilité a été créée voici 30 ans par Mgr GUIBERT. Elle fédère des groupes de réunionnais vivant en métropole et qui consacrent un peu de temps à l’animation, le soutien aux compatriotes, l’accueil de nouveaux migrants (étudiants, stagiaires et salariés envoyés par l’ANT ou le CNARM) et l’accompagnement de malades ou de leurs familles en séjours hospitaliers.

Jean-Luc Devillers
Jean-Luc au premier plan lors d’une AG de l’UCSARM : Union des Communautés de Soutien et d’Accueil des Réunionnais en Mobilité.

Racontez-nous votre parcours

"J’ai 59 ans et je suis ingénieur agronome en préretraite. Arrivé pour raisons professionnelles en 1989, j’ai vécu 14 ans à La Réunion, 2 ans dans le Sud puis 12 ans dans le Nord. En fonction de mes activités antérieures, j’ai eu la possibilité d’opter pour une préretraite, qui nous a permis de nous rapprocher de nos quatre enfants, revenus successivement en métropole pour leurs études. Mais je reste réunionnais de cœur et d’adoption, en contact fréquent avec les compatriotes, sur l’île par internet et en métropole".

Quelles sont-vos activités dans le cadre de l’Ucsarm ?

"Habitant près d’Orly, j’effectue souvent des transferts et j’ai le plaisir d’accueillir ceux qui ont pris contact avec nous. J’aime et je recherche les rencontres avec les amis de passage ou toute personne avec qui échanger quelques mots, un café, un contact plus durable. Je suis très disponible. Je rencontre aussi des groupes qui agissent à Lille, Mulhouse, Lyon, Marseille, Aix, Toulouse, Bordeaux ; dans l’Ouest et le Centre... et bien sur en Région Parisienne".

Comment êtes vous arrivé sur l’île ?

"Après 25 ans d’activités itinérantes, en France et Europe, j’avais posé candidature pour un poste de responsabilité à la Fédération Réunionnaise des Coopératives Agricoles, où j’ai exercé un peu plus de deux ans à Saint Pierre. En 1991, la Caisse de Crédit Agricole m’a proposé de prendre la Direction du Financement de l’Agriculture à Saint Denis, ce que j’ai assuré pendant onze ans. Mon insertion dans le milieu réunionnais a été merveilleuse, mais non exempte de difficultés : conduire le redressement de coopératives, mais aussi accompagner la création de nouvelles entités, la formation des équipes et le développement des activités. Cela m’a permis de poursuivre avec bonheur au sein de la grande banque mutualiste. J’ai le bonheur d’avoir terminé ma carrière dans un environnement dynamique, optimiste et plus accueillant que la métropole, souvent frileuse et individualiste".

Que retirez-vous de ces années ?

"J’ai aimé la société agricole réunionnaise, diverse, mais toujours laborieuse, inventive et courageuse et qui, selon la belle expression créole, "gagn’ montr’ son derrièr au bondié " Quel bonheur que de trouver autant d’enthousiasme pour arriver aujourd’hui à une autosuffisance d’environ 75% sur les produits frais (légumes, viandes et fruits) au service des 750000 bouches à nourrir de l’île. Quelle belle mission qu’assument les planteurs et éleveurs de La Réunion !
Et puis entrer dans la banque après les ravages de Firinga et deux années sèches, accompagner le redressement, restructurer la dette, avec des efforts de part et d’autres... Reprendre et intensifier l’installation de jeunes agriculteurs sur les traces de leurs parents, mais aussi sur de nouvelles terres conquises sur les nouveaux périmètres irrigués (Pointe au Sel à Saint Leu et Antenne4 à La Saline) ou dans les Hauts, dans l’Est comme dans l’Ouest. La Réunion doit être fière de son agriculture".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"D’abord la chaleur et la gentillesse des Réunionnais, mais je les côtoie beaucoup en métropole et la plupart ont su garder ces qualités inestimables. Ensuite bien su, la beauté des paysages et la douceur du climat. Pour moi, la première qualité de la Réunion, ce sont ses hommes et ses femmes. J’ai découvert une société diverse, complexe, mais harmonieuse. J’ai aussi retrouvé l’enthousiasme de professionnels (agriculteurs, artisans, techniciens) courageux et compétents, heureux de concourir au développement économique de leur île".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Une densité démographique qui s’accroît sur un espace limité, dont les surfaces agricoles sont grignotées par l’urbanisation. Donc un problème croissant d’accès au sol, qui exigera des décisions antispéculatives vigoureuses pour préserver une agriculture indispensable, tout en répondant aux besoins du logement, des nouvelles activités économiques et à la sauvegarde de l’environnement. Une situation économique facilitée par des ressources financières abondantes. La Réunion ne manque ni d’argent, ni de projets, mais ses gouvernants doivent demeurer sérieux, irréprochables, compétents et soucieux d’abord de l’avenir... en pensant d’abord à servir et pas à "se servir"."

Quels sont, au regard de votre expérience, les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais ?

"N’ayez pas peur ! Le monde vous est ouvert. Acceptez de bouger, de vous déplacer, d’abord au cours de votre formation, puis pour accumuler des expériences professionnelles diverses. Soyez confiants dans les richesses de votre culture et demeurez vous-même, riches de l’identité réunionnaise qui fait de vous des CITOYENS DU MONDE. Mais sachez que l’accueil n’est pas toujours rose, alors prenez des contacts à l’avance. Il y a en métropole et ailleurs, beaucoup de compatriotes qui peuvent vous accueillir et faciliter votre insertion".

Le site de de l’USCARM : http://ucsarm.free.fr/ . Mail : [email protected]

En 2008, l’UCSARM est devenu Fédération des Fraternités Réunionnaises

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