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Jean-Pierre Moutoulatchimy, animateur du Cercle des amitiés créoles de la Creuse

Publié le 17 avril 2011

A l’origine de la création du Cercle des Amitiés Créoles en 1988, Jean Pierre fut ce que l’on appelle un "enfant de la Creuse". Après un placement en famille d’accueil à l’âge de 10 ans, il a fait sa vie dans ce département, développant une double culture dont il est fier. "Aujourd’hui à 55 ans, je m’attache à promouvoir notre culture et à accompagner les jeunes stagiaires réunionnais qui viennent se former ici. Je me considère habiter à "la Réunion sur Creuse".

Jean-Pierre Moutoulatchimy
Animation en créole dans une école de la Creuse.

Racontez-nous votre parcours.

Je suis né à Saint-Denis, dans un milieu très modeste, une : famille nombreuse de 11 enfants. J’ai quitté la Réunion dans le cadre de la politique de mobilité de Michel Debré (lire "Petite histoire des enfants réunionnais déplacés en métropole"). Je suis arrivé en Creuse en 1966, à 10 ans, au Foyer de l’enfance de Guéret. Je n’avais aucun effet personnel.

Que s’est-il passé ?

Ecole, placement dans une famille d’accueil, retour au foyer de Guéret puis lycée, apprentissage et travail chez artisan. J’ai été employé au CHS de Saint Vaury comme menuisier ébéniste au service entretien. Je tiens à dire que j’ai construit ma vie ici, j’habite « la Réunion sur Creuse ». Pour moi cette double culture est un enrichissement, qui me donne un autre regard sur la Réunion.

Quel bilan tirez-vous de cette expérience ?

Après une phase d’adaptation nécessaire, elle m’a permis de comprendre ce que pouvait apporter le travail, de faire de la musique, de me réapproprier ma culture pour mieux la partager avec les Creusois.

Quels sont vos projets ?

Poursuivre les actions de l’association Cercle des amitiés créoles de la Creuse, promouvoir la culture réunionnaise et accompagner les jeunes stagiaires qui viennent se former en Creuse.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

La situation me parait tendue : chômage jeunes en difficultés, manque de formation, délinquance... La modernisation n’a rien apporté de positif dans le fonctionnement humain : attachement à la consommation, à l’apparence et désintérêt des racines.

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

Il existe un lien assez fort et de bonnes relations entre les deux départements. La Réunion jouit d’une bonne image.

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Je me fonds dans la population creusoise. Je suis l’ambassadeur de la Creuse quand je vais en mission à La Réunion.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Ils peuvent réussir ici si leur volonté est suffisante et s’ils ’accrochent pour dépasser les moments de blues.


Plus d’informations sur les enfants de la Creuse

Lire aussi :
Petite histoire des enfants réunionnais déplacés en métropole
Le Cercle des Amitiés Créoles de la Creuse
- Lire le témoignage d’enfants de la Creuse (interviews Réunionnais du monde)

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