Originaire de Saint-Louis, Jean-Rico a débarqué un jour au Foyer des jeunes travailleurs de Sarcelles pour tenter sa chance et trouver du travail en métropole. Plusieurs décennies plus tard, il travaille au service technique de la Sorbonne et il est très investi dans l’aumônerie réunionnaise à Paris.
Racontez-nous votre parcours.
J’ai quitté l’île dans les années 80 pour travailler en métropole. J’avais envie de partir pour travailler et approfondir mes connaissances. J’ai opté pour les avantages et inconvénients de l’exil… Arrivé au Foyer des jeunes travailleurs de Sarcelles (l’ancien), j’ai suivi une formation et obtenu un C.A.P. de peintre en bâtiment. J’ai décroché dans la foulée un emploi et un logement. C’était un coup de chance...
Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?
J’ai apporté un petit bout de volcan dans mon Cœur, des photos, sans oublier le p’tit punch des îles, le safran, les saveurs de la Réunion que tout Créole aime le plus et le savoir-faire en cuisine. Bref la culture réunionnaise !
Quels sont vos passions dans la vie ?
Je suis passioné par l’art depuis mon enfance : la peinture (tableau à huile sur toile - j’aime le style des grands peintres comme Jean-Honoré Fragonard, Paul Gauguin, Michel-Ange, Titien, Raphaël, Jean-Auguste-Dominique Ingres), la photographie et photomontage sur Photoshop, et pour finir, quelques notes de guitare.
Quel lien gardez-vous avec la Réunion ?
Je garde contact avec des Réunionnais ici, noir, blanc, tout’ couleur, sans oublier l’équipe de l’aumônerie. J’ai l’impression que notre culture s’agrandit et se développe ici. Je participe assez souvent à la commémoration du 20 décembre. J’invite aussi certains de mes amis métros à des soirées réunionnaises à Paris ou à des journées d’amitié créole avec le Père Christian Chassagne. Ce qui n’empêche pas mon île de me manquer : le paysage, les gens, ma famille, la cuisine de ma sœur Raymonde, le cabri massalé...
Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?
Tout le monde s’entend bien dans l’immeuble où je vis. La fête des voisins est un moment convivial où chacun parle de la beauté de l’endroit où il vient. Quand vient mon tour, je parle de mon île.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes réunionnais ?
Ne pas hésiter à passer le cap de l’aventure tout jeune pour approfondir leur connaissance et investir dans de nouvelles idées. Dernièrement, mon neuveu, artisan et forgeron basé à la Plaine des Cafres (chemin du volcan) est arrivé tout droit de la Réunion, afin de mettre à jour certaines compétences dans son métier.
Merci à Réunionnais du monde de publier des articles créoles et d’informer les Réunionnais dans le monde entier que… Nou lé la !
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