Publicité

Jimmy Lenclume, ingénieur engagé aux Seychelles

Publié le 30 juin 2021

Dans pays qui utilise peu les énergies renouvelables et déjà confronté aux conséquences du réchauffement climatique, Jimmy accomplit une mission de Volontaire de Solidarité Internationale*, d’où il sortira sensibilisé aux enjeux environnementaux dans l’océan indien. Portrait.



Peux-tu te présenter ?

Jimmy Lenclume, 38 ans, je suis originaire des Avirons, et actuellement en Volontariat de Solidarité Internationale (VSI)* à la « Seychelles Energy Commission » aux Seychelles, en tant que chargé d’appui en éfficacité énergétique et énergies renouvelables.

Quel a été ton parcours avant d’être VSI ?

Je suis resté à la Réunion jusqu’à l’obtention de mon DEUG de sciences, et je suis allé à Toulouse pour continuer mes études de mécanique à l’université Paul Sabatier. Après l’obtention de mon Master Pro en Modélisation et Simulation en Mécanique et Energétique, j’ai été embauché par une entreprise de sous-traitance aéronautique en tant qu’ingénieur structure. Suite à sa fermeture, j’ai décidé de changer de voie et de me reconvertir dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. J’ai donc postulé à cette mission de VSI avec France Volontaires.

Quel est ton rôle au sein de la SEC ?

Mon rôle est d’appuyer deux de mes collègues responsables de l’unité énergies renouvelables et énergie management et l’unité de politique et stratégie énergétique. Cela consiste à leur faire des propositions ou recommandations techniques sur les différents projets en cours, mais aussi à mettre en place des outils pour améliorer l’analyse de données.


Que penses-tu de l’écosystème énergétique et écologique actuel des Seychelles ?

Les énergies renouvelables sont peu développées pour le moment, elles ne représentent que 2.5 % du mix énergétique, essentiellement obtenues par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Il y a encore beaucoup à faire et de véritables défis à relever pour augmenter la pénétration des énergies renouvelables, principalement le manque de compétences en local, et le manque de données disponibles sur les ressources d’énergies renouvelables accessibles. Pour ce qui est de l’écologie au sens général, beaucoup d’efforts sont faits pour préserver la diversité marine et les zones côtières déjà impactées par la montée des eaux.

Concrètement, comment contribues-tu au développement des projets en faveur de l’efficacité énergétique ?

Lors de ma prise de poste à La Seychelles’ Energy Commission (SEC), j’ai continué un projet qu’avait initié mon prédécesseur sur l’étude de la consommation d’énergie électrique dans les ménages. J’ai notamment présenté les résultats aux ménages ayant participé à l’étude et au ministre. J’ai aussi eu l’occasion de faire des audits dans des entreprises avec des consultants grecs pour un projet financé par la Commission de l’Océan Indien. Le but était d’évaluer le potentiel de réduction d’énergie dans le secteur industriel. La deuxième phase sera de mettre en place un plan pour inciter et aider les industries à investir dans l’efficacité énergétique de leur société. À cause du Covid-19, on a dû reporter l’élaboration de ce plan.

Jimmy et l’équipe de la Seychelles Energy Commission

En ce moment, je suis en train de monter un projet pour analyser le potentiel d’énergie marine aux Seychelles et je récolte des données pour évaluer la capacité de panneaux PV sur les toits. Le but étant de définir une stratégie et un plan d’action pour atteindre les objectifs de mix énergétique.

Que t’apporte cette expérience de volontariat dans l’archipel ?

La première chose que je retiens, c’est la découverte d’un nouvel environnement créole similaire à la Réunion sur certains points et différent sur d’autres. La seconde, c’est la connaissance du contexte énergétique dans la zone Océan Indien, avec tous les défis et opportunités qu’il offre. Le réchauffement climatique et ses impacts déjà visibles, surtout dans nos îles, imposent aux ingénieurs de faire des choix avec des résultats immédiats et qui vont durer dans le temps.

Peut-on te qualifier d’ingénieur engagé ?

Je ne l’ai pas toujours été. C’est venu avec le temps, mais j’ai toujours eu des convictions. À un moment de ma vie, j’ai eu envie d’avoir une cohérence entre mon travail, son impact sur la société et mes valeurs.

Conférence à Abhu Dabi

Quels sont tes projets pour la suite ?

Je ne sais pas encore ce que je ferais après, j’ai quelques pistes mais rien de concret pour le moment. J’aimerais bien faire un break de deux ou trois mois à la fin de mon VSI, histoire de profiter avec la famille que je n’ai pas vue depuis longtemps.

Quel conseil donnerais-tu aux futurs volontaires ?

Mon conseil serait de ne pas avoir peur de se lancer et de quitter la Réunion. Il faut se préparer un minimum et surtout ne rien attendre de spécial de l’endroit où vous serez. Prenez les choses comme elles viennent et adaptez-vous au contexte et à la culture locale. Professionnellement, une expérience de volontariat est un vrai tremplin. On a des responsabilités qu’on n’aurait pas eues dans une entreprise à la Réunion ou en France. On rencontre beaucoup de gens et cela permet de se faire un bon réseau !


* Mission de volontariat cofinancée par France Volontaires, la Région Réunion et les fonds européens (Interreg V OI)


Voir le profil de Jimmy Lenclume

Gabriel (ancien VSI réunionnais) et Jimmy aux Seychelles

Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 12 à 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 50 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

Publicité