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Jordan Floricourt, en service volontaire européen en Espagne

Publié le 23 mai 2019

Pour voyager en Europe quand on est jeune, il n’y a pas qu’Erasmus. Accessible aux 17-30 ans, le volontariat dans le cadre du Corps Européen de Solidarité permet à des Réunionnais de partir pour des missions de plusieurs mois. C’est le cas de Jordan, originaire des Camélias, qui réalise sa mission dans « l’Asociación Jóvenes Solidarios » au centre de l’Espagne. Interview.



Pouvez-vous vous présenter ?

Jordan, 24 ans. Je suis originaire du quartier des Camélias à Saint-Denis où j’ai grandi dans un milieu modeste. Depuis décembre 2018 et pendant sept mois, je suis en service volontaire européen dans le cadre du Corps Européen de Solidarité. Je suis basé à Arenas de San Pedro, un petit village au centre de l’Espagne, dans la communauté autonome de Castilla y León, où j’effectue mon volontariat avec l’Asociación Jóvenes Solidarios.

Comment avez-vous connu cette opportunité ?

Depuis la fin du lycée, j’ai cette idée de voyage dans un coin de ma tête, mais je n’avais rien de précis pour franchir le pas. Je ne connaissais pas non plus les possibilités qu’offrait l’Union européenne. L’année dernière j’ai eu l’opportunité de travailler un an en tant que journaliste reporter d’image après ma licence. J’ai pu découvrir mon île au fil de l’actualité et des événements festifs de toutes sortes, et vivre des expériences uniques. Cette opportunité professionnelle a renforcé mon envie de découvrir le monde. C’est durant cette année que j’ai découvert ce que proposait le CRIJ* dans le cadre d’un reportage. J’ai donc déposé un dossier. Mon objectif était l’Espagne, et J’ai attendu près de six mois. J’ai finalement été choisi pour une mission en relation avec la jeunesse. Je n’ai pas été déçu !


Comment se passe votre séjour en Espagne ?

Pour moi ici tout est différent. Le mode de vie, la gastronomie, et même les relations avec les gens. Ce qui m’a marqué le plus, c’est que les élèves ici n’ont cours que le matin. Les après-midi sont disponibles pour toutes sortes d’activités. Mais quelque part j’y retrouve aussi beaucoup de la Réunion. Je suis dans un petit village, entouré par les montagnes avec un lac à proximité. C’est un lieu calme et reposant. Les personnes sont accueillantes, joyeuses, toujours prêtes à aider leur prochain... La famille est quelque chose de très important ici aussi, et les Espagnols ne ratent pas une occasion de faire la fête ! C’est une destination que je recommande.

Que vous apporte cette expérience ?

Cette expérience de mobilité est incroyable, je le réalise jour après jour ! Rencontrer des personnes des quatre coins de l’Europe et du monde, découvrir leur culture et partager la mienne, dans un cadre qui n’aurait pas été possible dans d’autres conditions. J’ai également pu me découvrir dans ce projet, me remettre en question et me rendre compte que je n’étais pas seul. Le monde du volontariat est une famille à part entière.


Quels ont été les avantages / inconvénients de venir de la Réunion ?

Le fait de venir de la Réunion est le point qui m’a permis d’être recruté par mon association. Ils ne connaissaient pas du tout et m’ont sélectionné d’office. Le voyage a été long et le plus dur a été de dire au revoir à ma famille et mes amis, mais j’avais déjà pris l’avion plusieurs fois pour la Métropole donc cela a été moins difficile que la première fois. J’avais déjà de bonnes bases en espagnol donc l’arrivée n’a pas été trop compliquée non plus. Le plus gros inconvénient reste la distance et l’éloignement.

Quels sont vos projets après ce volontariat ?

Pour l’instant mes projets ne sont pas fixés. Mais j’aimerais continuer dans le même genre de missions à l’international. L’Amérique Latine pourrait faire partie de mes prochaines destinations. Pour moi cette opportunité n’est que le début de mon voyage, et je peux également faire découvrir mon île au passage ! Je veux voyager le plus longtemps possible, découvrir le monde et le plus de cultures possibles. Un jour je pense que je reviendrai à la Réunion, pourquoi pas rapporter de ce que j’ai appris…


Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?

Principalement ma famille et mes amis. Je savais avant de partir que la séparation serait difficile. La chaleur me manque beaucoup également ; quand on passe de 30° à -2° ça déprime un peu... Le mode de vie réunionnais et le créole aussi. Parler anglais et espagnol tous les jours n’est pas de tout repos.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

J’ai voyagé au plus léger, je n’ai pris que le strict minimum. Mais je garde des porte-clés et souvenirs que m’ont offert mes amis et ma famille toujours sur moi et une pièce de collection que mon père m’a donnée. Je garde contact avec ma famille par téléphone et avec mes amis surtout via les réseaux sociaux comme Facebook, Snapchat et Instagram.


Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

De mon point de vue, les opportunités à la Réunion restent très limitées. Les emplois ne sont disponibles que sur certains secteurs, avec un niveau d’expérience demandé souvent trop élevé pour quelqu’un qui arrive sur le marché du travail. La mobilité est presque nécessaire si l’on veut faire autre chose...



* A la Réunion, le CRIJ est support d’accueil et d’envoi de volontaires, en mobilité, dans le cadre du Corps Européen de Solidarité. Tu ne sais pas quoi faire après le lycée, ou après tes études ? Tu as envie de voyager mais tu n’en as pas les moyens ?
Le Corps Européen de Solidarité est un dispositif de la Commission européenne qui permet aux jeunes de 17 à 30 ans de vivre une expérience enrichissante en Europe et de s’engager dans :
 ????une activité de volontariat de 2 semaines à 12 mois ou
 ????une activité professionnelle (emploi ou stage) ou
 ????un projet de solidarité.

Plus d’infos sur www.crij-reunion.com / www.facebook.com/CRIJ974

Lire aussi : Partir en Volontariat Européen avec le CRIJ Réunion


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