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Josie Virin, conteuse et professeur de lettres en région parisienne

Publié le 15 mai 2011

Conteuse du collectif Kozé conté de la Réunion, animatrice culturelle, Josie Virin est née à Saint-André il y a 53 ans. Elle enseigne les lettres modernes au collège Paul Vaillant Couturier de Champigny sur Marne, après avoir quitté l’île en 1998 pour raison d’amour.

Josie Virin

Racontez-nous votre parcours.

Je suis originaire de Saint André. Mon papa était ouvrier de l’usine sucrière de Ravine Creuse, ma maman aide soignante. J’ai été élevée dans l’enfance par ma grand-mère et de nombreuses nénènes. Après une scolarité au collège Bédier de Saint André et au lycée Amiral Bouvet de Saint Benoît , je quitte l’île une première fois en 1976. Une licence de lettres modernes en poche (Université Paris 12 Créteil), je retourne à la Réunion où j’obtiens un poste de maître auxiliaire en 1982. J’excerce le métier de professeur au collège Bouvet et au collège Bédier. Animatrice de radio libre, membre de plusieurs associations culturelles, professeur relais du rectorat, adjointe aux affaires culturelles de la ville de Saint André, je rencontre en 1990 Serge sinimalé du groupe Cimendef.

Que faîtes-vous alors ?

Je me penche davantage sur la culture et les traditions de l’île et crée avec le collège Bédier et différents partenaires culturels et politiques le premier festival international de contes. Je quitte à nouveau lîle en 1998 pour raison de coeur.

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Le pilon est le premier objet que j’ai mis dans ma voiture qui partait en bateau avant moi. Et ensuite : kaiamb, rouler, bob, bertel, galet champ borne, chapeau vacoa, des livres ti ban mon nénène, panier bazar, vouve...

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

J’enseigne actuellement à Champigny et j’essaye de promouvoir sous toutes ses formes la culture réunnionaise. A mon arrivée en Métropole, je n’arrêtais pas de m’exclamer devant mes découvertes : "c’est comme dans les livres !"

Quels sont vos projets ?

Professionnellement, je compte mener à bien tous les projets entrepris avec mes élèves : projets de classe collège au cinéma festival de l’oh !, ateliers théâtre contes danses avec notamment un échange avec la Réunion. Je souhaite continuer mes activités de conteuse. Je projette surtout de voir grandir mes petits enfants. Et quand ils me diront qu’il préfèrent la compagnie de leurs copains à la mienne, et bien je rentrerai chez nous. Enfin l’avenir nous réserve souvent des surprises.

Josie Virin
Soirée contes avec quelques conteurs du collectif kozé conté à la médiathèque de saint André - août 2010.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

Enseigner en Métropole donne la possibilité de faire participer les élèves à de grandes manifestations nationales sans avoir à prendre des billets d’avion. Partir ailleurs donne la possibilité de prendre conscience que la Réunion est vraiment unique : une vraie résussite hummaine, une claque au monde entier sur l’harmonie entre les peuples.

Qu’est ce qui vous manque de la Réunion ?

Le soleil, les odeurs, la cuisine quelquefois puisque je cuisine moi même, le parler créole, l’harmonie entre les communautés, mes traditions indiennes, la famille...

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Oui. Mon fils Pascal Samy et moi même faisant partie de ceux qui véhiculent le patrimoine culturel de lîle, les contacts avec les Réunionnais sont nombreux : familiaux amicaux et professionnels.

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

Champigny est une ville où je retrouve un peu dans mes classes le mélange de races, de cultures et de civilisations. Le métier d’enseignant y est tout aussi passionant qu’à la Réunion.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

Le conseil que je donnerais, c’est de partir, d’abord pour faire des expériences nouvelles, ensuite et surtout pour mieux se rendre compte de ce l’on a, de ce que l’on est, de la richesse humaine que nous possédons sur notre île.

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

En bonne enseignante je propose... les félicitations !

bio express

Gardienne de la culture de son île qu’elle affectionne tant, Josie Virin est la première élue culturelle de la mairie de Saint-André. En 1991, elle crée le Festival de contes organisé à la Réunion, permettant ainsi la pérennité et le partage d’une tradition ancestrale. Titré ’Ti piment’, ses histoires ’lontan’ bercent en 2006 l’auditoire des métropolitains. Installée en France, José Virin partage son existence entre l’enseignement du français et l’écriture.

Dans son bertel nana bon peu zistoir, zistoir lo roi , zistoir ti Jean , zistoir zanimo , zistoir pou ti moun, gran moun, tout do moun . Nave in fois in rakonteuse de zistoir mais si lo zistoir lé menter la pas li loter. Ce qui veut dire mesdames et messieurs la société : si ces histoires ne sont pas vraies ce n’est pas de sa faute. Alors kissa loter ?

Ce sont ses nombreuses nénènes qui les lui a racontées dans son enfance passée au bord de la rivière du Mât du côté de saint André. Dans son bertel nana tout ce patrimoine oral qu’elle tient à transmettre aux générations présentes et futures.

Kriké ! -Kraké ! Attention maintenant tout peut arriver. Coton maïs i coul... Galet i flott... C’est la loi du conte...

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