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Julie Petil, 22 ans, Parisienne depuis deux ans

Publié le 3 octobre 2005

Originaire de Sainte-Marie, Julie vient d’obtenir une licence professionnelle en marketing et communication à Paris. Après un bac littéraire et un BTS en communication des entreprises décrochés sur l’île, elle s’est décidée à faire le grand saut vers la capitale.

Julie Petil

Pourquoi avoir quitté la Réunion ?

"Découvrir la France faisait avant tout partie d’un rêve. Pour aller plus loin dans mes études et pour mon avenir professionnel, je sentais aussi qu’il fallait quitter l’île. Je ne regrette rien. Cette expérience m’a beaucoup apporté en autonomie, en maturité et pleins de rencontres. Par la même occasion, j’ai rencontré l’homme qui partage aujourd’hui ma vie. Comme je viens de finir mes études, je travaille actuellement en Intérim. J’aimerais aussi intervenir dans les milieux associatifs pour venir en aide aux gens et protéger l’environnement, la nature".

Dans quelles conditions êtes-vous arrivé à Paris ?

"Pour venir en France, cela a été un véritable combat semé d’embûches. Au départ, je voulais partir avec l’ANT (l’agence nationale pour l’insertion et la promotion des travailleurs Outre-Mer) pour suivre une formation de concepteur-réalisateur multimédia. Mais mon dossier a été recalé et j’ai raté ma rentrée et mes entretiens qui étaient prévus. Je me suis alors tournée vers le CNARM et cela s’est passé très vite. Je n’ai pas eu le temps de réaliser que je partais, pas non plus le temps de dire au revoir à tout le monde. J’ai eu trois jours pour préparer mes affaires. Quand je suis arrivée à Orly, personne n’avait signalé mon arrivée en France. Heureusement, j’ai rencontré à l’aéroport quelqu’un de l’ANT qui m’a orienté. Après des premières heures difficiles, j’ai rencontré une Malgache qui m’a conduit vers le cercle des Réunionnais du foyer de Fontenay aux Roses (lieu d’habitation trouvé par le CNARM ). Pendant un an j’ai travaillé en Intérim, attendant la prochaine rentrée scolaire".

Quelle est l’image de la RÃéunion là où vous vivez ?

"La Réunion est une île qui fait rêver et qui a une bonne image. Mais elle reste encore méconnue pour beaucoup. Je me bats pour faire reconnaître sa véritable identité. La Réunion n’est pas non plus reconnue pour ce qu’elle fait. Par exemple, les groupes de musique locaux qui ont réussis en France : on croit souvent que ce sont des Antillais. Là aussi il y a un véritable combat à mener pour faire connaître la vraie valeur de notre petit bout de paradis".

Quels sont les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais ?

"Je leur dirais de ne surtout pas se décourager, de se battre, car c’est avec cet acharnement que j’ai réussi à être là où je suis. Aujourd’hui j’ai trouvé ma place et je fréquente des Réunionnais d’Ile-de-France. On se plait bien à se retrouver et à aller faire un tour au Barachois, discothèque à la place d’Italie, le samedi soir. Histoire de se remettre dans l’ambiance de la Réunion et de faire la fête !"

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