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Karim Oumouri, médiathécaire à l’Alliance française de Moroni

Publié le 4 novembre 2019

Il occupe un des postes de VSI à pourvoir dans l’océan Indien et ouverts au départ de la Réunion avec France Volontaires. Portrait.


Pouvez-vous vous présenter svp ?

Karim Oumouri, 26 ans, Franco-Comorien. Je suis natif de Saint-Pierre. C’est dans cette ville que j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence, plus précisément dans le quartier de la Ravine Blanche. J’ai obtenu ma licence d’Histoire Géographie à l’Université de la Réunion. Je suis actuellement volontaire de solidarité internationale (VSI) en tant que médiathécaire à l’Alliance française de Moroni.

Quel a été votre parcours ?

Après avoir validé ma licence, j’ai décidé de quitter mon île et ses saveurs pour respirer la fraîcheur de la France métropolitaine. Ce ne fut pas facile pour moi de laisser mes proches, surtout mes parents, les poumons de ma vie. Mais je ressentais à ce moment-là le désir de franchir un cap, de m’ouvrir au monde. Atterri à Poitiers, j’effectue ma première année de master Migrations Internationales. Je rencontre des personnes venues de pays différents. Poitiers, niveau ambiance, ce n’est pas la folie ! Néanmoins, cette ville m’a offert un cadre propice à mes études et à mon intégration. J’envisage d’ailleurs de terminer ce master que j’ai interrompu momentanément. Pendant cette période, je profite pour visiter la France et le Maroc : Jemaa el-Fnaa, les dromadaires. De beaux souvenirs !

Et ensuite ?

Dès mon retour à la Réunion, je me tourne vers l’animation. Je deviens animateur d’un club de lecture au sein d’une école primaire. J’accompagne alors les enfants dans leurs devoirs de lecture. Mon rôle était de leur transmettre le goût pour la lecture et l’écriture à travers différentes activités. Ce que j’aime dans ce métier, ce sont ces relations de confiance « Parents/ Animateur », et « Enfant /Animateur » qui se tissent et qui perdurent même en dehors du cadre scolaire. Le meilleur salaire est de voir la trace laissée dans la vie des enfants.


Après des emplois à temps partiel dans l’animation, deux possibilités se présentent à moi : reprendre mon master ou une mission en service civique en tant qu’animateur à l’Alliance française de Moroni, en partenariat avec le Département de La Réunion. Je choisis la deuxième option. L’année se déroule bien, si bien que France Volontaires, en partenariat avec la Région Réunion et le soutien de l’Union Européenne, me propose une nouvelle mission en tant que volontaire de solidarité internationale.

En quoi consiste votre mission de VSI ?

Ma mission consiste dans un premier temps, à animer la médiathèque de l’Alliance française. De la ludothèque aux différents supports numériques, l’objectif principal est de faire de la médiathèque un lieu d’échanges, de savoir, d’information et de divertissement. En parallèle, je suis souvent amené à diriger des animations hors les murs, principalement dans les écoles primaires. Ces interventions ont pour but de transmettre le plaisir de lire et de donner accès à la culture. Le contact du public, et surtout des jeunes, m’a toujours plu. Dans un deuxième temps, j’assiste la médiathécaire dans la gestion de la médiathèque, la classification des ouvrages, l’accueil du public et dans l’organisation des différentes manifestations culturelles.

Quelles sont les spécificités du pays d’accueil (population, traditions, culture ?)

C’est une population très accueillante. La solidarité villageoise m’impressionne toujours. L’exemple le plus récent est le passage du cyclone Kenneth aux Comores. Voir tous les villageois au chevet des sinistrés reste une image marquante. On sent ici un climat de paix, généralement on peut circuler sans crainte la nuit. Tout le monde connaît tout le monde. Pendant les grandes vacances, les villages sont animés par de grands mariages. Chants, prières, animent les places publiques. En gros, deux personnes se marient mais tout le village est en fête.


Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

La Réunion est un endroit bon à vivre de part son climat tropical, et son multiculturalisme. Elle est aussi attractive avec le Piton de la Fournaise qui suscite l’émerveillement aux yeux des Comoriens. Souvent ils soulignent leur préférence de la Réunion à la France métropolitaine car on y retrouve un climat identique à celui des Comores. La question « Comment i lé ? » revient souvent, lorsque je rappelle mon lieu de naissance. Cependant, ils retiennent que le coût de la vie est cher à la Réunion.

Que vous apporte l’expérience de volontariat à l’international ?

Cette expérience m’apporte une plus grande ouverture d’esprit. Elle me rend plus endurant face aux difficultés du quotidien. Elle m’apprend à me détacher de mon confort pour comprendre que le bonheur n’a pas de frontière, ni de limite. D’autre part, elle me permet de développer l’esprit de partage, des connaissances, des idées, et des cultures. L’expérience de volontariat est aussi un moyen de prendre du recul et de réaliser les privilèges qu’on a en France. Enfin, c’est en quittant ma zone de confort que je découvre mes qualités et mes points faibles. Le volontariat à l’international restera une expérience inoubliable, car c’est aussi pendant cette période que j’ai rencontré... la femme de ma vie !

Quels sont vos projets post-volontariat ?

À court terme j’aimerais terminer mon master Migrations Internationales. À moyen terme, j’aimerais travailler au sein d’une médiathèque à la Réunion. Mes compétences acquises à la Réunion et à l’international, ainsi que ma connaissance de cette société réunionnaise me donnent l’espoir d’occuper une place dans le paysage socioprofessionnel de la Réunion. Certes, revenir à la Réunion reste une priorité, mais je ne me fixe pas pour autant de limites géographiques. J’irai où je me sentirai le plus utile.


Quels conseils pourriez-vous donner aux futurs volontaires ?

Malheureusement le chômage touche beaucoup de jeunes Réunionnais. Le volontariat donne une chance à certains de se relancer, pour d’autres, d’avoir une première expérience professionnelle. En tout cas, il ne faut pas se fier aux préjugés mais y aller faire sa propre expérience. Sur le plan professionnel, cela te permet d’apprendre d’autres méthodes de travail, d’autres visions du monde. Je terminerai par ce proverbe maure qui pour moi, reflète bien le volontariat à l’international : « Celui qui ne voyage pas ne connaît pas la valeur des hommes ».


Voir : LES OFFRES DE MISSION FRANCE VOLONTAIRE DANS L’OCEAN INDIEN

Basé sur l’île, France Volontaires propose toute l’année des missions indemnisées de 12 à 24 mois en Afrique Australe et dans l’Océan Indien. Plus de 40 Volontaires de Solidarité Internationale originaires de La Réunion sont en permanence en mission dans des pays de la zone, en appui à des structures locales œuvrant pour la coopération régionale. Sur quels postes, dans quels pays et comment postuler ? Cliquez ici pour en savoir plus : De la Réunion, France Volontaires recrute toute l’année pour l’océan Indien

D’autres infos et portraits de Volontaires réunionnais dans l’océan Indien / La page Facebook

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