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Laurence Darmalingom-Hoover : « Mon vote à compté »

Publié le 8 novembre 2020

Professeur en Californie, elle a obtenu la double nationalité franco-américaine. Cette Réunionnaise décrit une ambiance de fête à San Diego depuis la proclamation de l’élection de Joe Biden.

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Pouvez-vous vous présenter ?

Laurence Darmalingom-Hoover, 49 ans. Originaire de la Plaine des Cafres, j’ai fait des études d’anglais à l’université de la Réunion, de Rennes et à la Northern Arizona University. J’habite avec ma famille à San Diego en Californie où je suis actuellement professeur de français dans un lycée privé, Francis Parker. Cela fait 22 ans que j’enseigne les langues, l’anglais et le français.

Quelle est l’ambiance autour de vous, alors que les résultats viennent d’être annoncés ?

C’est une ambiance de fête, de grande joie, et de soulagement. C’est le début d’une autre ère pour nous. Nous avons de l’espoir à nouveau. Nous respirons ! La Californie est un état démocrate et libéral, mais on ne pas prévoir comment les supporteurs de Donald Trump vont réagir.


En quoi avez-vous été impliquée par cette élection ?

C’est la deuxième fois que je peux voter après avoir obtenu ma double nationalité. Je suis très heureuse de pouvoir le faire. Chaque vote a compté car le pays est très très divisé. C’est une grande victoire pour moi et tous les gens que j’aime autour de moi.

Qu’attendez-vous de la victoire de Joe Biden ?

Premièrement, le Président Biden va proposer des solutions pour combattre le Covid-19 et protéger les droits des groupes minoritaires. Il va rétablir la démocratie et réunifier notre pays. Les droits des femmes à l’avortement, nos droits à la santé publique, et le mariage homosexuel dans certains états sont en danger. Nous comptons sur Joe Biden et Kamala Harris pour la préservation de tous ces droits. 


Comment avez-vous vécu l’épidémie de Covid en 2020 ?

Comme mon époux et moi sommes professeurs, nous avons pu garder nos emplois et travailler en ligne. Nos enfants ont dû suivre leurs cours à distance comme beaucoup d’autres. À ce niveau, ce fût une transition un peu difficile. Par ailleurs, beaucoup de nos proches ont perdu leurs emplois. C’est très triste !

En quoi cette épidémie a pu jouer sur les élections ?

Les Américains ont compris à quel point Donald Trump était incompétent et incapable de gouverner le pays. Nous sommes dans une situation critique en ce qui concerne le Covid-19 et Trump n’a pas été honnête avec les Américains depuis le début. Il fallait se mobiliser pour un changement et c’est ce qu’ils ont fait.

Quels sont les sujets qui ont déterminé cette présidentielle ?

Ces derniers mois, il y a eu beaucoup d’événements tragiques, non seulement à cause de Covid-19, mais aussi à cause du racisme systémique qui existe depuis longtemps ici. Les sujets les plus importants ont été la crise causée par le Coronavirus, le racisme, la sécurité nationale et l’immigration, la santé et l’économie.


Qu’est-ce qui a changé au cours des quatre ans de mandat de Donald Trump ?

Comme nous sommes de la classe moyenne, nous avons été plus imposés. Dans notre ville, des groupes minoritaires ont soufferts de discriminations et ont perdu des avantages comme l’accès aux services de santé publique. Le pays s’est de plus en plus divisé, ce qui a créé des comportements xénophobes et haineux. Aussi, nos relations avec les autres pays du monde ont été endommagées et notre image salie. Donald Trump a divisé les États-Unis et maintenant il faut qu’on se reconstruise dans le respect et l’amour fraternel.

Existe-t-il encore un « american dream » ?

Oui, il existe encore un "American Dream". Il s’est concrétisé pour notre nouveau Président et pour notre Vice-Présidente, une femme de couleur. Président Joe Biden ne vient pas de la classe d’élite comme les autres présidents et Kamal Harris est née d’une mère indienne et d’un père jamaïcain. Dans mon cas personnel, avec l’aide de ma famille et mes efforts personnels, j’ai réussi à trouver ma place ici dans ce pays d’adoption, où je vis maintenant avec mon époux, mes deux fils adolescents et la famille de mon mari.

Quel lien gardez-vous avec la Réunion ?

Une grande partie de ma famille vit encore à la Réunion, dont mes parents et une de mes soeurs. Autrefois, nous faisions des voyages tous les deux à trois ans, mais nous n’y avons pas été depuis 2014 en famille. Ma famille et l’île nous manquent beaucoup. Ici, je fais connaître notre île aux Américains. Souvent ils n’en ont jamais entendu parlé. C’est si loin !


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San Diego en Californie
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