Le chantier archéologique de l’Ilet à Guillaume en dessins

Publié le 20 novembre 2020

C’est le seul monument historique protégé du cœur du Parc national. A 700m d’altitude, accessible uniquement en randonnée, ce site exceptionnel valorisé par le Département de La Réunion abrite les vestiges d’une ancienne colonie pénitentiaire pour enfants (1864-1879), créée par les Pères de la Congrégation du Saint-Esprit. Pendant 26 jours, l’artiste Kitsune y a promené son crayon et son carnet de voyage. Compte-rendu.

: ©2020 Kitsune / Département de La Réunion

« Il y a à La Réunion un lieu unique, à de longues heures de marche de Saint-Denis, et pourtant si proche à vol d’oiseau… Un nid d’aigle au fond des remparts de la rivière Saint-Denis, presque inaccessible. » Kitsune

A l’initiative du Département de La Réunion, la dessinatrice de carnets de voyage et de bande dessinée Kitsune a embarqué pour une aventure de 26 jours au mois d’octobre 2020 sur le site de l’Ilet à Guillaume à Saint-Denis, avec l’équipe d’archéologues de l’Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives).

Le site a abrité une ancienne colonie pénitentiaire pour enfants de 1864 à 1879. Encadrés par les Pères spiritains, jusqu’à 180 enfants construisent logements, chapelle, ateliers, terrasses et enclos agricoles. Ils cultivent, récoltent, s’occupent des animaux de la basse-cour, travaillent à la forge et à la scierie.

Une équipe pluridisciplinaire composée d’un responsable d’opération, d’un topographe photogrammètre, d’un spécialiste du bâti et d’une archéo-botaniste s’installe pendant tout le mois d’octobre sur le site. Ils bivouaquent dans la maison de l’ancien garde-forestier.

Ils nettoient les murs en pierre sèche couverts de mousse avant de les prendre en photo 3D (relevés photogrammétriques). Cela représente 5 000 photos, 1 kilomètre de linéaire sur 5 ha !

: ©2020 Kitsune / Département de La Réunion

Parmi les découvertes, un nouveau bassin alimenté par une canalisation dans une zone identifiée comme enclos pour animaux est repéré. A l’intérieur de l’exutoire de la basse-cour se trouvent des fragments de bouteilles de verre et des tessons de céramiques peintes, datant de l’occupation du pénitencier.

Kitsuné y fait sa première découverte archéologique : « une petite mâchoire de porc, conservée à l’abri dans le conduit, aussitôt numérotée et classée ». Le chantier a pris fin le 31 octobre, mais un long travail d’analyse des données commence. Conclusions attendues en 2021 !

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